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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Les tribunaux bondés malgré les consignes

Une situation «ridicule» et «irresponsable», selon des avocats

Photo Michaël Nguyen
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Photo portrait de Michael Nguyen

Michael Nguyen

16 mars 2020
12 octobre 2023
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Les consignes du gouvernement d’éviter les rassemblements et de maintenir une distance entre chacun ne semblent pas s’être rendues jusqu’aux salles du palais de justice de Montréal, qui étaient toujours bondées lundi.

« Ridicule » et « irresponsable » étaient les deux qualificatifs les plus utilisés lorsque Le Journal a demandé à des avocats ce qu’ils pensaient de la situation.

Vendredi passé, la magistrature a ordonné la fermeture partielle des tribunaux pour faire face à la crise de la COVID-19. La plupart des services ont été fermés, tandis que seules les causes urgentes pouvaient procéder.

Or, lundi, au moins deux salles étaient remplies d’avocats et d’accusés. Le Journal a dénombré 27 personnes dans l’une et 33 dans l’autre. Et la plupart des gens étaient collés les uns aux autres.

« Rien n’a changé. Les poignées de porte ne sont pas désinfectées alors que, depuis ce matin [lundi], il y a eu une centaine de va-et-vient dans la salle », a déploré la criminaliste Audrey Amzallag.

Pas raisonnable

Un autre avocat a d’ailleurs dénoncé le fait de se trouver dans une salle d’audience avec une trentaine de personnes à l’intérieur.

« Ce n’est pas raisonnable, on devrait s’en aller d’ici ! » a lancé l’avocat Marc Labelle au juge présidant le procès d’un de ses clients.

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Un responsable de la sécurité, pour sa part, s’est dit étonné de l’achalandage dans le bâtiment.

« Il y a beaucoup trop de monde pour une situation d’urgence sanitaire », a-t-il dit sous couvert d’anonymat, n’étant pas autorisé à parler publiquement.

D’autres membres du personnel n’ont pas mâché leurs mots pour dénoncer la gestion de la crise par le ministère de la Justice.

Au même endroit

« C’est ridicule, le but c’est de limiter les déplacements et la propagation du coronavirus, et on se retrouve à concentrer les gens au même endroit », a fulminé un employé de l’État, sous le couvert de l’anonymat.

Un juge, de son côté, a décidé de suspendre un procès devant jury afin de respecter les efforts du gouvernement pour contenir la crise au Québec, affirmant que la santé et la sécurité de tous sont sa priorité.

« La suspension des activités judiciaires entraîne des conséquences, il va y avoir un effet domino qui risque de provoquer un engorgement du système [une fois la crise terminée] », a-t-il toutefois prévenu.

  

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