Émissions de Fonderie Horne: Québec mènera des consultations publiques, QS dénonce une approche «brouillon»
Agence QMI
La décision de tenir une consultation publique concernant le renouvellement du permis de polluer de la Fonderie Horne, après avoir considéré ne pas le faire, est le signe que le gouvernement Legault ne sait pas où donner de la tête, estime Québec solidaire.
• À lire aussi: La Fonderie Horne a demandé un plafond d’émissions d’arsenic trop élevé pour Québec
• À lire aussi: Qualité de l’air: la mairesse de Rouyn demande un administrateur d’État, Legault «réfléchit à différents scénarios»
• À lire aussi: Les émissions polluantes de Mines Noranda : un air de déjà vu
C’est ce que la députée solidaire de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, Émilise Lessard-Therrien, a fait valoir en entrevue à LCN mercredi matin.
«On apprend qu’il y avait déjà eu un plan de consultation, finalement pas, finalement ils vont en mettre un, a-t-elle déclaré. Moi ce que ça me dit, c’est qu’on est devant un parti, la CAQ, qui est totalement brouillon, qui ne sait pas où il s’en va.»
Mme Lessard-Therrien réagissait alors à la décision du gouvernement de tenir des consultations publiques à propos du renouvellement de l’autorisation ministérielle qui doit être accordée prochainement à la Fonderie Horne, même si la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE) ne prévoit habituellement pas de consultations pour un tel renouvellement.
Le gouvernement ne s’expose-t-il pas à des recours judiciaires de la part de l’entreprise puisque la LQE ne prévoit pas la tenue d’une consultation publique au-delà du premier renouvellement de l’autorisation ministérielle ? Non, selon la députée solidaire, qui a fait valoir que Glencore, l’entreprise exploitant la fonderie Horne, serait «très mal placée» pour intenter un tel recours, en raison de la mobilisation de la population dans ce dossier.
La députée de Rouyn-Noranda-Témiscamingue espère enfin que les consultations menées par le gouvernement seront menées rigoureusement, elle qui considère que celles qui ont été conduites en 2017 étaient «boboches».
«Si le gouvernement veut faire sa consultation pour venir (...) valider que c’est bien ça la volonté des gens, je pense qu’il doit le faire, a-t-elle lancé. Il doit aussi s’intéresser aux autres mesures qui pourraient être exigé à la fonderie, notamment de prendre des mesures de la qualité de l’air à tous les jours, de le faire 360 autour de la fonderie.»
Retour à la table à dessin
La Fonderie Horne a déposé la demande de renouvellement de son autorisation ministérielle le 20 mai dernier. Elle avait alors proposé de limiter ses émissions d’arsenic à 60 nanogrammes par mètre cube (ng/m3) un taux vingt fois supérieur à la norme québécoise, qui est de 3 ng/m3, a affirmé le gouvernement.
De son côté, la Fonderie Horne a indiqué dans une déclaration transmise aux médias que «la cible de 60 nanogrammes par mètre cube [...] représente le seuil maximal du plan d’action soumis en février 2022».
«Rendre une fonderie de 95 ans parmi les fonderies les plus modernes au monde représente de nombreux défis techniques qui ne peuvent être surmontés du jour au lendemain», a déclaré l’entreprise, qui s’engage à présenter un «plan étape par étape» pour réduire «progressivement» ses émissions.
La demande de renouvellement de l’autorisation ministérielle, obtenu par l’Agence QMI après une demande d’accès à l’information et dont plusieurs pages ont été lourdement caviardées, ne permet pas de déterminer la demande faite par la fonderie au gouvernement.