Elle souhaite que le harcèlement sexuel soit reconnu comme accident de travail
Jean-François Desbiens
À Sherbrooke, une femme de 49 ans souhaiterait être reconnue accidentée du travail après avoir été harcelée sexuellement par deux de ses supérieurs.
Ex-travailleuse de la construction, peintre en bâtiment, Julie Tremblay, 49 ans, a témoigné avoir été victime de harcèlement psychologique et sexuel ainsi que d'attouchements de la part de deux de ses supérieurs entre 2011 et 2013.
Deux ans plus tard, elle a décidé de dénoncer la situation à son employeur.
Julie a finalement été congédiée parce qu'elle refusait de continuer à travailler avec ses harceleurs.
Aujourd'hui, elle ne s'en est toujours pas remise.
Plongée dans une profonde dépression, la femme de 49 ans allègue avoir signé sous la contrainte de ses représentants syndicaux, une entente avec son employeur le dégageant de toutes responsabilités en échange d'un maigre dédommagement 3500 $.
Déclarée inapte au travail, elle ne reçoit pour survivre depuis, qu'une indemnité de l'IVAC, le programme d'indemnisation pour les victimes d'actes criminels.
Ses nombreuses tentatives pour être reconnue accidentée du travail ont toutes échouées.
Dans une décision de février 2017, la Commission des normes de l'équité de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a mentionné que les événements décrits ne permettaient pas d'accepter sa réclamation comme un accident de travail ni comme une lésion professionnelle.
«Il n'y a pas de démonstration de cause à effet entre les événements allégués de 2011 à 2013 et le choc post-traumatique et trouble d'adaptation diagnostiqué trois ans plus tard», peut-on lire dans la décision.
La reconnaissance de CNESST lui permettrait d'obtenir un meilleur soutien psychologique, des suivis par des experts médicaux et recommencer à vivre normalement.
Julie Tremblay désirerait lancer à son propre compte son entreprise de peintre.