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Culture

Éliane Gagnon nous parle de l’accident de voiture qui a changé sa vie

Le roman «En attendant de t’aimer» est disponible en librairie

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Marjolaine Simard

3 avril à 6h
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Éliane Gagnon s’est fait connaître grâce à l’émission jeunesse Ramdam. Elle a ensuite joué dans Mémoires vives, Toute la vérité, Mensonges, STAT et plusieurs autres productions. En 2016, un accident de voiture qui est survenu alors qu'elle était en état d’ébriété a marqué un tournant dans sa vie. Ça l'a menée à la sobriété et à faire un travail de reconstruction personnelle. Elle a fondé le projet Soberlab pour aider ceux qui luttent contre la dépendance. À 39 ans, elle publie son premier roman, En attendant de t’aimer, inspiré de son expérience. Cette œuvre de fiction raconte l’histoire de Lili, une jeune femme confrontée à des problèmes de consommation, de maladie mentale et de dépression post-partum.

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Éliane, tu lances ton troisième ouvrage, En attendant de t’aimer, inspiré de tes propres expériences...

Oui. Précédemment, j’ai fait paraître La sobriété: Repenser ses habitudes de consommation (Trécarré 2020) dans lequel je donne des pistes de solutions pour les gens qui veulent entamer une démarche vers la sobriété. Puis, Carnets de fuite (Libre Expression 2019), une autofiction dans laquelle je relate mon parcours. Pour mon troisième ouvrage, En attendant de t’aimer, j'ai décidé d’écrire un roman dans le but de m'éclater un peu dans ma créativité. C'est effectivement une fiction inspirée de mon propre cheminement.

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Dans ton livre, tu parles beaucoup de santé mentale. Est-ce une problématique que tu as vécue?

J'ai longtemps ignoré que mon anxiété et mon manque d'estime de moi-même étaient liés à ma santé mentale. Sans le savoir, je m'automédicamentais en consommant. Dans mon roman, je traite des troubles de la personnalité limite (TPL) à travers le personnage de Lili. Bien que je n’aie pas reçu de diagnostic de TPL, j’en présente certaines caractéristiques. De plus, la maladie de l’alcoolisme, dont je souffre, est souvent associée à ces caractéristiques, car les personnes alcooliques ont souvent tendance à faire de l'autosabotage et de l'autodestruction.

Donc, ton personnage de Lili est inspiré de toi, mais il y a des nuances...

Lili est inspirée de moi, mais je l’ai poussée à un autre niveau. Sa maladie mentale va loin. Elle se retrouve dans un hôpital psychiatrique, ce qui ne m’est pas arrivé. Cependant, l’aspect post-partum et son lien avec les réseaux sociaux viennent de ma propre expérience. Lili est en quête de perfection, et ses perceptions de la vie sont erronées. En devenant maman, elle cherche à être une meilleure version d'elle-même, mais elle se compare à une maman influenceuse parfaite sur les réseaux sociaux.

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À travers ton personnage, tu évoques ta propre expérience de la dépression post-partum et de la comparaison. Peux-tu nous en dire plus?

J’ai eu mon fils Éloi en 2018. Lorsque j’ai eu ma fille Ariel en 2021, les trois premiers mois qui ont suivi ont été très difficiles. De l’extérieur, tout semblait parfait: une belle maison dans les Laurentides, deux enfants et un chat. Mais intérieurement, je voulais mourir. J’ai fait une grosse dépression post-partum et je me comparais constamment aux autres sur les réseaux qui semblaient mener des vies parfaites et actives. J’avais lancé mon projet Soberlab, mais je me sentais inutile de ne pas pouvoir avancer. Mes ambitions étaient énormes, mais la réalité était que je n’étais même pas capable de profiter de mon bébé.

Tu as commencé à consommer alors que tu n’avais que 11 ans...

J'ai commencé à fumer la cigarette encore plus jeune que ça. Mais oui, vers 11 ans, je consommais déjà. Et j'ai consommé jusqu'à l’âge de 30 ans avec des périodes d’arrêt et des périodes d’excès. Je consommais tout ce qui me donnait un sentiment de plaisir instantané. J'étais dans une quête de plaisir. Après ça, c'est devenu de l'autodestruction.

Tu as arrêté de boire à 30 ans après un accident de voiture. Peux-tu nous raconter ce qui s’est passé?

J'étais en route pour Los Angeles. Je poursuivais mon rêve de devenir une grande actrice internationale, quand j'ai eu un accident à Portland, en Oregon. J'avais beaucoup bu et j'ai fait un black-out au volant. Heureusement, personne n’a été blessé. Aucun policier n'était autour, donc je n'ai pas eu à souffler dans un alcootest. Je me suis réveillée dans ma Mazda. Tous les pneus avaient éclaté. Si les policiers m'avaient arrêtée, j’aurais sans doute fini en prison. C'est là que j'ai décidé que c’était assez: que je devais arrêter de consommer.

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En 2016, tu as arrêté de boire, et en 2017, tu as lancé Soberlab. Peux-tu nous parler de l’évolution de ce projet?

Quand j'ai lancé Soberlab en 2017, c'était une plateforme numérique pour promouvoir la sobriété. En 2022, nous avons acquis une auberge pour offrir un hébergement bienveillant à des personnes en situation précaire, comme celles qui sortent d’une thérapie. Nous proposons des chambres à court terme pour les personnes qui cherchent un ressourcement, tout en étant immergées dans notre communauté Soberlab. C’est ma façon de créer un espace sûr et accueillant pour les gens qui en ont besoin.

Lorsque tu as arrêté de boire, tu as rapidement commencé une relation amoureuse avec le père de tes enfants...

Frédéric était le gérant d’un bar populaire à Montréal où je me tenais quand j'étais plus jeune. Il a travaillé 15 ans dans les clubs, mais il ne souffre pas d’alcoolisme. Il m'a déjà ramassée alors que j’étais complètement défoncée quand j'avais 18 ans. Il n’y avait rien entre nous à ce moment-là, mais moi, dès que je l'ai rencontré - sans penser qu’il était l’homme de ma vie -, je voulais qu’il soit dans ma vie. On ne s'est pas vus pendant 10 ans, puis, lorsque j'ai arrêté de consommer, je l’ai contacté sur Facebook. On s’est revus et, un mois plus tard, j’étais enceinte.

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Comment décrirais-tu ta vie familiale?

Je me considère comme une maman le fun. J’adore rire avec mes enfants et être ancrée dans le moment présent avec eux, même si ce n’est pas toujours évident avec mes mille projets. Je leur donne énormément d’amour. Ma mère qui souffre d’alzheimer habite avec nous. Elle va bien, elle me reconnaît encore. Elle a des pertes de mémoire à court terme. Grâce à notre soutien, elle mange mieux et fait du yoga sur chaise. Elle est encore très fonctionnelle et elle m'aide beaucoup avec les enfants.

Où en es-tu dans ta carrière de comédienne?

J'aimerais toujours jouer, mais j'apprécie aussi ma liberté d'entrepreneure. Si une offre intéressante se présente, je suis prête à l’accepter, mais pas à n'importe quel prix. J'ai écrit un long métrage qui est en développement et un projet de documentaire. En parallèle, l'auberge continue. J'aimerais prendre de l'expansion, avoir un autre lieu, pousser ce projet plus loin. Ce qui me fait vibrer, c’est la création dans l’écriture: c'est ma nouvelle passion. Pour ceux que ça intéresse, je lance un livre numérique gratuit pour les gens qui souhaitent entamer une démarche vers la sobriété. Rendez-vous sur mon site: soberlab.ca.

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