Elle joue une politicienne victime de viol dans «Alertes»: «C’est le tournage le plus intense et le plus exigeant émotivement que j’aie fait» – Catherine Renaud
Guillaume Picard
Catherine Renaud n’a jamais connu tournage plus intense que celui d’Alertes, série dans laquelle elle incarne une politicienne de gauche proche du pouvoir qui est enlevée, violée et séquestrée en pleine campagne électorale.
Son personnage, Aurélie Trépanier, est la cochef de Demain Québec, la version Québec solidaire de la fiction policière de TVA. Quand elle disparaît mystérieusement, le parti tente tant bien que mal d’expliquer son absence, une situation dont semble vouloir tirer profit l’autre cochef, le désagréable et suffisant Grégory Lamarche (Alex Bisping).
On a appris, au fil des derniers épisodes, qu’Aurélie avait été attirée à l’hôtel Rive-Droite, le dernier endroit où on l’a vue avant sa disparition. Libérée après plusieurs jours de captivité, elle ressort traumatisée et s’en remet à Pénélope (Catherine Bérubé), à Cerbère, pour des séances de reviviscence. Le moindre détail touchant au trajet et au lieu où on l’a enfermée, comme celui du ventilateur, pourrait éventuellement mener aux coupables.
«C’est un rôle cadeau, surtout que c’est une personne complexe et il n’y a pas de demi-mesures avec elle. Aurélie est intense dans tout, elle est extrême et est très de gauche. Si elle est élue, elle est prête à bloquer un projet immobilier pour faire des logements sociaux», a dit la comédienne, qui s’est inspirée de deux autres Catherine qu’elle «admire», soit Catherine Dorion et Catherine Fournier.
«J’avais la chance de la découvrir à travers sa vie personnelle et professionnelle, son passé aussi, la maman qu’elle est, ses failles personnelles. D’incarner une politicienne, déjà, et en plus une survivante qui a un passé complexe, c’était riche.»
Aurélie mène une double vie, s’affichant avec un conjoint qui est en fait son ami, ce qui lui permet de cacher un pan entier de sa vie privée aux électeurs, à savoir qu’elle est bisexuelle ou pansexuelle. Maintenant qu’elle veut se reconstruire, elle voit forcément la vie autrement et «on va sentir le début d’une nouvelle Aurélie, qui lâche complètement l’image», a révélé son interprète, qui aimerait revenir dans une autre saison d’Alertes, peut-être comme première ministre.
«C’est le tournage le plus intense et le plus exigeant émotivement que j’aie fait, a poursuivi la comédienne. J’ai la chance d’avoir une vie très équilibrée, avec beaucoup d’amour autour de moi. J’ai donc bonheur, quelque part, c’est paradoxal ou bizarre à dire, à plonger dans une histoire comme celle-là. C’est très galvanisant, nourrissant, comme actrice d’être connectée à de vraies affaires.»
Catherine, qui est marraine du Chaînon, un organisme qui soutient des femmes en difficulté, peu importe leurs enjeux, voulait jouer une Aurélie Trépanier authentique après son viol.
Pour le rôle, elle a d’ailleurs fait ses devoirs en rencontrant des intervenantes et d’autres femmes qui se relèvent grâce à l’organisme.
«J’étais déjà beaucoup nourrie par mon rôle de marraine et préoccupée par les femmes victimes de violence. C’était super important pour moi que ce soit joué le plus connecté et réaliste possible. Mathieu Handfield, je l’ai tellement aimé, il réalise avec beaucoup de justesse dans ses notes, de sensibilité et on est à la fois dans le plaisir sur le plateau.»
On verra de brefs instants du viol d’Aurélie Trépanier.
«C’était vraiment important, pour Mathieu et pour moi, qu’on ne voie pas grand-chose, qu’on sente la douleur. On ne veut en aucun cas que ce soit valorisé, disons ça comme ça», a ajouté celle qui qualifie de courageuses et de survivantes les femmes agressées et violentées.
Cerbère, notamment le sergent Guillaume Pelletier (Danny Gilmore), poursuit son enquête dans la triste affaire Aurélie Trépanier. Mais qui est donc à la tête du réseau international qui loue un étage entier de l’Hôtel Rive-Droite, le 13e, pour y observer des femmes de pouvoir y avoir des relations sexuelles? Aurélie Trépanier est la seule qui n’est pas ressortie le matin suivant. Le directeur de l’hôtel, Armand Savard (Stéphane Jacques), qui est pour l’instant accusé d’être la tête dirigeante de ce réseau criminel, protège on ne sait qui.
Sara inquiète des menaces visant Léo dans Indéfendable
On reverra Catherine Renaud dans Indéfendable, où elle se fait de plus en plus rare depuis la deuxième saison, moment où les intrigues ont été recentrées sur les causes au cabinet.
«Chaque fois qu’ils me donnent un petit quelque chose, comme la dépression post-partum, j’ai la chance d’étoffer un peu plus Sara, c’est toujours un grand bonheur. J’en voudrais toujours plus, mais je comprends que mon personnage n’est pas central dans l’histoire, donc je prends ce qu’on me donne et ça me permet de faire autre chose, comme Alertes, de la voix et de l’écriture aussi.»
Comme une menace plane sur Léo MacDonald (Sébastien Delorme), sa conjointe, Sara, sera touchée, ainsi que leurs enfants. «Elle va prendre position et dire qu’elle n’a pas juste envie de me sentir embarrée chez nous.»
Du 27 juin au 16 août, Catherine Renaud sera de retour au Théâtre de l’ancien presbytère, à Granby, dans la pièce Famille «all-dress», écrite et mise en scène par Martin Gougeon. Ses camarades de jeu seront Richard Lalancette, Martin Laroche, Matthew Monty et Camille Petit.
Marraine du Chaînon
Catherine Renaud est marraine du Chaînon, une maison d’hébergement pour femmes.
Ce mois-ci, l’organisme a lancé, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la campagne de financement Invisibles, mais bien réelles: l’itinérance cachée des femmes.
«On a plein de témoignages de femmes qui ont été aidées, ça marche leurs interventions», a dit celle qui a une fille de 8 ans.
«On est dans l’entraide, dans la lumière au Chaînon, parce qu’on veut aller dans le positif.»
L’organisme est en campagne de financement. Plus d’information est disponible ici.
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