Eau du robinet embouteillée et gaspillage: deux projets de loi veulent s’attaquer à la pollution par le plastique
Léa Martin
La CAQ et Québec solidaire ont présenté deux projets en matière d’environnement, dans le but de lutter contre la pollution par le plastique. On vous les présente.
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Québec veut interdire la vente d’eau du robinet embouteillée
Le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques souhaite interdire la vente de bouteilles d’eau de plastique remplies de l’eau de nos aqueducs dans la prochaine année.
«On a énormément, et ça se calcule en centaine de millions, de petites bouteilles d’eau, qui sont vendues au Québec et qui contiennent que de l’eau provenant des réseaux d’aqueduc. Pour moi, c’est un non-sens», a indiqué Benoit Charette en mêlée de presse.
Ce règlement ne touchera pas l’eau de source embouteillée qui «a une valeur ajoutée» pour les gens qui veulent s’en procurer, ajoute le ministre.
«Je ne nommerais pas de compagnie à ce moment-ci, mais il y a beaucoup de compagnies, effectivement, qui ne font qu’embouteiller l’eau du robinet», déplore le ministre.
Ce règlement verra le jour dans le cadre du projet de loi 20, qui institue notamment le Fonds bleu. Annoncé lors de la COP15 sur la biodiversité, le fonds, doté d’un budget de 500 millions $ sur 5 ans, servira à «la protection, la restauration, la mise en valeur et la gestion des ressources en eau», indique le ministère.
Le gouvernement ne peut pas encore dévoiler les chiffres exacts de l’impact d’un tel règlement sur l’industrie de l’eau embouteillée parce que l’analyse d’impact réglementaire n’est pas terminée.
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Il indique toutefois qu’il se vend environ 2 milliards de bouteilles d’eau de plastique par année dans la province.
Le projet de loi vise également à rehausser jusqu’à 10 fois les redevances que paient les compagnies qui utilisent l’eau d’ici. Ces revenus serviront à financer en partie le Fonds bleu.
QS demande une «loi Couche-Tard» contre le gaspillage alimentaire
Pourquoi ce drôle de nom? L’idée vient d’une enquête des Coops de l’information qui nous apprenait, cette semaine, que Couche-Tard jette, tous les mois, des milliers de contenants de boissons gazeuses et énergisantes, d’eau ou de lait encore pleins à la poubelle.
«Le projet de loi 393 vise à lutter contre le gaspillage alimentaire au Québec en établissant un objectif de réduction de 50% des denrées invendues d’ici 2025», indique Québec solidaire. Il s’agit d’une initiative de la députée Alejandra Zaga Mendez, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’environnement.
«Il obligerait notamment les grandes entreprises de transformation, de distribution et de détail de produits alimentaires à conclure des ententes de réduction du gaspillage des produits invendus avec des organismes reconnus. Les plus petites entreprises pourraient être exemptées ou accompagnées par le gouvernement du Québec», lit-on dans leur communiqué.
Le ministre Benoit Charette s’est dit «énormément déçu» des actions de Couche-Tard, qu’il qualifie de «fleuron québécois».
Québec solidaire rappelle que 1,2 million de tonnes d’aliments sont gaspillées au Québec chaque année. Le gaspillage alimentaire compte d’ailleurs pour 4% des émissions de gaz à effet de serre de la province.