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L'article provient de TVA Sports
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Des conditions non négociables pour le CH

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Photo portrait de Michel Therrien

Michel Therrien

2022-10-11T21:05:34Z
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Tout le monde chez les Canadiens de Montréal doit être très excité à la veille du début de la nouvelle saison. 

Personnellement, j’ai toujours été fébrile avant le match d’ouverture. Chaque année, j’avais des papillons dans le ventre. Un premier match, c’est tout le temps particulier. Ce n’est pas comme si c’était la 40e «game»! 

Comme tu le sais depuis longtemps que cette date arrive, tu dois te préparer en conséquence. Malheureusement, les Canadiens n’ont pas connu un bon camp d’entraînement, alors ils doivent l’oublier le plus rapidement possible. 

Il n’y a rien de mieux qu’un affrontement contre un vieux rival comme les Maple Leafs de Toronto pour commencer! C’est d’autant plus spécial que c’est un gros «happening». L’organisation fait toujours les choses en grand et de la bonne manière. 

C’est souvent émotif. Je me souviens de 2016 lorsque Jacques Demers avait fait une première sortie publique officielle depuis son AVC. Je l’avais aidé à prendre le flambeau pour l’offrir au capitaine de l’époque, Max Pacioretty. Il y avait beaucoup d’émotions dans l’air ce soir-là.

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Une question de fierté

Cette année, beaucoup de gens pensent que les Canadiens vont de nouveau terminer dans les bas-fonds du classement parce que l’équipe est en reconstruction. 

Si j’étais à la place de Martin St-Louis, je m’en servirais pour motiver le groupe. Tout le monde a sa fierté. Les joueurs et les entraîneurs veulent gagner le respect de l’autre et des partisans.

Après en avoir arraché l’an passé, j’ai beaucoup de difficulté à imaginer le Tricolore finir encore bon dernier au classement en 2022-2023. Si ça se reproduisait, ce serait tellement décevant pour une franchise aussi prestigieuse. Avec tout ce que ce chandail représente, j’espère que ça n’arrivera pas deux ans de suite. 

La fierté et le respect devraient primer sur le désir d’obtenir le premier choix au prochain repêchage. N’oublions pas que rien ne garantit que ça s’avèrerait, même en terminant dernier, à cause des règles de la loterie. 

En tant qu’entraîneur, je ne voudrais surtout pas finir dernier. J’aurais alors l’impression de ne pas avoir fait mes devoirs, soit soutirer le meilleur de mes joueurs et de mon équipe.

Pas d’excuses

Pour ressentir de la fierté, vaut mieux avoir du succès. Les partisans des Canadiens méritent d’avoir une belle saison et que les victoires viennent. Après avoir conclu en 32e place en 2021-2022 et connu un camp difficile, j’espère que tout est maintenant derrière eux et qu’ils regardent devant pour avancer. C’est d’abord et avant tout une question de fierté individuelle et collective. 

L’attitude est un autre élément très important pour obtenir du succès. Il ne faut pas prendre la «reconstruction» comme excuse. Pour moi, il n’y a aucune excuse acceptable. Tous les joueurs doivent performer à leur maximum. C’est leur responsabilité de se mettre dans les meilleures dispositions possibles pour y parvenir. 

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Pour l’entraîneur, sa tâche est d’implanter une structure, autant offensivement que défensivement. Sans ça, c’est impossible d’accumuler des victoires. Le succès est encore plus important avec un jeune groupe comme celui-là. Plus les joueurs en obtiendront, plus ils croiront en eux.

C’est important pour leur développement d’évoluer dans un contexte gagnant. Et tout le monde a sa responsabilité là-dedans. Les joueurs ont un engagement envers leurs coéquipiers de se donner à fond à tous les soirs, de faire tout en leur pouvoir pour aider à remporter des matchs. Sinon, ils ne gagneront pas le respect de leurs coéquipiers, ce qui est primordial. 

Pour ce qui est de l’entraîneur, son principal défi est de soutirer le maximum de chacun de ses joueurs.

Toutes les équipes championnes sont difficiles à affronter en raison de leur structure de jeu. Pour gagner, il faut être efficace offensivement et, encore plus, défensivement. En tant que «coach», c’est un beau challenge de prendre un jeune groupe et de travailler avec tous les joueurs pour qu’ils s’améliorent. J’ai vécu ça à Pittsburgh, où les Penguins comptaient un paquet de jeunes.

Il faut qu’ils apprennent à jouer de la bonne façon. Leur montrer comment faire, c’est un défi stimulant. C’est toujours le «fun» quand tu gagnes, mais c’est tout le temps désagréable de perdre, que tu sois expérimenté ou non.

Trois, le chiffre magique

J’espère que ça va bien se passer pour les Canadiens. Il y a toujours des surprises dans une saison. Pourquoi ce ne seraient pas eux cette année? Alors que les attentes sont très basses à Montréal, ce pourrait bien être eux qui étonneront. 

Après tout, l’attaque est comparable à bien des clubs. Par contre, ce sera difficile défensivement. Heureusement, bien se comporter défensivement, ça s’enseigne. 

Marquer avec des tirs «top corner» comme le fait Cole Caufield, ça ne s’apprend pas. Je n’ai jamais montré à Sidney Crosby ou à Evgeni Malkin comment «scorer», mais comment gagner, ça oui. 

Mon principe, c’est qu’on a besoin de trois buts pour gagner, à condition qu’on joue bien dans notre structure, offensivement et défensivement. Si tu appliques ça, le pourcentage de victoire est élevé. Pour avoir des chances de réussite, il faut porter attention aux moindres petits détails. 

Sur ce, bonne saison à tous! À la semaine prochaine. 

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