Embauché en quelques minutes à 13 ans: il impressionne déjà son patron et gravit les échelons
![Photo portrait de Elisa Cloutier](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2FElisa_Cloutierba482bca-0721-4a95-ad84-34c7de7ba214_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Elisa Cloutier
Du haut de ses quatorze ans, un employé d’un St-Hubert de Québec a su rapidement gravir les échelons et... impressionner son patron.
En juillet dernier, alors âgé de 13 ans, Loïc Robert commençait son premier quart de travail en cuisine, au restaurant St-Hubert de l’avenue Jules-Verne, à Québec.
![Loïc Robert, 14 ans, en action lors de son quart de travail au St-Hubert Jules Verne, plusieurs jeunes ont décidé d'entrer sur le marché du travail à un jeune âge, vendredi le 20 janvier 2023. DIDIER DEBUSSCHERE/JOURNAL DE QUEBEC](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2F68065795_185404bb6662f5-8fdf-4206-b2d8-734268809eb2_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
«J’ai dit à ma mère que je souhaitais travailler et elle m’a aidé à trouver un endroit où ils cherchaient du personnel», explique le jeune travailleur. «Parce que c’est pas mal à 14 ans que tu commences à faire tes propres dépenses et que tes parents arrêtent de payer pour toi», poursuit-il, humblement.
EMBAUCHÉ EN QUELQUES MINUTES
Et le processus d’embauche n’a pris que quelques minutes. «C’était vraiment simple. Ils m’ont rencontré et m’ont ensuite demandé mes disponibilités», explique le garçon, élève de deuxième secondaire.
Ses parents ont ensuite été rencontrés par le patron. «C’est très important pour nous de le faire. On leur explique un peu comment se passe le domaine de la restauration, que c’est un autre milieu complètement et qu’une fois le quart de travail terminé, je dois m’assurer qu’il sera encadré», mentionne le directeur du restaurant, Guy Picard.
Quelques jours plus tard, on lui remet son uniforme. Il apprend ensuite la plonge et rapidement, accompagné de cuisiniers plus expérimentés, il est attitré à d’autres tâches dont la préparation des desserts et des salades.
Étant le plus jeune employé de la rôtisserie, il est rapidement adopté par les plus grands, qui le prennent sous leur aile. «Tout le monde est fin. C’est une nice gang», mentionne-t-il.
![Photo Didier Debusschere](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2F68065796_18540223dae662-ffe3-4014-8d7f-8d912e47f2de_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
«SOIF D’APPRENDRE»
Selon M. Picard, cette «nouvelle génération» de petits travailleurs est très prometteuse. «Ils sont débrouillards, ils ont soif d’apprendre. Ils veulent vite monter et être dans les meilleurs», explique-t-il en parlant de sa nouvelle recrue. «Par exemple, Loïc pose beaucoup de questions, il veut bien faire», ajoute-t-il.
Le directeur affirme que les plus jeunes respectent davantage leurs disponibilités et l’horaire établi. «J’ai régulièrement des jeunes de 16 à 18 ans qui me disent qu’ils ne peuvent pas rentrer, parce qu’ils ont un party. Souvent, cette génération a en quelque sorte été forcée d’aller travailler par les parents. Mais, les plus jeunes, ça vient d’eux», illustre le directeur, qui pratique ce métier depuis près de 35 ans.
Malgré tout, M. Picard tente d’accommoder ses employés le plus possible, ce qui fait considérablement réduire son taux de roulement de personnel, estime-t-il.
«Je ne peux pas vraiment faire de réprimandes s’ils ne rentrent pas, puisqu’ils vont aller ailleurs tout simplement», dit-il.
HORAIRES ET CASSE-TÊTE
Toutefois, la gestion des horaires, alors que les plus jeunes ne travaillent que six à huit heures par semaine, est un vrai «casse-tête», mentionne M. Picard. «C’est carrément un travail à temps plein, gérer les horaires. Nous avons plus de temps à passer, donc nécessairement plus de travailleurs», indique M. Picard. Au total, à la rôtisserie de l’avenue Jules-Verne, ils sont 138.
Et, même si un jeune ne souhaite travailler qu’une journée par semaine, il est embauché, soutient le directeur, en raison de la pénurie de main-d’œuvre.
OBJECTIF: UN SCOOTER
Dans le cas de Loïc, ses deux quarts de travail hebdomadaires débutent vers 17 h et se terminent avant 20 h 30. «Mes shifts ne sont pas longs et je trouve que c’est bien correct. Ça fit très bien dans mon horaire», dit-il.
«J’habite proche, donc l’été, je peux y aller en vélo, mais sinon mes parents me font des lifts», ajoute-t-il.
Mais, grâce à son argent de poche, il souhaite changer de moyen de transport l’été prochain. Son objectif? Faire l’acquisition d’un scooter.