La pollution atmosphérique aggraverait les maladies mentales
Gabriel Ouimet
Anxiété, dépression, démence: l’exposition à la pollution atmosphérique serait liée à une aggravation importante des maladies mentales, selon l’étude du genre la plus complète jamais réalisée.
«Les polluants atmosphériques sont connus pour avoir de puissantes propriétés inflammatoires, et l’inflammation serait un facteur ayant un impact sur les troubles psychotiques et les troubles de l’humeur», ont indiqué les chercheurs, dont les propos sont rapportés dans le quotidien The Guardian.
Pour mener leur recherche, publiée dans le British Journal of Psychiatry, ils ont suivi 13 000 patients à Londres depuis leur premier contact avec les services en santé mentale, et ce, pendant sept ans.
En calculant le taux de pollution atmosphérique dans leur maison à l’aide d’instruments sophistiqués, ils sont arrivés à la conclusion que plus la pollution est élevée, plus le risque d’hospitalisation et la probabilité qu'il faille avoir recours à un suivi médical sont élevés.
C’est la fréquence des admissions à l’hôpital ou des visites chez le médecin ou dans une clinique qui a été utilisée pour mesurer la gravité de l’état des patients.
Les véhicules au diesel pointés du doigt
Les scientifiques ont également précisé que ces résultats étaient susceptibles de s’appliquer à la plupart des villes des pays développés, où il y a une circulation importante de véhicules au diesel. Ces derniers émettent du dioxyde d’azote (NO2), qui est pointé du doigt par les auteurs, tout comme des particules fines émises par la combustion de tous les combustibles fossiles.
Alors que les niveaux moyens de NO2 dans la zone d’étude variaient entre 18 et 96 microgrammes par mètre cube, les chercheurs ont constaté que les risques pour la santé mentale augmentaient lorsque la pollution atteignait plus de 15 microgrammes par mètre cube.
Partout dans le monde, la réduction de la pollution atmosphérique pourrait donc profiter à des millions de personnes atteintes de maladies mentales ou à risque d'en être victimes.
Un lien bien documenté
Ces résultats s’ajoutent aux recherches de plus en plus nombreuses soulignant les impacts cachés du réchauffement climatique sur la santé.
Plusieurs autres travaux récents ont montré qu’une augmentation de la pollution atmosphérique, même faible, est liée à une aggravation de la dépression et de l'anxiété.
Certaines études ont aussi établi un lien entre l’air pollué et le suicide, indiquant que de grandir dans des endroits où la pollution de l’air est importante augmente le risque de souffrir de troubles mentaux.
En 2019, une étude mondiale avait finalement conclu que la pollution atmosphérique pouvait endommager tous les organes du corps.
– Avec les informations de The Guardian