Démission du «superministre»: Pierre Fitzgibbon et le fardeau de la politique
Samuel Roberge
L’ex-«superministre» Pierre Fitzgibbon admet au lendemain de l’annonce de sa démission avoir été «intimidé» par ses premiers moments à l’Assemblée nationale.
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«Les premiers six mois, je me rappelais que je rentrais en Chambre, au Salon bleu, j’étais nerveux», raconte M. Fitzgibbon lors d’une entrevue livrée à Paul Larocque à l’émission La Joute, mercredi après-midi. «Les périodes de questions, c’est un peu intimidant, mais pour se protéger, on rend ça un peu amusant.»
Le poste de ministre était pour lui un «nouveau métier» dont il lui a fallu en apprendre les grandes lignes très rapidement.
«Je ne connaissais rien en politique, dit-il simplement, et je ne connais pas grand-chose en politique aujourd’hui non plus.»

M. Fitzgibbon confie néanmoins avoir fini par se lasser de ce qui fait de la politique ce qu’elle est: la «partisannerie», «argumenter», les «débats», pour en nommer quelques exemples.
«Je me suis amusé à la fin et je respecte tout le monde finalement. Je respecte toute l’opposition», ajoute tout de même l’ancien ministre caquiste.
Il affirme en somme être «soulagé» de la décision qui a été prise par le premier ministre François Legault, sentant désormais cette «pression» qui se rattache au métier de politicien se retirer de ses épaules tranquillement.
Mais l’ancien député de Terrebonne affirme quitter le milieu avec la tête haute et fier de son travail: «J’ai adoré et je me suis engagé envers la communauté et j’ai fait du mieux que je pouvais», souligne-t-il.
«On a travaillé six ans qui ont été intenses»
Bien qu’il mentionne avoir eu quelques désaccords avec le premier ministre, c’est en bons termes avec ce dernier que M. Fitzgibbon a choisi de passer le flambeau.
«M. Legault et moi, on n’est pas des amis proches, mais on est des partenaires. On a travaillé six ans qui ont été intenses, indique-t-il. Il faut être honnête. Me commettre pour deux ans sans vraiment vouloir le faire et peut-être changer d’idée, M. Legault ne méritait pas ça. Il reste deux ans avant l’élection et je pense que le gouvernement de la CAQ va être reconduit en 2026, alors je pense que M. Legault méritait d’avoir des gens [avec lui] qui étaient pour être aussi engagés que je l’étais en 2018.»

Son départ ne s’est toutefois pas exécuté exactement comme il l’avait prévu. M. Fitzgibbon avait l’intention d’en faire l’annonce à ses collègues de la CAQ lors d’un souper au caucus du parti à Rimouski, mardi soir, mais il s’est avéré que la nouvelle a fuité quelques heures avant la tenue de cet événement.
Et questionné par M. Larocque sur les entrevues qu’il avait données hier matin, dont l’une à l’émission de Mario Dumont à QUB, M. Fitzgibbon répond que la décision sur sa démission n’avait pas encore été prise au moment où elles avaient été planifiées.
«J’aurais pu leur dire que j’annule les entrevues, mais ça n’aurait pas été sain, soutient-il. De toute façon, le message que je voulais passer hier matin est le même message que je passerais aujourd’hui.»
Malgré tout, M. Fitzgibbon assure être «en forme» et même «en meilleure forme qu’[il ne] l’était il y a un an».
«Je pense que je peux donner encore. J’ai encore de l’énergie, de la charge dans la batterie, dit-il avec le sourire aux lèvres. On va trouver des projets pour continuer à servir.»
Voyez l’entrevue intégrale de Pierre Fitzgibbon dans la première vidéo ci-dessus.