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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Discours d’ouverture de Legault: la langue, un enjeu «existentiel»

Le premier ministre a énoncé mercredi les priorités de son gouvernement pour les quatre prochaines années

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Geneviève Lajoie et Marc-André Gagnon

2022-11-30T19:50:00Z
2022-12-01T03:51:10Z
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Dans un discours qui s’inscrit dans la continuité de son premier mandat, François Legault a admis mercredi que sa réforme de la Loi 101 ne sera pas suffisante pour freiner le déclin du français. Selon lui, la survie de la langue est intimement liée à la politique d’immigration. Mais avant d’aller cogner à la porte du fédéral pour réclamer plus de pouvoirs, le premier ministre veut que tous les nouveaux arrivants choisis par le Québec parlent français.  

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La Loi 96 n’est pas suffisante, admet Legault

Le premier ministre du Québec, François Legault, a livré mercredi son discours inaugural à l’Assemblée nationale, donnant ainsi le coup d’envoi de la nouvelle législature.
Le premier ministre du Québec, François Legault, a livré mercredi son discours inaugural à l’Assemblée nationale, donnant ainsi le coup d’envoi de la nouvelle législature. Photo Stevens LeBlanc

Pour les quatre prochaines années, François Legault se donne pour mission de stopper l’inexorable recul du français au Québec, et plus particulièrement à Montréal.

« Je considère que c’est mon premier devoir comme premier ministre, comme chef du seul État avec une majorité de francophones en Amérique du Nord de poser les gestes qui sont nécessaires », a-t-il affirmé. Selon lui, il en va de l’existence de la nation québécoise. 

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De l’aveu même du premier ministre, la Loi 96 qui réforme la Charte de la langue française ne pourra, à elle seule, renverser la tendance.

« Ce n’est pas suffisant. On ne doit pas en rester là », a-t-il insisté.

Son gouvernement vise une immigration 100 % francophone et mise fort sur les étudiants étrangers qui viennent se former dans les cégeps et universités du Québec pour augmenter la part de nouveaux arrivants parlant français. 

  • Écoutez l'édito de Richard Martineau diffusé chaque jour en direct 8 h 45 via QUB radio :

C’est « une question de survie pour notre langue », a-t-il d’ailleurs affirmé. 

Mais l’attractivité de l’anglais touche en premier lieu les jeunes Québécois, que le gouvernement a dans sa mire.

« On a un coup de barre à donner pour rendre accessible davantage la culture en français à nos jeunes, donc, nos salles de spectacle, nos télés, nos radios, nos plateformes numériques en français, le ministre de la Culture, c’est sa priorité numéro un ! ». 

« Il va falloir être créatif »pour trouver des profs

Si l’éducation demeure la « priorité des priorités » de François Legault pour son second mandat, le discours livré mercredi avait des airs de déjà-vu.

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Marqué à vie par le livre Tout se joue avant six ans, le premier ministre continue de croire qu’il faut détecter le plus tôt possible les enfants qui ont des difficultés d’apprentissage.

« C'est pour ça aussi qu'on va continuer de développer les maternelles quatre ans », a-t-il insisté.

Mais le principal défi du nouveau ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, sera de trouver assez d’enseignants pour éduquer les petits Québécois.

Et un prof ne se forme pas en criant ciseaux. « Il va falloir être créatifs pour y arriver rapidement », a convenu François Legault.

Un « consensus » sur le 3e lien ?

Heureux de voir que les projets de tramway à Québec et de ligne bleue à Montréal « avancent » après des années d’attente, François Legault se fait confiant de gagner la bataille de l’opinion publique sur le 3e lien. 

« Je suis content de voir le débat évoluer sur le tunnel Québec-Lévis », a lancé le premier ministre.

« Je sens un certain consensus », a raillé le chef caquiste, à tout le moins sur les deux voies réservées [pendant les heures de pointe] aux autobus, a-t-il précisé, en provoquant des hochements de tête désapprobateurs du côté de Québec solidaire.

Plus tard en point de presse, le chef parlementaire des élus orange, Gabriel Nadeau-Dubois, a qualifié ce soi-disant consensus « d’imaginaire, comme le sont les barrages caquistes », a-t-il ajouté.

  • Écoutez la rencontre Stéfanie Tougas et Marc-André Leclerc diffusée chaque jour en direct 6 h via QUB radio :
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Des mini-hôpitaux privés « modèles »

François Legault nourrit l’ambition de faire des deux mini-hôpitaux privés promis pendant la campagne électorale des « modèles » pour l’avenir du réseau de la santé.

« Je vois le chef de Québec solidaire qui est en train de s’arracher tous les cheveux de la tête [...] il ne faut pas être dogmatique », a déclaré François Legault, en écorchant Gabriel Nadeau-Dubois.

Face aux nombreux défis pour améliorer le système de santé, le premier ministre a demandé la collaboration de l’ensemble des syndicats et des ordres professionnels.

« Il faut que tout le monde se mette en mode solution », a dit M. Legault, en insistant sur la nécessité d’élargir les responsabilités des différents groupes professionnels. 

« Des décisions importantes » à prendre pour Hydro-Québec 

Les quatre prochaines années, a signalé le premier ministre, seront l’occasion « d’avoir un vrai débat de société sur la façon de produire les 100 térawatts-heures d’électricité dont le Québec aura besoin pour atteindre la carboneutralité d’ici 2050 », a-t-il réitéré, en répétant, comme il l’avait dit pendant la campagne électorale, qu’il faudra bâtir l’équivalent d’un « demi-Hydro-Québec » pour répondre à la demande, supérieure à l’offre.

« Oui, il faut envisager sérieusement la construction de nouveaux barrages.

« On doit réaliser plus que jamais que notre électricité au Québec, elle est précieuse, elle a maintenant une grande valeur », a fait valoir M. Legault. 

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