Double meurtre à Longueuil: les accusés trahis par leur ADN, soutient la Couronne
La défense plaide plutôt que les accusés n’ont rien à se reprocher


Valérie Gonthier
Deux accusés jugés pour les meurtres d’un homme et une femme dans un stationnement commercial de Longueuil auraient été trahis par leur ADN, soutient la Couronne. La défense, elle, nie l’implication de leurs clients.
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Le procès de Christopher Campagnolo et Tatiana Isabel Sanchez tire à sa fin, avec les arguments finaux des parties, au palais de justice de Longueuil.
Ils sont accusés d’avoir tué Sophie Langelier, 42 ans, et Kadar Ahmed, 34 ans, le soir du 23 septembre 2022.
Au moment du drame, les victimes venaient d’aller chercher un repas dans un restaurant. En se rendant à leur voiture, ils auraient croisé les accusés dans le stationnement.
Pour une raison encore inconnue des autorités, une altercation avait alors éclaté et les victimes avaient été atteintes de projectiles d’arme à feu.

Dans le cadre de ce procès qui a débuté devant jury en janvier, l’identité des tueurs est un des enjeux principaux.
«Il y a une question que je me pose depuis le début du procès: qui a décidé que Campagnolo est le tireur?» a lancé Me Hovsep Dadaghalian.
ADN sur l’arme
Mais le ministère public croit avoir prouvé que les accusés étaient non seulement présents au moment du crime, mais qu’ils ont aussi causé la mort des victimes.
Campagnolo, 21 ans, fait face à deux accusations de meurtres non prémédités. On lui reproche d’avoir fait feu sur les victimes.

Kadar Ahmed avait été la cible de trois projectiles. La femme a été atteinte à six reprises.
L’autre accusée, Sanchez, 25 ans, est accusée du meurtre non prémédité de Kadar Ahmed. On lui reproche d’avoir roulé sur le corps de Kadar Ahmed en quittant la scène à bord d’une fourgonnette.

Tant les impacts de balle que le passage du véhicule sur son corps pourraient l’avoir tué, avait témoigné une pathologiste.
La fourgonnette Ford Edge couleur bourgogne dans laquelle les accusés auraient pris la fuite avait été retrouvée non loin de la scène de crime. Même chose pour l’arme.
Parmi les arguments énumérés par Me Vincent Huet, de la Couronne, il y a notamment l’ADN des accusés retrouvés sur des éléments pertinents de la preuve.
D’abord, celui de Tatiana Isabel Sanchez sur le volant et celui de Christopher Campagnolo du côté passager.
Leur ADN a aussi été retrouvé sur l’arme du crime.

Prudence
Mais Me Hovsep Dadaghalian a averti le jury: il faut être prudent avec ce genre d’élément de preuve.
«Ce n’est pas parce que l’ADN de quelqu’un est sur un objet que cela veut dire qu’il y a touché. Cela ne veut pas dire que Campagnolo a touché l’arme ou la gâchette», a plaidé le criminaliste, précisant que l’ADN de deux ou trois autres personnes inconnues y a aussi été retrouvé.
Selon lui, n’importe qui d’autre qui se trouvait dans le stationnement presque bondé aurait pu être le tireur.
Selon Me Kristina Markovic, qui représente l’accusée Sanchez, sa cliente s’est malheureusement retrouvée au mauvais endroit, au mauvais moment. Et rien dans la preuve ne prouve qu’elle s’est rendue complice du tireur et qu'elle savait qu'elle avait franchi le corps d'une victime avec son véhicule, a-t-elle plaidé.
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