Élections: du roi Legault au joker Duhaime
![Photo portrait de Rémi Nadeau](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2FRemi_Nadeau_40466ce448f-1458-4585-9578-9c10bec8c1ac_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Rémi Nadeau
La campagne électorale sera bientôt officiellement lancée et cinq chefs courtiseront les électeurs. Voici les joueurs en place et leurs principaux défis en vue du scrutin du 3 octobre.
FRANÇOIS LEGAULT, CAQ : LE ROI CONFORTABLE
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Tous veulent sa place sur le trône, mais il jouit d’une grande avance dans les intentions de vote.
Toujours à risque de glisser sur des pelures de banane, comme lorsqu’il a paru se réjouir de la mort du meurtrier de Montréal, le meneur refuse les entrevues de pré-campagne dans les médias et les invitations à différents débats. Pendant qu’il joue de prudence, ses députés lui rendent de mielleux hommages dans des publicités. Pour l’instant, il ne donne pas d’indication de nouveaux chantiers pour mobiliser les Québécois. Ce sera la continuité après un demi-mandat kidnappé par la COVID. Il faut rendre au monarque ce qui lui revient : ses engagements à l’égard du portefeuille ont été respectés ; il se montre digne de confiance sur cet enjeu.
DOMINIQUE ANGLADE, PLQ : LA DAME DE COEUR EN DANGER
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Au contact de la sympathique députée de Saint-Henri–Sainte-Anne, on peut sentir chez elle une sincère volonté de servir. Par contre, le virage à gauche qu’elle a fait prendre à son parti et son changement de cap sur la modernisation de la loi 101 donnent l’impression qu’elle cherche à être présidente de sa classe sans une vision stable et clairement définie. Le clan libéral s’est effrité sous ses pieds.
Elle aura fort à faire pour sauver les rares comtés francophones restés rouges depuis la débâcle de 2018. La cheffe doit à tout prix se montrer suffisamment inspirante pour reconquérir une clientèle partie voir ailleurs. Sans gains, elle risque de se faire montrer la sortie.
GABRIEL NADEAU-DUBOIS, QS : L’AS INCERTAIN
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L’ex-militant radical a adopté les codes et rouages de l’Assemblée nationale avec brio. Devenu chef parlementaire, ses premiers duels sur les valeurs avec François Legault, teintés d’un choc générationnel, l’ont placé à bien des yeux dans le siège de la véritable opposition à la CAQ. Hélas pour les solidaires, ce succès d’estime ne s’est pas traduit par une ruée aux guichets. Les intentions de vote stagnent. GND a recruté des candidats de qualité pour l’entourer. Il incarne un fort potentiel de croissance. Son défi est de présenter un projet simple, réaliste, qui permettrait d’élargir sa base, sans dénaturer l’identité solidaire.
ÉRIC DUHAIME, PCQ : LE JOKER
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Le conservateur bouscule l’échiquier et représente la carte la plus intrigante. Intelligent et rusé, il a mobilisé des citoyens en colère qui ne se reconnaissent plus dans les autres partis. L’insatisfaction liée à la gestion de la pandémie a accéléré à vitesse grand V la croissance du PCQ. On l’imagine constamment rire dans sa barbe. Du même coup, le nouveau personnage semble lui-même un peu dépassé par sa montée et certains de ses candidats ont déjà créé des malaises. Une normalisation de la COVID pourrait couper son élan. Il a tout de même d’autres cartes dans son jeu.
PAUL ST-PIERRE PLAMONDON, PQ : LE VALET DE LA CAUSE
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Plus émotif que ses adversaires, le chevalier de l’indépendance devra s’armer de son bouclier pour ne pas se laisser atteindre par les pronostics défaitistes et les sondages. Jaloux des virus, il n’arrive pas à rendre contagieux ses convictions et son enthousiasme pour l’idée du pays. Il porte le flambeau de géants qui l’ont précédé, au moment où la flamme est à son plus faible. D’autres membres expérimentés de la croisade ont quitté le terrain de bataille. Le serviteur de la cause doit carburer à l’espoir. Et espérer convaincre la cour que le nationalisme de la CAQ se butera éternellement aux fortifications fédérales.