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Culture

Marie-Claude Barrette ne recule devant aucun défi

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Francisco Randez

2021-10-06T23:54:42Z
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Cette rentrée à TVA est particulière pour Marie-Claude Barrette, puisque celle-ci arrive en ondes du lundi au mercredi avec une nouvelle émission, Marie-Claude. Curieuse, affable et engagée, l’animatrice qui a longtemps été à la barre de Deux filles le matin souhaite désormais rejoindre un public plus vaste pour qui elle entend déboulonner des mythes et des tabous, clarifier des enjeux de société pour en élargir les débats, ainsi que favoriser le partage de connaissances. Rencontre avec une humaniste qui ne recule devant aucun défi.

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Marie-Claude, depuis le 13 septembre on peut te voir dans ton émission intitulée Marie-Claude. Comment le concept de cette nouveauté est-il né?
Quand on a terminé l’aventure de Deux filles le matin, je ne pensais vraiment pas faire autre chose immédiatement, mais l’opportunité s’est présentée à TVA de garder le même créneau horaire. Après réflexion, j’ai accepté, mais c’était clair pour moi que je voulais aller ailleurs. La première chose que j’ai demandée, c’était que cette nouvelle émission me permette d’interviewer les gens. Animer est une chose, interviewer en est une autre; j’aime les deux, mais l’interview me manquait beaucoup. Avec l’équipe de TVA, on a vraiment développé le concept ensemble, du tout début jusqu’à l’arrivée en ondes. Quand, au cours de l’été, l’équipe a proposé que l’émission porte mon nom, j’ai compris que si effectivement l’émission s’appelait Marie-Claude, je devais continuer de m’impliquer dans tous les aspects du projet.

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Est-ce que le fait de piloter une émission de télévision qui porte son nom ajoute une pression supplémentaire?
C’est particulier! Avant tout, il faut être humble par rapport à ça. Mais, pour ma part, j’ai surtout ressenti de la vulnérabilité quand le nom de l’émission a été confirmé. J’ai compris qu’il était plus important que jamais de m’ouvrir et de faire en sorte que l’émission me ressemble avec beaucoup de transparence et de sincérité. Mon équipe m’a fait réaliser que j’ai pas mal tout le temps été comme ça, et que pour la suite, ça sera simplement assumé. Je suis vraiment fière, parce que l’émission est exactement comme on l’avait imaginée! 

Photo : Sébastien Sauvage / Les
Photo : Sébastien Sauvage / Les



Tu as dit que Marie-Claude est une émission de services sociétale. Qu’est-ce que tu entends par là?
Marie-Claude, ce n’est pas un magazine féminin; je veux parler autant aux femmes qu’aux hommes. Les préoccupations des téléspectateurs sont aussi les miennes, on vit les mêmes affaires.

J’ai l’impression que notre société est très polarisée en ce moment; comment cela influence-t-il la direction de l’émission?
Justement, je voulais créer une émission pour tout le monde parce qu’il me semble que tout est segmenté, présentement. Avec Marie-Claude, j’ai envie de participer à éliminer des tabous; j’aime comprendre les points de vue des autres et je trouve important d’essayer de le faire plutôt que de se braquer sur des positions qui ont seulement pour effet de nous éloigner. Je trouve que l’intelligence, c’est être capable de s’adapter et de changer d’idée si on réalise que notre point de vue n’est pas le meilleur.

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Photo : Sébastien Sauvage / Le
Photo : Sébastien Sauvage / Le


Dans la liste de tes collaborateurs, il y a Guillaume Dulude, documentariste et docteur en neuropsychologie. Ça fait déjà un moment que vous collaborez; comment expliques-tu cette connexion qui semble très forte entre vous?
Tu as bien compris notre connexion! J’ai rencontré Guillaume sur le plateau de Deux filles le matin; c’est mon collaborateur, le réalisateur Maxime Rivet, qui m’avait parlé de lui et qui avait suggéré qu’on l’invite à l’émission. Guillaume revenait de Papouasie–Nouvelle-Guinée, où il avait réalisé un documentaire sur le cannibalisme. Je l’ai trouvé super intéressant et ça a tout de suite connecté entre nous! Guillaume me disait dernièrement que ma curiosité et mes questionnements lui permettent de parler de choses dont il ne parlerait pas autrement, et moi, il me nourrit avec ses connaissances et il me permet de comprendre des choses en lien avec l’humain et la communication, à travers sa capacité à expliquer simplement des phénomènes complexes.

