À 50 ans, Marie-Claude Savard savoure toutes les sphères de sa vie
Michèle Lemieux
Pendant sa trentaine, Marie-Claude Savard a traversé de grands deuils. Durant sa quarantaine, elle a posé les bases de sa nouvelle vie. Le 21 décembre, elle a célébré ses 50 ans. À cet âge, il ne lui reste plus qu’à profiter de ce qu’elle a construit sur les plans amoureux, familial et professionnel. Plus belle et plus en forme que jamais, l’animatrice jette un regard avisé sur cette étape de sa vie et la maturité qui l’accompagne.
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Marie-Claude, à quoi ressemble ton agenda actuellement?
Il y a une nouveauté dans ma vie: les enquêtes sur des meurtres non résolus. Quelqu’un m’aurait dit que je ferais cela un jour, je ne l’aurais pas cru! Après avoir fait ma série Intouchables, un concours de circonstances a fait que Sébastien (Trudel), avec qui je travaille à la radio, avait envie de faire du true crime. De mon côté, je voulais faire du documentaire. Je me suis mise à lire sur l’affaire Gilles Perron. Puis nous avons décidé de faire une série de quatre épisodes intitulée Présumé innocent: L’affaire Michelle Perron. Cette histoire est diffusée sur Crave, et elle le sera sur Canal D et éventuellement sur Noovo. Nous nous apprêtons à faire une deuxième série. J’y travaille tout en faisant de la radio tous les jours et en m’occupant de ma maison de production et de mes enfants.
J’ai l’impression que tu vas là où ton cœur te porte...
J’essaie de le faire. Mon temps, celui que je passe avec mes enfants ou celui que je passe à la radio, a une valeur. Les gens ont besoin de rire et de s’éclater, et moi aussi. La radio nous permet cela. Le documentaire, quant à lui, a un impact collectif. J’ai besoin d’avoir le sentiment de faire quelque chose qui rejoint ma mission. À 50 ans, je suis moins dans l’exploration que dans la mission. Je veux faire une différence dans la vie des gens. Ce que je suis et ce que je peux apporter me semblent plus clairs que jamais.
Savoir ce qu’on veut et ce qu’on vaut, n’est-ce pas l’un des avantages du fait de gagner en maturité?
Effectivement. Vieillir est un privilège. Mes parents sont décédés jeunes: mon père à 58 ans, ma mère à 60 ans. Je vais bientôt franchir le cap de la cinquantaine. Cela fait en sorte que je suis encore plus reconnaissante d’être toujours là. Je ne m’inquiète pas de l’avenir: je fais de mon mieux au jour le jour. Je ne sais pas ce qui m’attend, mais chose certaine, il y en a plus derrière que devant. Je suis à l’aise avec ça, même si ça me donne un certain vertige... Je tiens moins les choses pour acquises. Je réagis différemment aux événements de la vie. Si on m’invite à un spectacle, j’y vais. Je ne tiens pas pour acquis qu’il y aura d’autres occasions d’y aller. J’essaie de ralentir le temps en étant plus présente. Notre point de vue, à 50 ans, est différent.
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À 50 ans, as-tu le privilège de vivre de belles années?
Oui. Et si avant nous subissions davantage les effets du temps qui passe, aujourd’hui nous profitons plus de notre expérience. Nous sommes moins mises de côté. À l’âge de 49 ans, j’ai reçu une nomination pour un Gémeaux pour la première fois de ma vie. Je ne pensais pas que ça m’arriverait un jour... Et j’ai remporté un Gémeaux à titre de productrice. Que puis-je souhaiter de plus? J’évolue, je grandis, j’ai encore ma place. À 20 ans, j’aurais peut-être pensé qu’à 50 ans il serait temps pour moi de passer à un autre chapitre de ma vie, mais ce n’est pas le cas.
As-tu des modèles de femmes qui t’inspirent, qui te convainquent que c’est possible de bien vieillir en faisant ce qu’on aime?
À l’international, je pense à Jennifer Aniston qui est la tête d’affiche de The Morning Show. Elle a plus de 50 ans. La première au Québec, ç’a été Janette Bertrand. Je pense encore régulièrement à tous les messages qu’elle nous transmet. J’écoute davantage celles qui sont devant moi, car elles me disent des choses importantes, et je parle à mon tour à des jeunes. Cette chaîne de transmission est importante.
À 50 ans, ta carrière de productrice et d’animatrice te tient occupée, mais tu as aussi deux jeunes enfants. Est-ce que tout cela se marie bien?
Oui. Mes enfants ont trois et cinq ans. C’est magique! J’avais des questionnements quant au fait de vieillir et d’avoir des enfants en bas âge, mais finalement, ça fonctionne. Cela me garde active, émerveillée, enjouée. Je ne peux pas être blasée! Je planifie d’aller à Disney World avec mes enfants. Je n’y suis jamais allée. C’est agréable de préparer ce genre de voyage. Mes enfants sont cool, et mon couple va bien. Nous sommes chanceux!
Après combien d’années?
Ça fera 11 ans en avril. Jean-Martin et moi, nous rions ensemble. Nous avons retrouvé un certain humour après une période plus difficile. Il n’y a jamais rien d’acquis, alors je profite de la période actuelle.
Où en sont les enfants dans leur vie?
Charlotte est à la garderie. Elle fera son entrée à la maternelle l’automne prochain. Les enfants ont deux ans d’écart, mais compte tenu de leurs dates de naissance, ils n’auront qu’un an d’écart sur le plan scolaire. À trois ans, Henri commence à communiquer. C’est un musicien. Il chante et il joue de différents instruments. Nous ne savons pas d’où il tient ce talent! Avec un harmonica et un tambourin dans les mains, il est heureux! Ma petite Charlotte est très organisée, structurée. Elle aime toujours le bricolage et la peinture. Elle a confectionné des décos pour le sapin de Noël. Il y a beaucoup de vie dans la maison. Comme mon chum est très sportif — il fait partie de deux ligues de hockey et il joue au golf —, nous serons sur les pentes de ski et les terrains de golf en famille. Nous sommes moins en mode survie et plus en mode aventure.
