La fin du masque dès le 14 mai, sauf exceptions
Pierre-Paul Biron | Journal de Québec
Confirmant la fin de l’obligation du port du masque le 14 mai prochain, la santé publique maintient malgré tout sa recommandation ferme de continuer à le porter en cas de symptômes ou de vulnérabilité, surtout dans le contexte où d’autres vagues semblent inévitables.
La troisième fois aura finalement été la bonne. Après des reports à la mi-avril et au début mai, voilà que la santé publique a officiellement confirmé mercredi la fin de l’obligation du port du masque dans 10 jours.
Or, le directeur national de santé publique Luc Boileau est catégorique, le masque devrait continuer de faire partie de nos habitudes.
«Ça ne veut pas dire que c’est une interdiction de l’utiliser, ça va de soi. [...] Il va plutôt être facultatif, par choix personnel ou par souci de protéger les autres», a indiqué le Dr Boileau, citant notamment les personnes symptomatiques ainsi que les gens immunosupprimés ou à risque.
Autre vague prévue
Cette recommandation de garder le masque pas trop loin découle notamment du fait que la question des prochaines vagues n’est pas de savoir s’il y en aura, mais bien quand. La santé publique estime qu’une septième vague pourrait bien frapper le Québec à l’automne et vaut mieux s’y attendre.
Cependant, il n’y a aucun plan de retour du masque ou d’autres mesures imposées sous la contrainte assure le Dr Boileau.
«Si on regarde en toute objectivité ce qui se passe en ce moment et l’évolution des variants puisqu’il y en a d’autres qui se pointent, on n’est pas du tout dans l’intention de ramener des mesures s’il devait y avoir une croissance», a indiqué directeur national de santé publique.
Cette vague pourrait toutefois impliquer de relancer une autre campagne vaccinale, probablement pour les populations à risque.
«Il y aura une campagne de vaccination qui sera fort probablement nécessaire dans le courant de l’automne prochain», a admis le Dr Jean Longtin, conseiller à la santé publique.
«Il faudra bien la placer au bon moment pour que ce soit avant une vague et pas pendant ou encore moins après», a ajouté le Dr Boileau, disant vouloir travailler sur la prédictibilité des vagues avec ses équipes afin de mieux équipe la province.
Bonnes nouvelles
Malgré cette réalité, Luc Boileau insiste sur l’importance de profiter des bonnes nouvelles annoncées mercredi. Parler des vagues à venir relève surtout de la préparation plutôt que du défaitisme.
«Ce n’est pas un découragement qu’on veut générer, c’est juste une prévisibilité de se dire qu’il y aura autre chose et qu’il faut être capable d’offrir les services», insiste le médecin. «Vivre avec le virus, ce n’est pas s’en foutre. C’est de considérer qu’il y a des risques et de respecter qu’il est toujours là.»
D’ailleurs, au registre des bonnes nouvelles, la santé publique n’anticipe pas de remontée des cas ou des hospitalisations avec la fin du port du masque.
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«Nos projections montrent que ça arrive à un bon moment où la pente va continuer à baisser. C’est comme ça qu’on a calculé nos affaires», précise le médecin.
LA FIN DU MASQUE OBLIGATOIRE
- Samedi 14 mai
- Fin de l’obligation aussi dans les écoles et les garderies, tant pour les enfants que pour les enseignants et les éducatrices.
- Le masque ne sera plus obligatoire non plus dans les transports scolaires
- Dans les milieux de travail, des indications devraient être transmises pour «permettre aux entreprises de bien se gouverner»
Fin du masque obligatoire le 14 mai
- Le masque demeurera obligatoire dans les transports en commun et dans les milieux de soins comme les hôpitaux et durant les périodes d’isolement liées à la COVID-19
SONDAGE : UNE MAJORITÉ DÉCIDÉE À CONTINUER LE PORT DU MASQUE
S’il faut croire un sondage de l’INSPQ paru mardi, une majorité de Québécois entend bien garder l’habitude de porter le masque même après le 14 mai.
62% des répondants à ce sondage mené entre le 15 et le 27 avril dernier ont indiqué avoir l’intention de continuer à porter le masque, «même lorsque cette mesure ne sera plus obligatoire». Et ce, même si une proportion semblable admet trouver le masque «incommodant et inconfortable».
La proportion est évidemment plus élevée chez la population plus âgée, que l’on sait plus à risque de complications liées à la COVID-19. Plus de 80% des gens de 60 ans et plus interrogés ont mentionné avoir l’intention de garder leur masque, un pourcentage qui tourne autour de 45% chez les 18-44 ans.