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Le fait qu’il soit un scientifique spécialisé dans les comportements humains t’offre-t-il une certaine assurance dans ta façon d’aborder des sujets difficiles qui ont le potentiel de faire réagir intensément?
Vraiment! On est dans un moment où on se fait attaquer dès qu’on se positionne publiquement sur les enjeux importants et ça me dérange beaucoup! Je refuse de reculer ou de me censurer à cause d’une poignée d’intimidateurs qui se cachent derrière un écran de façon anonyme pour faire taire certaines personnes avec qui ils ne partagent pas un point de vue. J’ai envie de proposer des points de vue différents qui font évoluer le débat pour nous permettre d’avancer ensemble. Avec Guillaume, on s’est entendus pour aborder des sujets délicats et polarisants en nous assurant qu’ils sont guidés par une réflexion rationnelle. Nous nous assurons de proposer des points de vue forts et différents, avec un solide fondement scientifique sous-jacent.

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Marie-Claude, le public t’a connue en 2009; avant ça, tu travaillais en gestion, en direction et en politique. Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire le saut en télévision?
Je n’ai jamais planifié les choses qui se sont présentées sur mon parcours! Je n’ai jamais eu de plan de match, et je n’en aurai jamais! J’ai toujours eu envie d’avancer, mais je n’ai jamais craint les chemins de traverse; la télévision est arrivée à moi et j’ai simplement accepté le défi. Je me disais que je n’avais rien à perdre, que ce serait une expérience enrichissante et que si ça ne fonctionnait pas, je ferais autre chose. Mais jamais je ne me suis dit que j’allais animer ma propre émission un jour! Je continue de me laisser surprendre et d’apprécier chaque moment, et je pense que je serai comme ça pour le restant de ma vie.

Si ton parcours n’est pas motivé par l’atteinte d’objectifs, alors qu’est-ce qui te pousse à avancer?
Grandir à travers mes relations avec les autres! J’aime apprendre des autres, de leurs expériences, de leurs histoires, de leurs points de vue. J’ai commencé à faire du porte-à-porte très jeune en politique; avant, j’allais à la rencontre des autres en cognant aux portes, aujourd’hui, c’est à travers la télévision que je le fais. Le fil conducteur de ma vie, c’est l’humain! Je trouve qu’il n’y a pas de limite à ce que les relations humaines peuvent nous apporter, et moi, je décide de me laisser porter par ça. 

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Photo : Sébastien Sauvage / Le
Photo : Sébastien Sauvage / Le



Je sens que, pour toi, la télévision est aussi un moyen de participer au changement. Je me trompe?
C’est un privilège incroyable de s’asseoir devant une caméra en sachant que des centaines de milliers de personnes nous regardent et nous écoutent! Ce privilège vient avec la grande responsabilité d’être pertinente. Je sens le devoir d’apporter quelque chose, parce qu’il ne s’agit pas de faire de la télé pour faire de la télé; pour moi, ça passe par la compréhension des choses, défaire des nœuds, abaisser les jugements et tenter d’outiller les téléspectateurs en apprenant devant eux et avec eux. J’apprends plein de choses à travers mes entrevues et mes collaborations, et ça me permet de me rapprocher de moi, des gens, et j’espère que ça leur permet en retour de se rapprocher d’eux.

Le milieu de la télévision et des médias peut parfois être difficile; quels sont les grands obstacles que tu as rencontrés?
Je savais que ce n’était pas toujours facile, mais on dirait que ça ne m’énervait pas trop, moi, le monde pas facile de la télé! Quand j’ai commencé, certaines personnes disaient que si mon mari n’était pas là, je ne serais pas là. Ça ne me touchait pas, parce que je me disais que si je n’étais pas à ma place et que je ne faisais pas un bon boulot, on m’aurait montré la porte. Je n’ai jamais vraiment embarqué dans la compétition qui peut parfois exister dans les milieux professionnels, et je me dis toujours que si ça ne marche pas, je vais faire autre chose. Je suis passionnée, mais je ne m’acharne jamais. Il y a donc un détachement qui m’habite, et ça enlève beaucoup de pression.

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D’où te vient cette force de caractère?
Aucune idée. J’ai toujours été comme ça! J’ai beaucoup déménagé quand j’étais jeune et j’ai souvent changé d’école; j’ai donc appris à m’adapter rapidement. C’est peut-être ça... Je trouve que la vie est trop précieuse pour s’en faire avec les choses qu’on ne peut pas contrôler. Moi, j’avance, je vais vers l’avant, et si quelqu’un veut m’arrêter, bonne chance!

Marie-Claude, ta force m’inspire! Je retiens de notre conversation l’importance de développer une bonne connaissance de soi et des autres basée sur l’ouverture, la curiosité et l’importance de lâcher prise au bon moment!
Exactement! Je crois que c’est ça, la liberté: être capable de regarder et d’admirer les choses comme elles sont, et réaliser que le monde va continuer à tourner quand je ne serai plus là. Ça m’enlève beaucoup de pression, et ça me permet de traverser n’importe quel obstacle et de vivre tout ce qu’il y a de merveilleux à vivre! 

On suit Marie-Claude en semaine, du lundi au mercredi à 10 h, sur les ondes de TVA.

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