Les cas de COVID-19 augmentent en flèche dans certains pays: doit-on s'inquiéter au Québec?
Julien Bouthillier
Hong Kong vit présentement sa pire vague de cas de COVID-19 depuis le début de la pandémie. En un mois à peine, le nombre de cas a été multiplié par 360. La Chine et la Nouvelle-Zélande connaissent également une impressionnante résurgence de cas. Doit-on craindre une 6e vague au Québec? Pas nécessairement, nous disent des experts.
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Il serait mal avisé de comparer le Québec à Hong Kong ou à la Nouvelle-Zélande, car leurs stratégies de lutte contre la COVID ont été très différentes de la nôtre, explique Benoît Mâsse, professeur titulaire à l’École de santé publique de l’Université de Montréal.
En effet, ces pays «ont adopté un confinement excessivement sévère que certains appelaient "COVID Zéro", ce qui fait qu’on a une population – par exemple en Nouvelle-Zélande – qui est très vaccinée, mais qui n’a eu presque aucune exposition en termes d’immunité acquise par l’infection», soutient-il.
«C’est très différent de nous. On approche de 40% de Québécois qui ont été infectés avec Omicron, sans compter les autres vagues. Ce qui fait qu’on a une population vaccinée – peut-être pas aussi bien que la Nouvelle-Zélande – mais avec un grand nombre de personnes qui ont une protection peut-être pas parfaite, qui ne durera peut-être pas des années, mais une certaine immunité qui a été acquise par l’infection», poursuit-il.
Le sous-variant BA.2 pourrait-il jouer les trouble-fêtes?
Quand même, il se peut que les cas augmentent ici aussi. Selon André Veillette, chercheur en immunologie à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, il ne faut pas perdre de vue le sous-variant d’Omicron, le BA.2.
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«Dans les pays où ils ont enlevé les mesures sanitaires, le BA.2 commence à monter de plus en plus en pourcentage puis le nombre de cas aussi augmente. Donc je pense que probablement qu’ici aussi on va avoir une augmentation du nombre de cas avec les assouplissements des mesures sanitaires.»
«Est-ce que ça va être aussi pire que ce qu'ils vivent à Hong-Kong, en Australie ou en Nouvelle-Zélande? Peut-être que non. Je ne sais pas trop. J'ai l'impression qu'on va quand même avoir une augmentation mais que ce ne sera pas massif, mais je ne sais pas vraiment parce que n'importe quoi peut arriver», ajoute M. Veillette, qui rappelle que la trajectoire d’une pandémie reste relativement imprévisible.
Le moment d’aller chercher sa 3e dose
Cela fait bientôt trois mois que le Québec a connu sa plus forte vague d’infections. C’est le délai d’attente recommandé entre une infection à la COVID et la troisième dose de vaccin.
Actuellement, 52% des Québécois âgés de plus de 5 ans ont reçu une troisième dose. Des Québécois doublement vaccinés qui ont eu la COVID se demandent s'ils devraient aller la chercher.
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Le ministère de la Santé conseille à tous ceux qu'un test a déclarés positifs à la COVID d'aller chercher leur troisième dose.
Pour une personne donc l'infection a été confirmée par un test PCR, le ministère dit qu'elle «pourrait obtenir une dose de rappel de vaccin à ARN messager contre la COVID-19 si elle le désire, même si cette dose n’est pas nécessaire».
Quand on demande à Benoît Mâsse s’il recommande aux gens qui ont eu la COVID dans le temps des Fêtes d’aller chercher leur troisième dose de vaccin, sa réponse est sans équivoque: c’est oui, car il y a encore beaucoup de transmission communautaire.
«Aller chercher sa troisième dose au milieu de juillet quand il n’y a pas de transmission communautaire, vous perdez votre temps et ça ne vaut pas la peine. Mais là, en ce moment, ce serait un bon temps. Si j’ai été infecté à la mi-décembre, je serais dû pour avoir ma troisième dose, moi j’irais parce qu’il reste encore des semaines où on est à risque puisqu’il y a encore de la transmission», ajoute-t-il.