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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Une pétition sème la discorde entre la mairesse de Saguenay et le député de Jonquière

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Jean-François Tremblay | TVA Nouvelles

2021-03-15T18:59:53Z
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La mairesse de Saguenay, Josée Néron, a fait part de son désaccord concernant une pétition pour la protection des bélugas qui a été déposée jeudi dernier à l’Assemblée nationale par le député de Jonquière, Sylvain Gaudreault.

La pétition en question a été lancée par la Société pour la nature et les parcs, qui a récolté 4521 signatures pour demander à Québec de protéger l’habitat des bélugas du Saint-Laurent et de favoriser une gestion responsable de la rivière Saguenay.

«L’esprit de la pétition, c’est aberrant», a alors estimé Josée Néron. «Ce que ça dit aux investisseurs financiers, finalement, c’est qu’il y a un risque que vous ayez pigé le mauvais numéro. Je devais me lever comme mairesse de Saguenay, comme présidente de Promotion Saguenay. Il y a un danger à l’esprit de cette pétition-là.»

Photo d'archives, Stéphane Bouchard
Photo d'archives, Stéphane Bouchard

Les considérants inscrits dans le document ont interpellé la mairesse, particulièrement celui qui affirme «qu’il n’y a pas de seuil limite de passages de navires sur le Saguenay.»

«Pourquoi on ne parle pas de seuil maximal au niveau du Saint-Laurent? Quelle est la différence?», a avancé la mairesse. «Il y a autant d’espèces. Le béluga se promène également. Si on dit aux gens que leur projet ne sera pas retenu si on atteint un certain seuil, c’est un moratoire.»

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Une sortie qui n’a pas été appréciée par le député péquiste de Jonquière.

«C’est loin d’être un moratoire. Alors, c’est une erreur de fait impardonnable du côté de la mairesse. Il n’est même pas question dans la pétition de moratoire. Elle dit qu’on ne parle pas du Saint-Laurent dans la pétition, ce qui est faux. On parle de l’estuaire du Saint-Laurent. Et elle dit qu’au contraire, on doit travailler pour avoir un développement responsable du Saguenay. C’est exactement ce que demande la pétition», a-t-il laissé entendre.

Mme Néron a toutefois admis qu’elle n’avait pas lu la pétition avant de réagir par voie de communiqué.

«Le personnel de mon cabinet l’avait vue. J’avais lu l’article aussi qui avait été produit, le 10 mars, dans le journal “La Presse”. Quand j’ai lu la pétition, j’ai dit à Sylvain, mon opinion ne change pas.»

«Ce qui me dérange particulièrement, c’est qu’elle a émis un communiqué très sévère où elle parle que ça risque de faire mourir la région. Rien de moins. Alors qu’elle n’a pas lu la pétition. C’est un geste que je trouve amateur et populiste», a précisé M. Gaudreault.

Le député a également reproché à la mairesse de mettre économie et écologie en confrontation.

«C’est ça qui me choque. C’est de me faire mettre des mots dans la bouche que je n’ai pas dits. La mairesse oppose les deux de manière stérile pour gagner à court terme des votes sur cette opposition-là. Et elle se sert de moi pour faire ça. Et ça me choque.»

Josée Néron ne croit pas que cette prise de bec pourrait nuire à leurs relations, expliquant qu’elle «respecte monsieur Gaudreault. Il a sa façon de voir certains dossiers. J’ai la mienne. Là-dedans, je crois qu’on a le droit, chacun, à nos opinions.»

Le député de Jonquière a pour autant affirmé qu’il n’appuiera pas la candidature de la mairesse lors des élections de novembre prochain.

«La campagne électorale va avoir lieu au niveau municipal. Et honnêtement, je ne pense pas m’en mêler» a-t-il déclaré sur un ton décisif.

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