Voici pourquoi on va (plus que jamais) parler de crise climatique en 2022
Élizabeth Ménard
Feux de forêts, records de chaleur, inondations, tornades, ouragans: les changements climatiques ont été omniprésents dans la dernière année, tellement que le discours politique est enfin en train de changer. On sait déjà que l’environnement deviendra un enjeu politique, plus que jamais auparavant, avec la campagne électorale provinciale qui se profile.
Au Québec, de grands dossiers liés à l’environnement seront à mener de façon radicale dans les prochaines années pour assurer notre résilience et la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre: la gestion de l’étalement urbain, de nos déchets et des zones inondables, la protection de nos zones côtières et de notre biodiversité, l’électrification des transports et des bâtiments, pour ne nommer que ceux-là.
D’où l’importance de bien choisir notre prochain gouvernement lors du scrutin d’octobre prochain.
Cette année, le 24 heures sera là pour s’assurer que les enjeux climatiques soient placés au centre de l’agenda politique.
On a fait du chemin
Déjà, en 2021, avec la création d’Urgence climat, nous avons accompli un travail rigoureux pour mettre en lumière les conséquences humaines et physiques des changements climatiques au Québec.
Nous avons parlé avec des Québécois qui en vivent quotidiennement les répercussions: un travailleur de la construction qui subit les canicules, une dame âgée contrainte d’abandonner sa maison après de multiples inondations, une mère de famille qui se remet de la maladie de Lyme, des Madelinots qui voient leurs îles rongées par l’érosion, des montréalais qui souffrent dans des îlots de chaleur, des jeunes Britanno-Colombiens qui s’inquiètent de leur futur dans cette province durement touchée par les changements climatiques et plusieurs autres.
Notre grand dossier sur la chaleur a mis en lumière comment les plus vulnérables de nos concitoyens sont déjà victimes des changements climatiques.
À l’approche des élections fédérales, nous avons relayé le cri d’alarme de scientifiques préoccupés par le statut quo politique avec une Une coup de poing.
À l’automne, avec notre premier sondage Léger, nous avons appris que près du trois quart (73%) des jeunes Québécois de 18 à 34 ans se disent écoanxieux.
Nous avons profité de cette occasion pour changer le narratif. Être écoanxieux, c’est être réaliste. C’est notre corps et notre tête qui nous crient qu’il faut se préparer. C’est notre moteur vers le changement. C’est le mal du siècle nécessaire.
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«On creuse nos propres tombes», lançait le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, en novembre, lors de la COP26.
Selon le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, il a raison. Le monde se dirige vers un réchauffement «catastrophique» de 2,7°C, a-t-on appris au mois d’août.
Les politiques actuelles sont largement insuffisantes.
C’est pourquoi, en 2022, Urgence climat va intensifier sa recherche de solutions.
On ne peut plus attendre
Dans les derniers jours, nous avons publié une liste de 20 initiatives écolos réalisées en 2021 au Québec, prouvant que la transition est, malgré tout, amorcée. On aurait pu en mentionner des centaines.
En rédigeant ce contenu, un constat s’est imposé: une grande part de ces initiatives sont portées par des bénévoles.
À tous ceux qui nous lisent, aux artisans du changement, bénévoles au grand cœur, militants, parents et citoyens ordinaires qui n’attendent pas le messie pour prendre le taureau par les cornes: c’est à vous qu’on veut donner la parole cette année.
Si la transition ne passe pas par les politiques, elle passera par vous.
- Élizabeth Ménard, cheffe des contenus Urgence climat