Duhaime espère recruter des caquistes déçus de ne pas être ministres
Nicolas Lachance | Bureau parlementaire
Le téléphone n’a pas sonné pour plusieurs élus de la CAQ qui espéraient être ministres. Des députés qui attendaient ce moment depuis quatre ans sont déçus et le conservateur Éric Duhaime compte bien en profiter afin d’accentuer son maraudage.
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Déjà, des rumeurs circulent entre les murs du parlement. Éric Duhaime, qui n’a pas réussi à faire élire de députés aux dernières élections, voudra profiter de la déception de certains caquistes exclus du conseil des ministres afin que sa formation politique soit représentée l’Assemblée nationale.
Le chef du Parti conservateur admet qu’il continue son maraudage activement. Il a soutenu qu’il cherchait sa prochaine Claire Samson.
Dans le salon rouge hier, pour assister à l’assermentation des ministres, il manquait trois élus de la députation caquiste: Youri Chassin, Sylvie d’Amours et Gilles Bélanger.
Depuis quatre ans, Bélanger et Chassin ont attendu une chance d’accéder au conseil des ministres en demeurant sur les banquettes arrières.
De nouveaux visages auront finalement été préférés par François Legault et son entourage.
«C’est sûr que si monsieur Legault nomme des nouveaux venus ministres qui n’ont pas d’expérience et ignore ceux et celles qui sont là depuis des années, c’est évidemment que ça ne fera pas des heureux. Il y a des gens qui attendaient leur tour et c’est normal», a dit M. Duhaime en entrevue avec notre Bureau parlementaire, admettant qu’il pourrait profiter de cette situation. «Je parle à tout le monde, ce n’est pas un secret. J’ai bien confiance que dans quelques mois on sera représenté à l’Assemblée nationale.»
De possibles prises
Le député de Saint-Jérôme, Youri Chassin, pourrait être sa cible. L’ex de l’Institut économique de Montréal, qui a préféré ne pas commenter les raisons de son absence jeudi, est associé à la droite économique et Éric Duhaime le connaît bien.
«Je n’ai pas parlé à Youri récemment. Ne lancez pas de rumeur avec le maraudage auprès de Youri», a premièrement indiqué Éric Duhaime, ajoutant qu’il ne souhaite pas «négocier ça sur la place publique.»
De son côté, Sylvie d’Amours a mentionné au téléphone qu’elle ne sera pas «la prochaine Claire Samson».
Dans le cas de Mme d’Amours, l’élue de Mirabel a été ministre des Affaires autochtones après l’élection de 2018, mais a été limogée par François Legault.
Depuis, elle avait manifesté son désir de devenir la présidente de l’Assemblée nationale et succéder à François Paradis.
Nathalie Roy, qui vient de perdre son ministère de la Culture, devrait obtenir cette fonction.
Jointe par téléphone, Mme d’Amours assure qu’elle avait un rendez-vous jeudi afin d’expliquer son absence. Elle affirme ne pas être déçue et qu’elle se range derrière les choix de son premier ministre.
En 2018, Gilles Bélanger avait été amer d’être ignoré par le premier ministre.
Joint hier en soirée, il a toutefois indiqué qu’il avait averti le bureau du premier ministre de son absence jeudi.
Il reconnaît qu’il aspire à être ministre, mais dit comprendre les choix difficiles de M. Legault. Devenu responsable du dossier du branchement des foyers à internet au cours du dernier mandat, il entend se consacrer à sa tâche et a associé sa motivation «à la livraison de projets».
Des exclus
Rappelons que Pierre Dufour ne sera plus au conseil de ministre. Celui qui était à la tête du ministère des Forêts et de la Faune et des Parc, et ministre responsable de l’Abitibi-Témiscamingue n’a jamais reçu l’appel tant convoité.
Déçu, il était tout de même présent pour l’assermentation de ses collègues.
«Ce n’est pas parce qu’il arrive une situation comme ça qu’il faut se lancer en bas du wagon. Il y a des discussions à y avoir, où me voit le premier ministre dans son échiquier», a-t-il commenté à la sortie.
La ministre déléguée sortante à L’Économie, Lucie Lecours, a elle aussi perdu sa limousine. «Je suis vraiment fière de ce que j’ai accompli», a-t-elle simplement affirmé.
- Avec la collaboration de Rémi Nadeau
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