Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Kharkiv en Ukraine: elle est morte de peur

Partager

Clara Loiseau | Journal de Montréal

2022-03-09T05:00:00Z
2022-03-09T12:13:39Z
Partager

Une Ukrainienne résidant à Montréal craint chaque heure la mort de ses parents et de ses proches qui vivent actuellement sous les bombardements russes à Kharkiv.

• À lire aussi: EN DIRECT | Deux semaines de combats et de bombardements

« Je ne dors plus, je ne mange plus, j’essaie de rester forte pour eux, mais c’est difficile. Dès que je n’ai pas de nouvelles de mes parents, de mes frères et sœurs ou de mes amis, j’ai peur qu’ils soient morts », raconte en sanglotant Sona Myronova, une Ukrainienne de 33 ans installée à Montréal depuis six ans.

Depuis que la Russie a envahi son pays le 24 février, la jeune femme soutient vivre dans l’incompréhension, la stupeur et la crainte de perdre des membres de son entourage.

« Je passe mes journées à pleurer, surtout depuis qu’ils bombardent Kharkiv dont je suis originaire. Je reste accrochée à mon téléphone en attendant des nouvelles. Je suis encore sous le choc », laisse-t-elle tomber en pleurant.

Quotidiennement, elle échange avec son ami Vitalii Pushkin, qui a pu se mettre en sécurité en Ukraine. Mais il craint aussi pour sa famille et de ses amis coincés eux aussi à Kharkiv.

« Malheureusement, eux ne sont pas en sécurité », explique-t-il par message envoyé via l’application Signal.

Publicité

Chaque jour, les informations et les images rapportées ne font qu’augmenter son angoisse. Sa ville natale, Kharkiv, est la cible d’attaques russes répétées et particulièrement violentes depuis le début de l’invasion. Mardi, les bombardements auraient fait au moins dix morts et des dizaines de blessés dans cette ville proche de la frontière russe, selon les services de secours ukrainiens.

Mais malgré tout, les parents de Sona Myronova ne veulent pas quitter leur ville.

« J’ai une sœur qui a réussi à s’enfuir avec deux enfants en Pologne, mais mes parents, eux, ne veulent pas quitter leur maison. C’est tout ce qu’ils ont », explique-t-elle.

Les conséquences des bombardements incessants à Kharkiv sont faciles à constater. C’est là que vit sa famille, ce qui lui cause un stress constant.
Les conséquences des bombardements incessants à Kharkiv sont faciles à constater. C’est là que vit sa famille, ce qui lui cause un stress constant. Photo AFP

Appel à l’aide  

De son côté, Vitalii Pushkin lance un appel pour aider les Ukrainiens à continuer de se battre pour leur pays.

« Nous devons approvisionner notre armée et les gars qui partent à la guerre en ce moment. On a besoin de médicaments, d’armes et de financement », explique-t-il.

Pour trouver l’aide dont il a besoin, il est en contact avec plusieurs Ukrainiens résidant au Canada qui s’organisent pour envoyer toute sorte de choses qui pourraient servir. 

Svitlana Yanchynska, présidente de l’Association médicale ukrainienne canadienne de l’Ontario, récolte depuis plusieurs jours des vêtements, nourritures et médicaments pour ses compatriotes. Mais elle se bute à un obstacle : celui du transport aérien pour faire parvenir l’équipement.

« Le problème c’est qu’on a plein de choses, mais on ne peut pas l’envoyer en Ukraine. Pour envoyer ça là-bas, ça coûte beaucoup des centaines de milliers de dollars, alors on aimerait avoir de l’aide du gouvernement canadien », soutient Mme Yanchynska.

Rester fort  

À travers tout cela, Sona Myronova tente de rester forte pour eux et pour ses compatriotes. Pour elle, l’appui de la communauté internationale et des Québécois est particulièrement important, autant pour les Ukrainiens coincés là-bas ou qui tentent de fuir, que pour ceux en sécurité à l’étranger.

« J’essaie aussi de ne pas trop pleurer devant mon fils, mais il voit bien que ça ne va pas. Une psychologue m’a même rassurée en me disant que ce n’était pas grave s’il me voyait comme cela », indique-t-elle.

Publicité
Publicité