Doug Ford déclare l'état d'urgence en Ontario
Anne-Caroline Desplanques | Journal de Montréal
La province de l’Ontario déclare l’état d’urgence pour libérer la capitale fédérale et le pont de Windsor du siège imposé par le convoi dit de la «liberté».
• À lire aussi: «Convoi de la liberté»: les manifestations ne faiblissent pas
• À lire aussi: «On a l’air cave en face de nos amis américains!»
«Ceci n’est pas une manifestation», a déclaré le premier ministre ontarien Doug Ford ce matin.
«J’appelle ça un siège parce que c’est ce que c’est : une occupation illégale», a-t-il dit.
Ceux qui participent au siège de la capitale fédérale et le pont Ambassador qui relie Windsor à Détroit s’exposent individuellement à des amendes allant jusqu’à 100 000$ et à des peines d’un an de prison, a prévenu M.Ford. Leur permis de conduire leur sera également saisi.
Il a pressé les assiégeants de rentrer chez eux «immédiatement», en particulier ceux qui le font accompagner d’enfants, signalant clairement qu’il ne s’agissait pas de lieux où des enfants devraient être, pour leur sécurité.
À Ottawa, en milieu de semaine 25% des véhicules bloquant les rues étaient habités par des enfants. La police locale a signalé que ceux-ci étaient à risque advenant une opération policière. À Windsor aussi, des enfants sont présents en nombre aux côtés de leurs parents.
«Nous prendrons tous les moyens nécessaires pour nous assurer que la frontière soit rouverte», a prévenu M.Ford.
Écoutez Philippe-Vincent Foisy et Antoine Robitaille au micro de Benoit Dutrizac tous les jours en balado ou en direct à 12h00 via l’app QUB et le site qub.ca:
Agenda politique
Le premier ministre ontarien a tiré à boulets rouges sur l’agenda politique que les assiégeants tentent d’imposer par l’«intimidation» et le «chaos».
«Ceci est une déclaration politique, c’est de ceci qu’il s’agit», a-t-il dit.
Les organisateurs du convoi sont arrivés à Ottawa avec un protocole d’entente qu’ils veulent soumettre à la gouverneure générale pour forcer la démission du gouvernement Trudeau. Ils souhaitent stopper ce qu’il estime être «le grand remplacement» (great reset), une théorie xénophobe conspirationniste selon laquelle les élites veulent remplacer la population blanche par l’immigration.
«C’est un moment charnière pour notre nation, les yeux du monde sont tournés vers nous et ce qu’ils voient n’est pas ce que nous sommes. Ce n’est pas de cette façon qu’on tente de changer les choses ici au Canada. On le fait par les urnes», a lancé M.Ford.
Qu’est-ce que l’état d’urgence
La Ville d’Ottawa a déclaré l’état d’urgence dimanche sans grande conséquence sur le terrain. Néanmoins, quand l’état d’urgence est déclaré par la province il a plus de poids.
Il est défini comme une «situation de crise causée par des menaces envers la sécurité du Canada d’une gravité telle qu’elle constitue une situation de crise nationale», selon la Loi sur les mesures d’urgence.
Cette loi vise «à autoriser à titre temporaire des mesures extraordinaires de sécurité en situation de crise nationale et à modifier d’autres lois en conséquence».
Écoutez le résumé des actualités avec Alexandre Dubé au micro de Benoit Dutrizac sur QUB radio: