Émilie Lajoie, qui incarne la fameuse Jessica Renaud dans Indéfendable, nous parle de sa chimie avec Martin-David Peters
Émilie Lajoie a peu à peu fait son entrée au petit écran, notamment dans 5e rang, Contre-offre et District 31. Si on l’a aussi remarquée dans STAT, c’est pour son personnage de Jessica Renaud dans Indéfendable que les téléspectateurs ont craqué. Rencontre avec une jeune femme attachante, une nouvelle maman et une actrice qui trace très bien son chemin.
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Émilie, on commence à bien connaître ton personnage de Jessica dans Indéfendable, mais toi, on te connaît peu. Viens-tu d’une famille artistique?
Pas vraiment, non. J’ai grandi à Laval et j’ai deux grands frères. Ma mère a travaillé dans le milieu de la construction, mon père, en pétrochimie, et il a fini sa carrière en démarrant une usine de nickel en Nouvelle-Calédonie, dans le Pacifique. Alors, on est loin des arts! (rires)
C’est impressionnant!
Ma mère avait quand même des passions artistiques qu’elle a explorées, comme la décoration, des cours de maquillage artistique et aussi la peinture. Cela dit, je désirais devenir comédienne depuis toujours.
Est-ce qu’il y a eu un déclic, un moment où tu as compris que tu serais comédienne?
Oui, je crois que j’avais huit ans: quand j’ai vu le film Miss Personnalité avec Sandra Bullock, j’ai tout de suite compris que je serais comédienne. Et c’est drôle, car j’étais une enfant vraiment timide, mais ce film-là fut ma grande révélation. Je l’ai écouté tellement de fois que je connaissais les répliques par coeur. (rires) Et environ deux ans plus tard, une autre grande influence d’ici fut le film Séraphin, un homme et son péché. Je me souviens de la scène...
La fameuse scène des confitures?
Oui, tellement! (rires) Je pesais sur pause et j’imitais Karine Vanasse qui pleurait et mangeait de la confiture. J’étais jeune, mais je comprenais bien que c’était un métier. Alors, je me suis enlignée là-dessus: j’ai fait partie de la ligue d’improvisation au secondaire et j’ai ensuite auditionné pour les écoles de théâtre. La première année, je n’ai pas été acceptée, alors je savais que ce serait difficile.
Et tes parents, que pensaient-ils de ton désir d’être comédienne?
J’ai été chanceuse, car ils m’ont toujours encouragée. Même qu’un jour, mon père m’a dit: «Émilie, tant et aussi longtemps que tu auras un plan B, ça ne fonctionnera pas. Alors, mets toute ton énergie sur ton désir de devenir actrice.» Et c’est ce que j’ai fait. Alors après ma deuxième année d’audition en théâtre, j’ai été acceptée à Sainte-Thérèse, mais j’ai terminé mes études au Conservatoire. Ce qui me fait de la peine aujourd’hui, c’est que ma mère est décédée en 2020, alors elle m’a vue jouer au théâtre, mais elle n’a pas vu ma carrière prendre son envol à la télé, et je sais qu’elle aurait été ma fan numéro un. Mon père et mes frères sont super fiers, même que mon père se permet de m’envoyer des commentaires sur mon travail d’actrice, et j’adore ça! (rires)
Je n’en doute pas! Émilie, tu as eu un beau rôle dans STAT, et aujourd’hui, dans Indéfendable. Ce sont deux très belles quotidiennes, mais c’est un rythme de tournage intense, non?
Oui, vraiment, et quand je jouais dans STAT, je venais tout juste de commencer dans Indéfendable, alors j’ai fait les deux séries en même temps pendant un petit bout. C’était un rythme sportif, mais j’adorais jouer entourée d’acteurs aussi expérimentés. C’est tout un cadeau! Sincèrement, je me sens à ma place et j’espère faire ça toute ma vie. Dans les dernières années, j’ai l’impression d’avoir appris mon métier sur ces deux grands plateaux de tournage.
