Écoles secondaires: des sessions d’examens remises en question
Un avis du protecteur de l’élève mène à des changements dans des écoles secondaires en périphérie de Québec


Daphnée Dion-Viens
Les sessions d’examens à horaire bloqué sont-elles en voie de disparition dans les écoles secondaires québécoises? Un récent avis du protecteur de l’élève pourrait inciter des directions d’école à revoir la formule, comme ce fut le cas dans des écoles secondaires situées en périphérie de Québec.
Cet avis a été rédigé à la suite d’une demande du comité de parents du Centre de services scolaire de Portneuf, qui était préoccupé par la réduction du temps de classe pendant cette période d’examens.
Dans les trois écoles secondaires de ce centre de services, des sessions d’examens à horaire bloqué (comprenant des évaluations sans période de cours) se déroulaient en juin, mais aussi en novembre et en février, à la fin des première et deuxième étapes.
Au total, 12 à 14 journées du calendrier scolaire y étaient consacrées.
Des parents estimaient qu’il serait préférable que ces examens soient mieux répartis tout au long de l’année et réalisés pendant le temps de classe.
Après avoir évalué la situation, la protectrice régionale de l’élève, Geneviève Buist, recommande d’adopter «une vision de l’évaluation qui permet de maximiser les apprentissages», d’organiser les sessions d’examens «en considérant la diversité des élèves afin de favoriser la réussite de tous» et de mieux encadrer les élèves jusqu’à la fin de l’année scolaire.
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Moins de sessions d’examens
Des changements ont été mis en place dès cette année dans les écoles secondaires de Portneuf, avant même le dépôt des recommandations en décembre, indique la directrice générale du Centre de services scolaire, Laurie L’Hérault.
«Il n’y a plus de sessions d’évaluation en cours d’année», indique-t-elle.
Celle prévue à la fin de l’année scolaire est toujours en place, mais elle a été modifiée pour que les élèves à besoins particuliers, qui ne sont pas visés par les examens de reprise, soient à l’école jusqu’au dernier jour prévu au calendrier scolaire, explique Mme L’Hérault.
Il est toutefois trop tôt pour dire si la session d’examens de la fin juin pourrait aussi éventuellement disparaître. La réflexion entourant l’évaluation se poursuit toujours dans les écoles concernées, précise la directrice.
D’autres écoles pourraient emboîter le pas
Même s’il est rédigé à titre consultatif, cet avis pourrait amener d’autres écoles à revoir l’organisation de sessions d’examens.
Cet avis a été présenté aux directions des écoles secondaires du Centre de services scolaire des Premières-Seigneuries. «Certains ajustements, s’il y a lieu, pourraient être apportés pour l’année scolaire 2025-2026», indique le service des communications dans une réponse écrite.
De son côté, le Centre de services scolaire des Découvreurs indique avoir «actuellement des discussions à cet effet» alors qu’au Centre de services scolaire de la Capitale, «des comités de travail examineront les options possibles dans les prochains mois», indique-t-on.
Dans un récent bulletin d’information transmis au réseau scolaire, le ministère de l’Éducation a rappelé que le calendrier scolaire de l’élève comprend 180 jours de classe, dont un minimum de 25 heures par semaine.
Les élèves en situation d’évaluation sont considérés comme «recevant des services éducatifs», mais les cours suspendus avant ou après les examens «ne peuvent pas être inclus dans le calcul des jours/heures de services éducatifs», peut-on lire.
Des enjeux «administratifs», plaident des syndicats d’enseignants
Les sessions d’examens à horaire bloqué dans les écoles secondaires existent en raison d’enjeux «de nature administrative», indiquent des syndicats d’enseignants.
Cet avis de la protectrice régionale de l’élève a aussi déclenché une réflexion du côté de la Fédération des syndicats de l’enseignement, qui est toujours en cours. Son président, Richard Bergevin, estime qu’il est important de maintenir le temps d’enseignement, mais rappelle que les profs ont des dizaines de copies à corriger en fin d’étape ou en fin d’année, dans des délais souvent très serrés.
«Ce qu’il ne faut surtout pas faire, c’est dire qu’il n’y aura plus d’horaire bloqué et laisser les profs se débrouiller avec ça», affirme M. Bergevin, qui estime que le report des dates pour la transmission des notes au bulletin pourrait faire partie de la solution.
Certains profs estiment par ailleurs que les sessions d’examens permettent de réduire la tricherie et d’habituer les élèves à ce contexte afin qu’ils soient mieux préparés pour les épreuves ministérielles de la fin du secondaire, qui se déroulent aussi dans un horaire bloqué.
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