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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Effectivement, le débat des chefs en français était un match «nul»! Mais, maintenant, il faut faire un choix...

AFP
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Photo portrait de Thomas  Mulcair

Thomas Mulcair

2025-04-17T15:30:00Z
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C’est comme si les chefs de parti avaient tous reçu le même message que le Canadien mercredi soir: un match nul suffit! Et le débat en français était effectivement... nul. 

Au fil du temps, je m’étais habitué avec beaucoup d’enthousiasme au format du Face-à-Face de TVA, promettant chaque fois de vifs échanges réels qui permettaient aux électeurs de se faire une idée.

À la place, lors du débat en français de mercredi, on a eu droit à un exercice de style vide d’intérêt, concocté par une «commission» dirigée par un ancien de Radio-Canada (Michel Cormier), et animé en ondes par Patrice Roy, également de Radio-Canada...

En amont du débat, deux bonnes nouvelles avaient pourtant émergé: l’horaire avait été (enfin!) modifié pour tenir compte de la tenue du match du Canadien, et le Parti vert avait été (enfin!) exclu pour mieux refléter la réalité électorale au Canada.

Cette décision a d’ailleurs donné lieu à une drôle de situation, car les libéraux avaient prétexté que c’est l’exclusion du Parti vert qui les empêchait de participer au Face-à-Face de TVA... Apparemment, mercredi, l’absence des verts n’était plus un problème...

La mouche du coche

Carney et Poilievre sont restés fidèles à eux-mêmes, chacun étant resté campé dans ses sentiers battus: l’un promettait de l’espoir face à Trump, l’autre s’acharnait à coller à son adversaire les âneries de Justin Trudeau.

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Jagmeet Singh a commis l’erreur de laisser paraître son exaspération devant le parti pris de Patrice Roy – et je le comprends plus que quiconque. Mais il ne faut jamais attaquer l’arbitre, même s’il semble pencher pour l’autre équipe.

Yves-François Blanchet a connu une soirée typique pour un chef du Bloc: il a attaqué les chefs des partis en lice pour former le gouvernement, critiqué l’imprécision de leurs promesses... tout en refusant lui-même de fournir un cadre financier.

La réalité politique, c’est que le Bloc n’aura jamais l’occasion de faire quoi que ce soit dans le monde réel – d’où son insouciance face aux obligations de ceux qui aspirent à gouverner.

Le Bloc a pourtant réussi à recruter des candidats connus dans des circonscriptions où leur élection semblait assurée. On pense notamment à Patrick Bonin, environnementaliste respecté, dans Repentigny, ou encore à Ariane Charbonneau, ancienne porte-parole d’Éducaloi, dans la nouvelle circonscription des Pays-d’en-Haut.

Ces deux-là viennent-ils de réaliser que le voile se lève sur ce côté fantaisiste du Bloc Québécois? En effet, Blanchet aime sermonner, donner des leçons et exposer les failles des autres. C’est facile. Mais il n’aura jamais à prendre une vraie décision dans le vrai monde – et le Québec, comme le reste du Canada, fait face à une crise d’une ampleur jamais vue hors temps de guerre.

Pour qui voter, alors?

N’en déplaise au Bloc, au NPD et au Parti vert: ces élections sont devenues une course à deux.

Pierre Poilievre est un politicien aguerri, certes, mais sans autre expérience pour faire face à cette crise existentielle pour le Canada.

Mark Carney, lui, a l’expertise pour naviguer en eaux troubles, et il l’a déjà prouvé.

Vox populi, vox dei: c’est maintenant à nous tous, le populi, de décider.

Sur ce, je vous souhaite de très joyeuses Pâques.

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