Je me trompe ou la chimie entre toi et Martin-David Peters, qui joue Me Legrand, est vraiment bonne?
Oui, tellement! Et j’apprends beaucoup de lui! Les gens me parlent souvent de Jessica pour me dire qu’elle n’est pas trop fine, mais elle aussi a vécu beaucoup de choses et elle aussi a eu un gros choc d’apprendre que Me Legrand n’était pas mort finalement. Je pense qu’elle l’aime vraiment, mais qu’en même temps, elle se protège et fait ce qu’elle a à faire. Chose certaine, on a beaucoup de plaisir à jouer ça ensemble.
Est-ce que les gens du public t’abordent souvent pour te parler d’Indéfendable?
Oui, c’est vraiment par le rôle de Jessica que les gens me reconnaissent et viennent me parler, et c’est toujours gentil ou drôle. J’étais au Costco dernièrement quand quelqu’un m’a dit: «Ouais, il est vraiment dans la merde Legrand, hein?» (rires) Mais je comprends la réaction des gens qui prennent ça à cœur. Je vis ce genre de remarques à Montréal, mais je me retrouve souvent à Port-Cartier, Natashquan et L’Isle-aux-Coudres, et ce genre de situation me suit.
Es-tu toi-même une fan d’Indéfendable?
Absolument, j’adore l’écouter! Évidemment que j’écoute Indéfendable pour observer mon travail, mais je suis avant tout une fan de l’émission. Aujourd’hui, quand j’y pense, et après mon expérience sur la quotidienne, peut-être que mon plan B aurait justement été de devenir avocate. (rires) J’étais aussi une grande fan de District 31 et quand je suis arrivée sur ce plateau pour jouer un rôle, j’ai un peu capoté en voyant Poupou. Je pense même que je ne me suis pas encore remise de sa mort. Alors, je comprends bien les gens du public! (rires)
Et qu’est-ce qu’il y a à L’Isle-aux-Coudres, Port-Cartier et Natashquan? Qu’est-ce qui t’attire là-bas?
Il y a mon homme! (rires) Mon chum, Michel, est originaire de la Côte-Nord, alors oui, on vit à Montréal pour mon travail, mais Michel est auteur-compositeur-interprète (Michel Villeneuve sur Spotify). Il est installé là-bas, alors on fait pas mal d’allers-retours, mais j’adore notre vie, surtout depuis qu’on a notre fille, qui fêtera son premier anniversaire le 2 mai.
Ah, félicitations! Est-ce que, par hasard, tu jouais enceinte?
Oui, et j’ai été chanceuse, car les tournages tombaient quand même bien avec ma grossesse; on a pu camoufler mon ventre avec des pulls ou de longs foulards. L’arrivée de notre fille, Frédérique, a été une surprise pour mon chum et moi, car rien n’était planifié. On avait parlé d’avoir des enfants, mais c’est tout. Sur Indéfendable, la production a été vraiment gentille, car les tournages ont repris en avril, mais j’accouchais début mai, alors mes scènes ont été repoussées. Quand ma fille a eu six semaines, je suis revenue travailler sur Indéfendable et j’amenais ma fille, car j’allaitais.
Tu aimes ton rôle de mère?
Oui, j’aime tellement être maman! D’ailleurs, j’écoute Cornemuse avec ma fille ces temps-ci et un de mes rêves d’actrice serait de jouer un beau personnage pour enfants, comme Cornemuse. J’écoutais l’émission quand j’étais enfant, et là, je l’écoute avec ma fille. J’aimerais tellement jouer dans un tel univers!
Je te le souhaite. Et tu aimes voir ton chum dans son rôle de père?
Je dois dire que mon chum est vraiment un bon père. Il a déjà une brillante grande fille de 20 ans, alors j’ai un bon partenaire dans cette nouvelle étape, sans oublier qu’on a aussi quatre chiens, dont mon boxer, Marcel, que j’adore! (rires) Notre vie bouge beaucoup, mais j’aime tout de notre petite cellule familiale.
Indéfendable sera de retour cet automne à TVA.