Donald Sutherland (1935-2024): les Expos perdent un de leurs plus grands partisans
Cédric Bélanger
Les défunts Expos de Montréal ont perdu un de leurs plus grands partisans quand Donald Sutherland a rendu l’âme, jeudi.
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«Un des plus grands partisans, un des plus grands ambassadeurs du club et un ami. Il adorait le baseball», confie le chroniqueur et analyste Rodger Brulotte.
Pendant de nombreuses années, Donald Sutherland était une figure familière aux matchs des Expos, au Stade olympique. Durant les années 1980, il était aux premières loges pour applaudir les exploits de l’équipe alors menée par les Gary Carter, Tim Raines, Steve Rogers et Andre Dawson.
«Il ne s’imposait pas, ne demandait jamais rien. Il arrivait au stade, s’assoyait tranquillement à son siège, quelque part dans la troisième rangée derrière le marbre. Les préposées à l’accueil le trouvaient poli, très gentil. Il suivait les matchs», se souvient Rodger Brulotte, qui rappelle aussi un spectacle tenu lors du match des étoiles du baseball majeur, en 1982, à Montréal.
«Il avait récité le poème Casey at the Bat, à la Place des Arts. Nous avions fait un spectacle, auquel avait participé Jean Lapointe. Avec sa voix magistrale, Donald Sutherland avait récité le poème. Il avait reçu une ovation debout.»
Les Expos avant le cinéma
Une anecdote, racontée sur une page Facebook d'amateurs des Blue Jays, illustre bien l'amour de Sutherland pour les Expos.
L'acteur était au Wrigley Field de Chicago pour un affrontement entre les Cubs et Nos Amours. Son agent l'a joint pendant le match pour lui offrir un rôle dans un film. Les Expos tiraient de l'arrière 4-0.
- Écoutez l'entrevue avec Rodger Brulotte, chroniqueur au Journal et sommité du baseball au Québec au micro d’Alexandre Moranville via QUB :
«Fâché de la tenue de l'équipe, il a dit non rapidement et est retourné au match. Les Expos sont revenus de l'arrière pour l'emporter 6-4. Soulagé, il a accepté de faire le film quand son agent l'a relancé», raconte-t-on.
Le film? Ordinary People, avec Mary Tyler Moore, qui allait remporter l'Oscar du meilleur film en 1980.
Souvenirs d’Orford
Rodger Brulotte a été surpris d’apprendre son décès. Il avait prévu d’appeler son vieil ami pour prendre des nouvelles, vendredi.
Les deux hommes se sont fréquentés longtemps, à Montréal, à Los Angeles, quand les Expos s’y rendaient pour affronter les Dodgers, et dans les Cantons-de-l’Est, où l’acteur possédait une résidence.
«Il m’appelait pour me demander d’aller le voir durant la fin de semaine à Orford pour casser la croûte pendant que sa blonde faisait du ski. Nous n’allions pas dans des restaurants chics, on mangeait dans le chalet du mont Orford. Il parlait au monde.»
Le départ des Expos pour Washington, en 2004, l’avait évidemment chagriné, ajoute Rodger Brulotte. «Il était triste parce qu’il aimait les Expos et parce qu’il était fier de sa ville, de son pays et du Québec, même si son travail l’amenait ailleurs.»