Drouin s’inspire d’un joueur des Maple Leafs
Jean-François Chaumont
Jonathan Drouin est l’un des cinq joueurs de l’organisation du Canadien à patiner sur la glace du Complexe sportif à Brossard. Le numéro 92 s’exerce en compagnie de Paul Byron, Charles Hudon, Laurent Dauphin et Michael McNiven dans la phase 2 du protocole de retour au jeu envisagé par la Ligue nationale de hockey (LNH).
En cette deuxième journée de retour sur la patinoire, mercredi, Drouin a parlé aux médias montréalais de cette nouvelle réalité en mode COVID-19, mais également de ses attentes personnelles advenant la reprise des activités.
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«Ça fait du bien, les joueurs présents ici à Brossard sont heureux de recommencer à patiner, a dit Drouin. C’est différent à l’aréna, mais de revenir à la normale un peu, c’est bon pour le moral.»
«Il y a plusieurs règles à respecter. Il faut prendre notre température à la maison avant de partir. Il y a une application sur notre téléphone et on doit envoyer le résultat à Graham (Rynbend), le thérapeute en chef de l’équipe. On porte aussi un masque à l’intérieur de l’édifice. C’est quand même différent. On entre, on patine et on sort. Tu ne peux pas t’asseoir dans le salon des joueurs. Tu ne peux pas relaxer dans le sauna ou le spa après l’entraînement.»
En parfaite santé
À la pause des activités le 12 mars dernier en raison de la pandémie de la COVID-19, Drouin se retrouvait à l’infirmerie. Incommodé par une blessure à la cheville, il avait manqué les six derniers matchs des siens.
Trois mois plus tard, le Québécois se dit en parfaite santé. Il serait à son poste advenant une série de qualification 3 de 5 contre les Penguins de Pittsburgh, possiblement au mois d’août.
«Je n’ai pas eu de traitements durant le confinement, mais j’ai eu le temps nécessaire pour guérir, a répondu Drouin. Je n’ai pas de limitations sur la glace en ce moment. Je ne ressens aucune douleur à ma cheville et mon poignet. Je n’ai pas de crainte, je peux jouer au hockey comme je le veux. À la fin de l’année, j’avais de petits bobos.»
Opéré à un poignet gauche au mois de novembre et absent pour 37 matchs, Drouin n’était pas l’ombre de lui-même à son retour en action au mois de février. Il n’avait pas obtenu de point en huit matchs et présenté un dossier de -10. Pour ajouter à son malheur, il s’était blessé à une cheville le 14 février face aux Penguins.
«Il y avait d’autres choses aussi qui m’embêtaient, a-t-il répliqué. Le synchronisme n’était vraiment pas bon pour moi. Je venais de manquer trois mois de hockey. Je le dis souvent : tu peux t’entraîner et faire un paquet de choses dans le gymnase, mais il n’y a rien comme l’action d’un match. J’avais du retard. Je n’étais pas le joueur que j’étais en début de saison.»
Une deuxième chance
Avant sa première blessure cette saison, Drouin faisait partie des bonnes nouvelles chez le CH. Il s’était donné comme mission de racheter une fin de campagne 2018-2019 difficile. C’était exactement ce qu’il faisait pour les premières semaines de l’année. En 19 matchs, il avait déjà 15 points (7 buts, 8 aides) et il se démarquait par son intensité autant en territoire offensif que défensif.
Une fracture au poignet subie le 15 novembre à Washington et une blessure à la cheville quelques mois plus tard ont toutefois fait dérailler ses plans.
À l’image du CH qui a reçu une sorte de résurrection avec une reprise des activités à 24 équipes, Drouin aimerait profiter de cette relance pour terminer son année sur une note positive.
«C’est un peu une deuxième chance pour moi. J’avais adoré mon début de saison. Je me sentais bien, c’était mes meilleurs matchs depuis mes débuts à Montréal. Je jouais avec confiance. Je voulais retrouver ce sentiment en fin de saison, mais c’est difficile quand tu reviens d’une blessure. Des blessures pendant trois ou quatre mois, ça fait mal. Je suis en santé maintenant. Je suis au niveau que je voulais. Je souhaite devenir un joueur d’impact tous les soirs, c’est mon objectif.»
«Comme équipe, on a aussi une deuxième chance, a-t-il poursuivi. Quand tu regardes le classement, on ne devrait pas être en séries. Mais on devra profiter de cette occasion, si on finit par jouer au hockey. Pour mes premières séries avec le Canadien, je m’attendais à jouer devant un Centre Bell plein. Il s’agira d’une autre expérience, mais j’ai hâte de la vivre.»
L’attaquant a fait ses devoirs en confinement
Jonathan Drouin a profité des trois mois de pause forcée pour guérir des blessures au poignet et à la cheville. Il a aussi pris du temps pour regarder des vidéos de lui en action, mais aussi de ses rivaux.
Louis Jean, collègue de TVA Sports, l’a amené sur cette piste des vidéos en lui parlant d’une conversation avec Jon Goyens, son ancien entraîneur avec les Lions du Lac St-Louis au niveau midget AAA.
S’améliorer
Goyens a décrit Drouin comme un rat de bibliothèque du hockey, un joueur qui mange de son sport et qui cherche toujours des façons de s’améliorer.
«J’ai regardé des vidéos de mon début de saison, a dit Drouin. L’an dernier, j’avais aussi visionné plusieurs vidéos avec Dominique [Ducharme]. Dans les derniers mois, je regardais ce que je faisais de bien et de mauvais en début d’année.
«J’aime travailler sur des aspects de mon jeu. Je me suis aussi concentré sur mon tir. Je peux regarder un [Auston] Matthews ou un [Patrik] Laine, des gars qui tirent de partout. En trois mois, tu devais profiter de ce temps pour regarder des vidéos. Je trouvais ça vraiment important.
«J’aime aussi regarder des joueurs qui sont assez similaires à moi, a-t-il enchaîné. En ce sens, j’ai regardé des scènes de Mitch Marner. Il bouge toujours sur la glace, il n’arrête jamais. Quand j’étais à mon sommet en début de saison, j’étais aussi très actif et impliqué. C’est ce sentiment que je voudrai retrouver.»