Difficile d’avoir un marqueur de sexe X sur ses cartes d’identité
Léa Martin
Pas facile de faire changer son marqueur de sexe sur son permis de conduire ou sa carte d’assurance maladie, déplore la co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé.
«Depuis un an, que ce soit en santé avec la RAMQ [...] ou la SAAQ au niveau du transport, malheureusement, les personnes non binaires et les personnes trans qui voudraient pouvoir utiliser le X ne le peuvent pas», regrette l’élue solidaire.
Il faut savoir que depuis juin 2022, une personne peut demander de changer la mention du sexe pour obtenir une mention (X) sur ses cartes d’identité. Le problème, c’est que la RAMQ et la SAAQ ne semblent pas en mesure de répondre aux demandes.
En commission parlementaire, jeudi, Manon Massé a affirmé avoir rencontré plusieurs personnes qui sont incapables d’obtenir une marque «X», dont Alexe, qui tente de faire le changement depuis plusieurs années.
«Pour moi, la difficulté, ce n’est pas juste qu’il me manque un papier, c’est qu’il manque un lien entre moi et le système de santé», indique Alexe en entrevue à 24 heures. Iel ajoute vivre énormément de détresse à cause de la situation.
«Ça peut paraître vraiment mineur comme problème, mais, pour moi, sans un papier qui reflète vraiment la personne que je suis, ça donne lieu à des conversations et à des questions qui sont intrusives, inappropriées, inconfortables. Tant que je n’ai rien à mon nom, à mon image, je ne peux pas demander de l’aide et je ne peux pas m’attendre à en recevoir», confie Alexe.
Jeudi, Manon Massé mentionnait que 87 personnes ont demandé pour avoir une marque «X» sur leur carte d’assurance maladie et sont toujours en attente.
Alexe a fait une première demande pour avoir une carte d’assurance maladie non genrée à l’été 2021. Sa requête avait été refusée, affirme-t-iel.
Un problème informatique
La ministre responsable de la lutte contre l’homophobie et la transphobie, Martine Biron, soutient que des problèmes informatiques sont à blâmer pour ces ratés.
Elle assure que son bureau rencontrera la RAMQ et la SAAQ dans les prochaines semaines à ce sujet.
«La volonté elle est là. Je suis consciente du dommage que ça peut faire à certaines personnes et ça me touche», a insisté l’élue caquiste.