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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Effondrement mortel chez Domtar en 2021: les familles des victimes poursuivent au civil pour 850 000$

Capture d'écran TVA Nouvelles
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Guillaume Cotnoir-Lacroix

9 avril à 11h28
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Domtar et son sous-traitant AlumaSafway sont poursuivis au civil pour 850 000$ par les familles de Hugo Paré et Yan Baillargeon, les deux travailleurs décédés lors de l’effondrement d’un échafaud à l’usine Domtar de Windsor, en octobre 2021. Les familles reprochent plusieurs manquements aux deux entreprises qui auraient contribué aux décès de leurs proches. 

Le soudeur Hugo Paré avait 22 ans au moment de périr dans l’accident, Yan Baillargeon, mécanicien, avait 39 ans. Les demandeurs dans le cadre de cette poursuite civile sont la mère de M. Baillargeon ainsi que sa demi-sœur, de même que les parents et le frère de M. Paré.

« Ces gens-là sont, et je pèse mes mots, un peu révoltés par la façon dont la sécurité de ces travailleurs-là a été négligée », explique Me Jérôme Tremblay, du cabinet Garnier Ouellette, qui représente les familles dans le cadre de ces procédures. Notons que les faits reprochés à Domtar et AlumaSafway n’ont pas encore passé le test des tribunaux.

L’avocat rappelle que l’accident de travail est survenu lors d’un arrêt de production, mieux connu sous le nom de « shutdown ». Un échafaudage de 16 niveaux avait été installé dans un lessiveur par AlumaSafway. Cet équipement essentiel à la production de Domtar devait faire l’objet de travaux d’entretien.

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« Il y avait énormément de pression de la part de Domtar pour que les travailleurs puissent accéder à l’échafaudage, estime Me Tremblay. Ils ont négligé la sécurité des employés », continue-t-il.

Les familles reprochent à AlumaSafway d’avoir autorisé l’accès aux travailleurs à l’échafaudage « alors que le montage n’était pas terminé et que l’inspection par l’ingénieur Paul Boileau n’avait pas eu lieu encore ».

« Pour les familles c’est terriblement dévastateur. J’ai assisté mes clients quand on a fait les interrogatoires préalables et je peux vous dire qu’il fallait être fait solide pour ne pas pleurer avec eux-autres. » - Me Jérôme Tremblay, qui représente les familles des victimes

La poursuite réclame des dommages punitifs mais aussi des montants d’argent pour « douleurs, souffrances et inconvénients » subis par les défunts.

« On en vient à établir les dommages selon la jurisprudence. Sans avoir exagéré la demande, on a demandé des montants appréciables compte-tenu des circonstances dans lesquelles c’est arrivé », explique Me Tremblay.

Dans les documents de la cour consultés par l’auteur de ces lignes, il est possible de constater que Domtar veut faire porter le blâme à AlumaSafway pour l’effondrement, tandis qu’AlumaSafway se défend et tente plutôt de blâmer l’ingénieur Paul Boileau, qui avait préparé les plans d’échafaudage.

« Les trois se lancent la balle », considère quant à lui l’avocat des familles, qui confirme que des discussions entre les parties ont été entamées. « Sans dévoiler aucune stratégie, on se parle », se contente de dire Me Tremblay.

TVA Nouvelles apprenait hier que la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) avait remporté sa bataille judiciaire contre AlumaSafway dans le cadre du même accident. L’entreprise spécialisée en échafaudage a été trouvée coupable d’avoir compromis directement et sérieusement la santé, la sécurité ou l’intégrité physique ou psychique des travailleurs sur place. AlumaSafway a été condamnée par une juge à payer une amende de plus de 55 000$ à l’organisme.

Domtar et AlumaSafway n’avaient pas encore donné suite à nos demandes d’entrevue au moment de la publication du texte.

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