Edgar Fruitier écope de six mois de prison
Antoine Lacroix
Âgé de 91 ans, le comédien Edgar Fruitier prendra tout de même le chemin de la prison. L'homme a écopé d’une peine de six mois pour avoir agressé sexuellement un adolescent dans les années 1970.
• À lire aussi: Éric Salvail est acquitté
• À lire aussi: Gilbert Rozon acquitté de viol et d’attentat à la pudeur
«Les gestes posés par l’accusé ont eu un effet dévastateur sur le plaignant, a laissé tomber le juge Marc Bisson, en rendant sa décision au palais de justice de Longueuil. La responsabilité de l'accusé est entière. [...] La peine doit envoyer un message clair au public et à l'accusé.»
L’homme de théâtre a accueilli le verdict sans broncher, comme depuis le début des procédures judiciaires, qui ont débuté en 2018.
Emploi d’été
C’est à l’été 1974 que l’accusé avait dégoté à sa victime un emploi dans un théâtre d’été en Estrie.
Il lui avait même offert de l’héberger à son chalet, là où la première agression a eu lieu. Edgar Fruitier, alors âgé de 44 ans, avait attrapé les parties génitales de l’adolescent de 15 ans.
L’adolescent considérait alors le mélomane comme son «grand frère».
Celui qui a prêté sa voix à Mr. Burns dans la populaire émission Les Simpson a aussi commis des gestes similaires, qui se sont produits à deux autres reprises, en 1976, au domicile de l’accusé, à Brossard, où la victime avait été embauchée pour faire du ménage.
• À lire aussi: L'entreprise de Jacynthe René, Maison Jacynthe, reconnue coupable d'exercice illégal de la médecine
«Je n’ai plus honte»
En mars dernier, la victime de Fruitier a décidé d'affronter son agresseur en pleine salle d’audience lors des observations sur la peine, levant du même coup l’ordonnance de non-publication sur son identité.
«J’ai décidé de sortir de l’ombre, je n’ai plus honte, je n’ai plus peur de vous. Je me sens propre, je me sens à l’aise. Je tourne la page», a alors affirmé Jean-René Tétreault, 62 ans, ajoutant que l’artiste lui avait «volé sa liberté».
La Couronne avait suggéré une peine de six à neuf mois de détention, tandis que la défense réclamait une sentence suspendue accompagnée d'une probation, vu la condition physique précaire et l’absence d’antécédents de son client.
Le juge Bisson a écarté que l'état de santé de Fruitier posait problème en imposant sa peine.