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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Émissions toxiques de la Fonderie Horne: la santé publique régionale prône l’atteinte plus rapide des objectifs

Émilie Parent-Bouchard / Agence QMI
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Émilie Parent-Bouchard | Agence QMI

2022-10-17T23:53:34Z
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La Direction de santé publique de l’Abitibi-Témiscamingue (DSPu-AT) souhaite que la cadence soit accélérée pour que les effets néfastes sur la santé engendrés par les émissions toxiques de la Fonderie Horne, à Rouyn-Noranda, soient réduits. 

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Dans son avis très attendu publié dimanche et qui a fait l’objet d’un breffage technique à l’intention des journalistes lundi, la DSPu-AT recommande notamment au ministère de l’Environnement (MELCC) que l’autorisation ministérielle qui doit être délivrée au groupe Glencore pour les activités de sa fonderie soit «dynamique». La santé publique régionale voudrait de cette façon que l’attestation puisse être «resserrée en fonction de l’avancée des travaux proposés par la Fonderie Horne».

L’organisme plaide aussi pour que l’attestation comprenne les repères de santé publique reconnus ainsi que les délais pour les atteindre, notamment en ce qui concerne la norme de 3 nanogrammes par mètre cube (ng/m3) d’arsenic dans l’air. Le plan actuel de la fonderie ne nomme que l’atteinte d’une concentration de 15 ng/m3 d’ici 2027.

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«Le 15 ng/m3, c’est le niveau sécuritaire qu’on vise pour les effets non cancérigènes. Le plus tôt possible, si on peut le faire avant cinq ans, c’est définitivement l’idéal. Mais en termes de faisabilité, c’est pas nous l’équipe médicale et clinique qui sommes capables de nous positionner là-dessus, donc, nous on émet certaines balises, certains repères et la décision appartient au MELCC», a déclaré au cours du breffage technique le directeur de santé publique par intérim de la région, le Dr Stéphane Trépanier.

Position délicate

La DSPu-AT recommande aussi à son propre employeur, le Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSS-AT), qu’il puisse adapter les services offerts à la population en termes de santé environnementale. Elle recommande à ce chapitre que le CISSS-AT «évalue la pertinence de déployer un programme pilote de dépistage du cancer du poumon» et d’en faire un programme permanent «si cela s’avère pertinent».

Alors qu’il prenait la parole publiquement pour la première fois depuis le lancement des consultations du MELCC sur le renouvellement de l’autorisation ministérielle de Glencore pour la Fonderie Horne, le directeur régional de santé publique par intérim, le Dr Stéphane Trépanier, a déclaré qu’il a pu agir en toute liberté et que la PDG du CISSS-AT, Caroline Roy, avait été mise au fait des recommandations contenues dans son avis.

«C’est toujours ça notre travail aussi, si on détecte des inégalités, on essaie de voir si on peut adapter nos services, assure le Dr Trépanier. [...] Pour le dépistage, c’est la direction de cancérologie [du MSSS] qui va pouvoir regarder ça plus en détail.»

La consultation publique du MELCC sur le renouvellement de l’autorisation ministérielle de Glencore pour la Fonderie Horne se termine jeudi. Par ailleurs, les citoyens et organisations qui souhaitent s’exprimer sur le sujet en personne pourront le faire mardi dans le cadre de consultations en présentiel.

Rappelons que l'autorisation ministérielle présentement en vigueur permet à la Fonderie Horne d'émettre jusqu'à 100 ng/m3 d'arsenic dans l'air, sur une base annuelle. Cette autorisation doit être revue d'ici la fin de l'année. Le gouvernement et l'entreprise proposent d'atteindre une concentration de 15 ng/m3 d'ici à 2027, soit cinq fois plus que la norme de 3 ng/m3.

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