Élèves portant le voile intégral: les sanctions doivent viser les parents, selon les cadres scolaires


Geneviève Lajoie
Les cadres scolaires demandent au ministre Bernard Drainville de pouvoir sanctionner les parents lorsqu’un élève refuse de découvrir son visage à l’école.
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Bannir le voile intégral des établissements d’enseignement, comme le prévoit le projet de loi visant à renforcer la laïcité, est une mesure saluée par les gestionnaires du réseau de l’éducation, qui étaient de passage mercredi à l’Assemblée nationale.
Mais les cadres ne croient pas que ce soient uniquement les jeunes filles ayant le visage couvert qui doivent être pénalisées.
Souvent, le port du niqab ou de la burqa est imposé par les parents, a soutenu Jean-François Parent, PDG de leur association.
«La conséquence logique du non-respect par un élève de cette obligation serait fort possiblement son exclusion des services offerts par l’établissement. Or, cette conséquence entrerait en contradiction avec l’obligation de permettre aux élèves de recevoir les services auxquels ils ont droit», a-t-il insisté.
En guise de sanction aux parents, M. Parent suggère par exemple le refus de l’école de transmettre le bulletin ou une rencontre obligatoire avec la direction.
«Dans certaines situations, il faudrait peut-être réfléchir, et je vais aller un peu loin, [à des façons dont] l’école pourrait retenir certaines communications, a-t-il illustré. Ça prend, selon nous, des sanctions.»
Surpris par la proposition, le ministre de l’Éducation a admis qu’il serait toutefois «difficile» d’imposer des sanctions aux parents.
Les parents à visage découvert
Les cadres pensent également que les membres de la famille qui se présentent à l’école pour venir chercher un enfant ou qui interagissent avec les intervenants de l’établissement devraient aussi avoir le visage découvert.
Pour le député solidaire Sol Zanetti, on part ainsi du «préjugé que c’est le parent qui force l’élève à mettre le niqab», une donnée qui n’a pas été démontrée.
Jean-François Parent a tenu à préciser que la collaboration entre les établissements scolaires et les familles est généralement «excellente».
«Mais on peut avoir quelques cas d’exception plus complexes», a-t-il insisté.
«Il y a quatre cas documentés au Québec d’élèves qui ont un niqab, a rétorqué Sol Zanetti. De toute façon, on parle d’une goutte d’eau dans l’océan.»
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