Dominique Bertrand veut déculpabiliser les femmes par rapport à la chirurgie esthétique
Victor-Léon Cardinal
Dominique Bertrand consacre désormais sa vie à son métier de romancière. alors qu’elle fait paraître son troisième roman, Des jardins secrets remplis d’orties, l’ex-mannequin nous parle de son livre et nous ouvre la porte de son univers.
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Dans son troisième roman, Dominique Bertrand met en scène des personnages désœuvrés, affectés par les épreuves de la vie, qui trouveront la lumière dans la halte routière du Thank God, situé en bordure du parc de La Vérendrye. «Quand il n’y a plus rien de beau dans notre vie et que tout est fini, est-il possible de renaître de nos cendres? C’est sur cette question que j’ai basé mon récit. Je suis donc partie de l’histoire de Clara, une femme un peu snob qui a marié un bon gars devenu un bandit. Elle considère que sa vie ne correspond plus à ses valeurs et elle décide de se sortir de là. Son premier pas vers la liberté est de prendre sa voiture et de rouler jusqu’à ce qu’elle n’ait plus d’essence. Elle se retrouve alors obligée d’arrêter à la halte routière du Thank God, un trou perdu où elle fait la rencontre de Richard, un camionneur qui l’aidera à vivre sa résurrection.»
UN BEL EXUTOIRE
Naviguant entre les thèmes de la vengeance, de la violence conjugale, de l’inceste et du deuil, ce roman laisse aussi une grande place à l’espoir. «Je me suis vraiment payé la traite! Je préviens d’ailleurs les lecteurs, au début de mon livre, qu’il est interdit par la loi de se faire justice soi-même, comme le fait le personnage de Clara. Je suis néanmoins consciente qu’on a tous déjà eu envie de le faire un jour ou l’autre, surtout lorsqu’on est victime d’une injustice ou qu’on voit des injustices être commises. Ça m’a fait du bien d’écrire ça! Et je suis certaine que ça fait du bien à des lecteurs et à des lectrices qui ont été traités injustement de lire ça. Au final, il y a de la lumière dans tout ça! Je souhaite surtout que ce récit incite des gens à retrouver le désir de vivre et de mordre dans la vie. Ce n’est pas une faiblesse, mais plutôt une force de reconnaître qu’on a besoin d’aide. Je trouve d’ailleurs formidable que l’être humain soit capable de se remettre de choses vraiment difficiles, alors qu’il ne pensait pas avoir la force de le faire.»
UNE SÉRIE EN DÉVELOPPEMENT
Son récit a de quoi faire réagir, et Dominique Bertrand est fière de nous annoncer que les droits d’adaptation de son livre à la télé ont déjà été acquis par la maison de production Zone3. «Les droits ont été acquis avant même que mon livre ne sorte sur les tablettes, ce qui arrive très rarement dans le monde de l’édition. Je crois que mon histoire est d’actualité et qu’elle touche plusieurs cordes sensibles. Mon roman est actuellement à sa deuxième réimpression. Pour ce qui est de la télésérie, je suis très impliquée dans ce projet. J’ai confiance en l’équipe de Zone3. Pour moi, c’est un réel privilège de savoir que mes personnages prendront vie à l’écran.» À noter qu’il est encore trop tôt pour dire où et quand ce projet verra le jour.
QUATRE GÉNÉRATIONS DE FEMMES FORTES
Ce nouveau roman, Dominique Bertrand le dédie à sa mère, Aline, qui aura bientôt 92 ans, ainsi qu’à sa fille, Rosemarie, et à sa petite-fille, Mathilde, née le 1er mars. «Je veux que ma fille et ma petite-fille retiennent qu’il est toujours possible de se défendre, de dire non et de se sortir de l’impasse quand on a les moyens de le faire. Elles doivent être capables de dire non à ce qui est malsain pour elles. De son côté, ma mère s’est tenue debout toute sa vie. Dans les épreuves, elle a toujours su fairepreuve de dignité et de force de caractère. C’était tellement beau de la voir récemment, aux côtés de son arrière-petite-fille. Nous sommes très chanceuses d’être quatre générations de femmes fortes à se côtoyer.»
UNE GRAND-MAMAN COMBLÉE
Dominique Bertrand est très heureuse de connaître enfin la joie d’être grand-mère. «Oh, que je suis contente! J’étais vraiment prête à devenir grand-mère! Je ne voulais pas achaler ma fille avec ça, mais quand elle m’a annoncé qu’elle était enceinte, j’étais très heureuse. Je trouve ma petite-fille tellement belle! Ma fille, Rosemarie, vit à cinq rues de chez nous; il m’est donc facile d’aller la voir. Mon mari, Jacques, et moi prévoyons d’ailleurs rester près de la petite dans les prochains mois. Et peut-être ferons-nous un voyage en famille à la fin de l’été.» La romancière fait aussi bien attention à ne pas transmettre de virus à la petite Mathilde. «Je ne veux surtout pas mettre sa santé en péril. Je dois également faire attention à moi car, pendant la pandémie, on m’a diagnostiqué un problème cardiaque, qui est actuellement bien soigné et médicamenté. À 65 ans, je dois donc être de plus en plus vigilante pour ne pas tomber malade.»
ROMANCIÈRE AVANT TOUT
Sur le plan professionnel, Dominique Bertrand n’aspire plus à animer à la radio ou à la télévision. «Mon métier, c’est maintenant l’écriture! Chaque jour, sauf les samedis et les dimanches, j’écris de 9 h à 15 h. J’ai d’ailleurs une autre idée de roman en tête que je n’ai pas encore commencé à écrire. Même si je ne fais plus de télévision, je suis toujours heureuse d’être invitée à des émissions où je suis bien accueillie. J’ai l’impression d’avoir fait le tour du jardin du côté de l’animation à la télé et à la radio. Je laisse ainsi toute la place à la jeune génération. Pour ma part, c’est dans l’écriture que je me sens vraiment à ma place.»
UNE SEXAGÉNAIRE ASSUMÉE
Par ailleurs, après avoir participé à l’émission Injections et bistouris, diffusée à Canal Vie, l’ex-mannequin précise vouloir déculpabiliser les femmes qui décident d’avoir recours à des techniques de rajeunissement ou d’embellissement sans chirurgie. «Je n’ai aucun tabou par rapport à ça! J’ai accepté de participer à cette émission afin de montrer à quoi ressemblent les procédures et pourquoi je ne m’en prive pas. Selon moi, il est possible d’avoir quelques améliorations au visage tout en ayant l’air naturelle. Il ne faut cependant pas en arriver au point où les gens ne te reconnaissent plus dans la rue. Par exemple, lorsque tu rénoves une maison centenaire, tu ne veux pas qu’elle ait l’air d’un bungalow neuf. Il est important qu’elle garde son charme. Il faut accepter de vieillir, mais si on peut s’aider pour quelques petites affaires, pourquoi pas? C’est ma position!» lance-t-elle en terminant.
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