Émissions d'arsenic: «les gens veulent que leur santé soit prise en compte», dit un médecin
TVA Nouvelles
Le directeur de la santé publique, Luc Boileau, a recommandé mercredi un seuil «sécuritaire et rigoureux» de 15 ng/m3 par rapport aux émissions polluantes d’arsenic de la Fonderie Horne à Rouyn-Noranda. Toutefois, la norme provinciale se situe à 3 ng.
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«Pour moi c’est clair, on doit respecter la norme de 3 ng/m3. 15 ng, ce qu’ils nous disent, c’est une étape intermédiaire possiblement acceptable et sécuritaire. J’interprète ça un peu différemment. 15 ng, ça ne représenterait pas de danger aigu, donc pourquoi on ne demande pas 15 ng maintenant?», se demande le Dr Frédéric Bonin, médecin de famille à Rouyn-Noranda.
Pour le moment, aucun délai n’a été imposé pour atteindre ce seuil, qui demeure tout de même une recommandation.
«Je m’attends à ce que cette norme de 15 ng soit respectée à très court terme. Et je m’attends aussi de voir le 3 ng sur l’attestation qui sera émise dans 5 ans. Pourquoi 15 ng seraient acceptables pour les gens de Rouyn-Noranda et seraient inacceptables pour le reste du Québec? Ça ne me rentre pas dans la tête», souligne-t-il.
À la suite de la conférence de presse du Dr Boileau mercredi, le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charrette, a mentionné que 89 autres projets au Québec ne respectaient pas les normes.
«Présentement, on mesure certaines choses, mais il y en a d’autres qui ne le sont pas, ou partiellement. Je pense qu’il va falloir qu’on ait accès aux vrais chiffres, je pense aussi qu’il va falloir qu’il y ait une surveillance plus accrue», croit le médecin.
«Ces chiffres-là sont le résultat de 40 ans de dossiers mal gérés, de décisions qui n’ont pas été prises. Là, on paie le prix et les gens sont tannés. Les gens veulent un changement et que leur santé soit prise en compte. Si on veut attirer des gens à Rouyn-Noranda, il faut leur assurer un environnement sain», a ajouté M. Bonin.