Catherine Trudeau explore les souvenirs télévisuels des vedettes québécoises
LUNDI 19 H 30, RADIO-CANADA
Marie-Hélène Goulet
Qu’est-ce que nos souvenirs télévisuels disent sur nous? Beaucoup, selon Catherine Trudeau, l’animatrice de la nouveauté Dans la télé de... Elle y fouille la mémoire de ses invités à la recherche de moments télé qui ont marqué leur vie.
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Catherine, comment avez-vous réagi lorsqu’on vous a offert d’animer Dans la télé de...?
L’animation m’intéresse depuis quelques années déjà, et ça me fait réellement plaisir qu’on pense à moi pour prendre la barre d’une émission, seule ou avec d’autres animateurs. Par contre, comme ce n’est pas mon premier métier, le concept de l’émission doit me ressembler pour que j’accepte le mandat. C’était le cas pour Dans la télé de..., car je suis une grande nostalgique qui croit que nous sommes bâtis de nos souvenirs. Le concept de l’émission est taillé sur mesure pour moi!
Quel est ce concept?
On s’imagine qu’il existe un musée de la télévision québécoise et on confie aux invités le soin d’en remplir une salle d’exposition avec leurs souvenirs. Ils peuvent la remplir de tout ce qui les a gardés captifs devant leur téléviseur, tant les séries de fiction que les événements sportifs ou les grandes tragédies de l’actualité.
Voit-on aussi des archives personnelles des invités?
Non; on n’est pas aux Enfants de la télé. On verra seulement des extraits des émissions qui ont marqué nos invités — par exemple, parce que l’acteur ou l’actrice en vedette a été leur premier béguin, ou qu’ils regardaient l’émission avec leur frère ou leur sœur. Ils peuvent aussi se souvenir de reportages ou de séries de fiction qui ont fait d’eux de meilleurs êtres humains.
Avez-vous été surprise par les souvenirs de vos invités?
Plusieurs m’ont surprise, dont ceux de Boucar Diouf, qui m’a parlé de La semaine verte. Lorsqu’il est arrivé au Québec, il était nostalgique du Sénégal, où son père élevait des zébus. Regarder La semaine verte le ramenait aux notions universelles de la culture de la terre et des valeurs communautaires.
Vous est-il arrivé d’être émue en conversant avec un invité?
L’émission est remplie de moments émouvants pour les artistes, surtout grâce aux extraits qui les plongent dans leur enfance. Marc Hervieux, par exemple, m’a raconté un beau moment lié à l’hymne national avant les matchs de hockey. Chaque fois qu’il commençait, son papa lui demandait de se lever pour le chanter en même temps. C’est fou à quel point la télévision laisse une empreinte forte chez les gens!
Les choix de vos invités en disent-ils long sur leur personnalité?
Oh, oui! À toutes mes rencontres, je me suis aperçue que les goûts des invités reflétaient des facettes des artistes qu’ils étaient devenus. C’est le cas de l’auteur Simon Boulerice qui, enfant, s’intéressait déjà aux personnages de jeunes atypiques. Il a notamment capoté sur Chambres en ville, où l’on voyait des jeunes parfois marginaux, mais où l’esprit de communauté était grand. Quand Pierre-Yves Lord parle de Marc-André Coallier, de Jean-Pierre Coallier et de Gregory Charles comme d’animateurs qu’il estime, on ne peut pas s’empêcher de voir un lien avec la façon dont il exerce son métier aujourd’hui.
Quel aspect de l’émission la rend spéciale à vos yeux?
C’est fascinant de survoler l’histoire de notre télévision par l’entremise des souvenirs des invités! Michel Rivard, le fils du comédien Robert Rivard, raconte que, lorsqu’il était jeune, il se faisait taquiner dans la cour d’école parce que son père jouait un itinérant à la télévision, et ses camarades étaient persuadés qu’il n’avait pas de maison non plus. La différence entre le réel et la fiction n’était pas encore très claire à cette époque.
Dans la télé de Guylaine Tremblay
Actrice chouchou des téléspectateurs, Guylaine Tremblay est la première invitée de Dans la télé de... Elle raconte que la jeune fille curieuse qu’elle était allait chercher beaucoup de réponses à ses nombreuses questions au petit écran — entre autres, par l’entremise de Quelle famille!, de Janette Bertrand. «Janette, elle a déniaisé le Québec. On ne le dira jamais assez!» s’exclame-t-elle.