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Crois-tu que tes enfants contribuent à te garder jeune?
Oui, j’ai l’impression que ça m’apporte une énergie vitale. Je focusse moins sur mes bobos, mais sur la joie de partager mon quotidien avec eux. Pour mes 50 ans, j’ai préparé deux gros albums de photos. En résumant ainsi à mes enfants les 50 années de vie de leur maman, je leur raconte en quelque sorte leur histoire. J’ai tout rangé dans une valise pare-feu, comme si j’avais archivé mes 50 premières années de vie!
Avais-tu envie de faire un bilan?
Les bilans, je les fais au fur et à mesure. En fait, je n’ai pas envie de regarder en arrière, mais en avant. Des bilans, j’en ai fait et refait! À 50 ans, le bilan, je l’ai mis dans la valise! Ce qui m’intéresse, c’est maintenant et penser à ce qui s’en vient, pas de ressasser le passé.
Le fait d’avoir eu des enfants sur le tard te force-t-il à rester dans l’action? Cela te donne-t-il envie de rester en santé?
Oui, et je me concentre là-dessus. Nous sommes en train de rénover la maison. C’est très symbolique. Nous avons décidé de nous réserver un endroit pour le vélo. Je veux prendre soin de moi, de mon corps. Je veux apprivoiser le vieillissement. Je ne veux pas être celle qui s’accroche à la jeunesse à tout prix. Je veux le bon côté de la jeunesse: l’enthousiasme, l’énergie, etc. Mais pour le reste, il faut être à l’aise avec le fait de prendre de l’âge. C’est beau, vieillir. On dirait qu’on n’a plus de modèles de vieillesse, car tout le monde a l’air jeune. Il faut trouver l’équilibre entre l’énergie et la beauté de la jeunesse et la sagesse de la vieillesse. Il faut apprivoiser le ralentissement, le corps qui change. Je suis à cette étape. Je ne veux pas me faire d’illusions et penser que je vais rouler à 100 milles à l’heure jusqu’à 80 ans.
Tu as souvent admis avoir eu recours à des soins de pointe pour préserver ta jeunesse. Tu n’as aucun problème à le dire publiquement?
Non. J’ai recours au Botox, mais surtout au laser. Récemment, j’ai eu un traitement Ulthéra pour maintenir la souplesse de la peau. Plus je vieillis, plus je fais usage du Botox avec parcimonie. Pour moi, ce sont des outils de plus. Ces soins existent, comme le sport et la bonne alimentation. Cela fait partie d’un tout. La vie est trop courte: si quelque chose nous énerve et qu’on peut le corriger, pourquoi pas? Je n’aime pas qu’on juge notre manière de vieillir. L’important, c’est d’aimer qui on est.
Au sein de ton métier, sens-tu une certaine pression de rester jeune?
Je te dirais que je la sens de moins en moins. La pression, c’est d’être soi-même. On est dans l’acceptation des choses et des gens. Ces cinq dernières années, toutes les manières de vivre ou de faire sont devenues valables. C’est plus confortable que jamais. L’esthétique et la manière dont on vieillit en font partie. Je n’ai pas envie de juger le look des autres ou les raisons pour lesquelles ils font certaines choses ou non. Et je n’oserais pas passer un commentaire sur le physique de quelqu’un ni juger de sa façon de vieillir. Des filles de 20 ans me disent qu’elles ne voient plus de rides dans le visage des femmes et qu’elles voudraient tellement qu’elles acceptent de vieillir. Chaque fois, je souris et je dis: «On s’en reparlera quand tu seras rendue là...» (rires)
Comment comptes-tu célébrer tes 50 ans?
Je voulais faire un gros party pour célébrer mes 50 ans, mais aussi les 40 ans de mon chum. Finalement, comme nous ne sommes pas encore sortis de la pandémie, j’ai décidé de reporter cela en juin prochain. Mon anniversaire est le 21 décembre. Tous mes partys de fête ont toujours eu lieu bien avant cette date, car à la fin de décembre, tout le monde est occupé par les partys de bureau et les partys de Noël. L’autre jour, mon chum a proposé de faire un party d’été. J’ai décidé de faire ça le 21 juin, dehors. Ma liste d’invitations est faite. Entre-temps, le 21 décembre, je vais être à la radio. Les enfants vont venir voir maman travailler. Après, nous irons souper au resto. Le gros party, ce sera pour le 21 juin. Avec la covid, comme tout le monde, mon chum et moi avons été déconnectés de nos familles et amis. Nous allons donc reconnecter ce jour-là.
Avoir un homme qui a 10 ans de moins que toi te motive-t-il à vieillir en beauté et en santé?
Oui, et quand je regarde où il est à 40 ans, je me dis que je ne retournerais pas en arrière. La quarantaine a été belle, mais construire ma vie a représenté beaucoup de travail: les traitements de fertilité, les grossesses, les accouchements, les jeunes enfants. De 30 à 40, tout le monde est décédé. De 40 à 50, j’ai rebâti ma vie. À 50 ans, je veux vivre. Je veux juste en profiter sans avoir peur de perdre...
Marie-Claude Savard coanime avec Maxim Martin et Sébastien Trudel Ça rentre au poste, du lundi au vendredi de 15 h à 18 h, à Énergie. Présumé innocent: L’affaire Michelle Perron est diffusée sur Crave.