La médecin Joanne Liu a passé trois semaines en Ukraine dans des zones à risque dans l’est afin d’évacuer des civils gravement blessés par les bombardements russes. 

• À lire aussi: EN DIRECT | 56e jour de guerre en Ukraine

• À lire aussi: Miraculées des bombardements: «sans le frigo, ma fille aurait été tuée»

• À lire aussi: Cinq soldats ukrainiens «se rendent» et 140 civils évacués

L’ex-présidente de l’organisation Médecins Sans Frontières (MSF), a aidé à mettre en place des trains-hôpitaux, l’un des moyens les plus stables pour sortir les blessés de zones de conflits, les faisant passer de l’est à l’ouest, un voyage d’environ 20 heures. 

Dre Liu est passée par les régions de Dnipro, Louhansk, Kramatorsk, des régions qui ont toutes subi des bombardements importants. 

Elle a notamment eu à organiser des transferts de civils blessés alors qu’ils empruntaient des couloirs humanitaires de Marioupol.

«Ils ont eu des éclats de missiles, et souvent c’était des fractures, des blessures pénétrantes au niveau du thorax. [Un garçon] qui était en voiture a eu des fractures ouvertes aux quatre membres et aussi au niveau de la tête», rapport Dre Liu en entrevue au Québec Matin. 

Espoir pour un garçon

Ce garçon, qui avait besoin de soins très importants, était dans un état très grave. 

«Il était immobile sur son lit avec ce qu’on appelle des fixateurs externes, des barres de fer qui tiennent l’os. On sait que cet enfant va avoir besoin de plus de soins au niveau de chirurgies reconstructives. Il était sous soins intensifs, sous morphine et j’hésitais à le prendre...» se remémore la médecin. 

Si la mère suppliait Dre Liu de prendre son enfant «afin qu’il puisse garder ses jambes», c’est une phrase que le gamin a dite qui aura convaincu la médecin québécoise. 

«J’ai regardé l’enfant et il m’a dit ‘’je veux marcher’’... Toute l’équipe me disait que cet enfant avait survécu Marioupol, qu’il était leur espoir et qu’il allait guérir.» 

Dr Liu a donc réaménagé le train-hôpital afin de prendre l’enfant très gravement blessé. Une infirmière des soins intensifs qui le connaissait bien a aussi été embarquée afin de faire son suivi tout au long du trajet. 

Il est arrivé à bon port et est resté stable.

Il a ensuite été transféré en Allemagne afin de profiter de chirurgies reconstructives qu’il n’aurait peut-être pas pu avoir s’il était resté en zone de guerre. 

***Voyez son entrevue intégrale dans la vidéo ci-dessus. ***