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Environnement

Feux en Grèce: encore beaucoup d'inquiétude après une accalmie

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AFP

2021-08-11T21:03:45Z
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Les pluies tombées mercredi et jeudi sur plusieurs régions dévastées de Grèce ont contribué à une amélioration sur le front des incendies, qui ont ravagé plus de 100 000 hectares, même si les risques d’une reprise des feux restaient élevés. 

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Plus de deux semaines après le début de ces incendies d’une rare violence, qui ont provoqué la mort de trois personnes, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a affiché un certain optimisme: «Nous pouvons être plus optimistes aujourd’hui» que les jours précédents, a-t-il assuré.

Mais il a aussi mis en garde contre le danger de résurgence qui reste élevé en cet été particulièrement chaud et sec.

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«Nous sommes en plein mois d’août et nous avons encore des jours difficiles devant nous», a-t-il insisté, assurant que ces feux avaient provoqué «une catastrophe écologique immense».

La Protection civile a d’ailleurs averti d’un risque très élevé d’incendies vendredi dans quatre régions, dont l’Attique, la région autour d’Athènes, le Péloponnèse et l’île d’Eubée, déjà durement frappée.

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La pire canicule en trois décennies  

Trois personnes ont trouvé la mort dans les incendies qui ont ravagé plus de 100 000 hectares en Grèce depuis le 29 juillet, selon le Système européen d’information sur les feux de forêts (EFFIS), et entraîné la fuite de milliers d’habitants.

Quelque 586 incendies, selon le vice-ministre de la Protection civile, ont ravagé en quelques jours plusieurs régions du pays, attisés par la pire canicule en trois décennies dans un pays méditerranéen pourtant coutumier des fortes chaleurs estivales.

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Le bilan environnemental est catastrophique. Symbole de cette tragédie écologique: un olivier vieux de 2500 ans a brûlé à Eubée, selon le quotidien Kathimerini.

Un arbre brûlant sur l'île d'Eubée.
Un arbre brûlant sur l'île d'Eubée. AFP

Un écosystème détruit  

Sur cette immense île à l’Est d’Athènes, «l’écosystème dans son intégralité est détruit», s’est alarmé un responsable de la Croix-Rouge, Dimitris Haliotis.

Des sapeurs-pompiers français, déployés en Grèce, ont également témoigné des immenses dégâts.

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«Quand on est arrivés (...) on avait l’impression que c’est la Grèce entière qui brûlait», a témoigné auprès de l’AFP Nicolas Faure tandis que le colonel Frédéric Gosse déplorait le «cocktail maudit» qui a provoqué ces incendies: «des températures bien supérieures à 40 degrés, plusieurs mois sans pluie et des vents violents».

Les changements climatiques en cause  

Les experts relient sans équivoque cette vague caniculaire au changement climatique. Un rapport préliminaire de l’ONU, auquel l’AFP a eu accès, qualifie le pourtour méditerranéen de «point chaud du changement climatique».

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Face à cette «catastrophe naturelle aux proportions sans précédent», le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a annoncé le déblocage d’aides de 500 millions d’euros.

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Colère  

Cela n’empêchait pas la colère de responsables politiques et d’habitants, qui se sentent abandonnés à leur sort, d’enfler.

Des voix s’élèvent pour demander la démission de hauts fonctionnaires responsables des secours qui, en juin, assuraient encore que le pays était bien préparé à un tel fléau.

Kyriakos Mitsotakis a même demandé pardon aux Grecs pour les «possibles erreurs» commises alors que s’est engagé un vaste mouvement de solidarité de la population avec la collecte de vêtements et l’envoi de vivres aux victimes.

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Outre la destruction de centaines d’habitations et un coup dur aux forêts grecques, l’économie d’Eubée est sinistrée.

«Nous avons perdu le mois d’août, qui aurait soutenu les gens pour l’année à venir», s’est alarmé le maire Yiannis Kontzias.

Le président de la fédération locale des hôteliers, Theodoros Roumeliotis, a déploré une chute vertigineuse de 90% des réservations dans la station balnéaire d’Aidipsos qui fait d’ordinaire le plein en cette période.

Dans un secteur déjà lourdement affecté par la pandémie de Covid-19, «c’est une perte colossale», a-t-il confié à l’AFP.

Effondrés et impuissants, les habitants ne pouvaient quant à eux que constater l’ampleur des destructions.

«J’ai fui pour me sauver», raconte Rita, 65 ans, dans sa voiture remplie de sacs. Sa maison dans le hameau de Kastri a partiellement brûlé. «La vie était ici. Je n’ai plus de larmes», se désole la retraitée.

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