Après avoir plaidé l’ignorance et affirmé que c’est son locataire qui devait payer les taxes sur l’un des immeubles dont il est propriétaire, Éric Duhaime a pris l’entière responsabilité pour cette bévue.  

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«Je ne veux pas avoir l’air d’un gars qui se défile», a déclaré le chef conservateur en réponse aux questions sur l’entente qu’il avait avec son locataire.

M. Duhaime avait contracté une dette de plus de 14 000$ envers la ville de Québec pour défaut de paiement de taxes municipales, a révélé le bureau d’enquête du Journal vendredi. Il aurait contacté son locataire dès qu’il a été mis au courant de la situation et celui-ci serait allé payer le montant dû dans l’heure qui a suivi.

«Ça ne me déresponsabilise pas. Je suis propriétaire de l’immeuble et j’ai la responsabilité de m’assurer que les taxes soient payées. J’en prends l’entière responsabilité, je suis imputable», a-t-il répété à plusieurs reprises lors d’un point de presse à Québec samedi matin.

Le chef conservateur a également convenu du caractère inhabituel de son entente avec son locataire, sans toutefois en préciser la nature. «Chaque personne est libre de négocier ce qu’il veut. Il n’y a pas de façon de faire optimale. Chacun peut négocier comme il veut», s’est-il justifié.

«Des fois, on paye l’Hydro, des fois, on ne paye pas l’Hydro, des fois, on paye internet, des fois, on ne paye pas internet, des fois on paye le mazout, des fois, on ne le paye pas.»

En marge de la présentation du cadre financier de la CAQ, François Legault a réagi à la situation de M. Duhaime. Il s’est contenté de dire que les Québécois auront à décider le 3 octobre «qui va gérer une partie (...) de leur portefeuille» et à «juger les différents chefs qui se présentent.» 

Sécurité

En raison du contexte particulier de la campagne électorale, fortement marquée par des enjeux de sécurité, Éric Duhaime déplore qu’une photo de sa résidence se soit retrouvée sur la une du Journal.

«Vous savez comme moi qu’on a deux bénévoles qui ont été attaqués à l’arme blanche. Vous savez comme moi qu’il y a un candidat qui a été menacé de mort. Vous savez comme moi que d’autres formations politiques ont reçu des menaces, vous savez comme moi qu’un député libéral a vu ses bureaux saccagés. Vous savez aussi que je suis le seul chef de parti politique qui n’a aucune sécurité», a tonné le chef conservateur.

«J’ai payé mes taxes en retard, mais est-ce que ça justifiait qu’on expose ma maison à la Une du Journal ? Je trouve ça particulièrement irresponsable.»

Santé mentale

Avant de répondre aux questions sur ses taxes, Éric Duhaime s’est engagé à convoquer un Sommet sur la santé mentale et la jeunesse dans les cent premiers jours de son gouvernement.

Le chef conservateur a choisi la journée mondiale de la prévention du suicide pour en faire l’annonce. Ce Sommet réunirait tous les acteurs concernés ainsi que des experts du milieu pour faire le portrait de la situation sur la santé mentale.

L’objectif serait de trouver des mesures pouvant être mises en place à court, moyen et long terme, a-t-il précisé lors d’un point de presse à la sortie des bureaux du centre de prévention du suicide.

Selon les données les plus récentes de l’INSPQ, 1128 personnes se sont enlevé la vie au Québec pendant l’année 2019. Cela représente un taux brut de suicide de 13,3 par 100 000 personnes.