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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Encore du ménage à faire à la Caisse, juge un expert

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Photo portrait de Sylvain  Larocque

Sylvain Larocque

13 avril 2022
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La Caisse de dépôt et placement n’aurait pas dû tolérer qu’un vice-président de sa filiale Otéra Capital ait des intérêts financiers dans un centre commercial, estime un spécialiste en gouvernance en réaction aux révélations de notre Bureau d’enquête.

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«​​ Ils n’ont pas fini le ménage à Otéra », estime Luc Bernier, professeur titulaire à l’École supérieure d’affaires publiques et internationales de l’Université d’Ottawa.

Selon lui, M. Chin doit être considéré comme un fonctionnaire en matière de gestion des conflits d’intérêts, « parce qu’être employé à la Caisse de dépôt, c’est [travailler pour] le gouvernement du Québec ».

Notre Bureau d’enquête a révélé hier que l’Ontarien Paul Chin avait une participation personnelle dans le Centre Lachenaie à Terrebonne pendant que son employeur consentait des hypothèques totalisant près de 21 M$ à ce complexe immobilier.

Cumul des rôles

« Ce n’est pas tant M. Chin en particulier qui me pose problème que cette culture, chez Otéra, où, de toute évidence, c’est absolument normal de pêcher des deux côtés de la chaloupe. Ça, ça m’achale », poursuit M. Bernier.

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À ses yeux, le cumul d’un emploi à la Caisse et d’investissements personnels dans un domaine d’activités connexe (l’immobilier dans le cas de Paul Chin) constitue un « mélange des genres qui pose problème ».

M. Chin est toujours à l’emploi d’Otéra aujourd’hui, n’ayant pas été touché par la vague de congédiements effectués au début de 2019 dans la foulée d’un vaste scandale que nous avions mis au jour au sein de la filiale de la Caisse.

Il occupe le poste de premier vice-président et chef des investissements d’Otéra.

« Il faut qu’ils descendent la liste d’employés chez Otéra et qu’ils finissent le ménage », estime M. Bernier.

Était-il au courant ?

La Caisse a à nouveau refusé, hier, de dire si son PDG, Charles Émond, était au courant du conflit d’intérêts touchant Paul Chin.

M. Émond, qui est entré au service de la Caisse en février 2019, a décliné la demande d’entrevue du Journal, hier. 

Il a succédé à Michael Sabia comme grand patron de l’institution en février 2020.

Le mois dernier, la vérificatrice générale, Guylaine Leclerc, a soutenu dans un rapport que dans plusieurs dossiers d’investissement, la Caisse n’a pas respecté plusieurs de ses règles en matière de vérification et de déclaration de conflits d’intérêts.

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