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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Décès en CHSLD: la défense de McCann mise à mal par un haut fonctionnaire

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Vincent Larin | Agence QMI

2022-01-10T17:32:46Z
2022-01-10T23:22:15Z
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La toute première consigne envoyée au réseau de la Santé pour lui dire de se préparer, deux mois avant le début de la première vague de COVID-19, n’avait «rien d’étonnant» et ne visait pas les CHSLD en particulier.

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C’est ce qu’a indiqué un ancien sous-ministre adjoint du ministère de la Santé, Pierre Lafleur, lundi, lors de son témoignage dans le cadre des audiences de l’enquête publique de la coroner Géhane Kamel sur les milliers de décès survenus en CHSLD au printemps 2020.

Ce dernier a été amené à commenter une lettre envoyée par un de ses subalternes au réseau de la santé le 28 janvier 2020, soit bien avant qu’éclate la pandémie au Québec.

L’ex-ministre de la Santé, Danielle McCann, avait brandi cette missive l’automne dernier pour se défendre d’avoir négligé les CHSLD lors de la première vague, le lendemain de la publication d’un rapport explosif sur le manque de préparation dans ces établissements.

Une lettre de drapeau jaune  

«À partir de ce moment, nous avons préparé le réseau à faire face à la nouvelle menace du coronavirus», avait alors martelé la ministre chargée depuis du dossier de l’Enseignement supérieur.

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«C'est une mesure d'urgence. On ne prend pas ça à la légère et on ne fait pas ça souvent dans le réseau», avait-elle ajouté.

Or, le sous-ministre Pierre Lafleur voit cette lettre sous un autre angle. Reprenant la question de la coroner qui lui demandait s'il s'agissait d'une «alerte potentielle» il a répondu qu'elle venait plutôt «lever un drapeau jaune en disant : "Il va peut-être se passer quelque chose, il faut s’organiser et voici ce qu’on s’attend de vous"».

Écoutez Philippe-Vincent Foisy et Antoine Robitaille au micro de Benoit Dutrizac sur QUB radio:

«Mais là-dedans, il n’y a rien d’étonnant. Ce sont des grands passages du plan national de sécurité civile [...], mais c’est quelque chose que j’ai déjà vu auparavant», a-t-il expliqué.

La première directive concernant spécifiquement les CHSLD est plutôt venue à la mi-mars, avec l’interdiction d’entrée pour les proches aidants, a-t-il ensuite précisé.

Quant aux rencontres entre les PDG des centres de santé (CISSSS et des CIUSSS) qu’il pilotait alors, leur ton relevait de «l’inquiétude», notamment quant à l’approvisionnement des équipements de protections individuel (masques, blouses, gants), plutôt que de la «panique».

Écoutez l'entrevue de Richard Martineau avec Aaron Derfel sur QUB radio : 

Des reports   

La reprise des audiences, après plus d’un mois de pause, a débuté lundi par l’annonce du report de deux importants témoignages cette semaine.

Initialement prévu pour jeudi, le témoignage de la ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais, a été reporté à vendredi faute de salle disponible au palais de justice de Trois-Rivières, où se tiennent les procédures.

Rappelons que la ministre a accepté de sortir de son congé de maladie pour venir donner sa version des faits alors que son rôle exact durant la crise soulève plusieurs questions.

Le témoignage d’un autre acteur important de la crise, l’auteur de la lettre du 28 janvier, désigné par la coroner Géhane Kamel comme le «morceau de puzzle manquant» à son enquête, le directeur de la division de la sécurité civile au ministère de la Santé (MSSS), Martin Simard, devra également attendre.

Ce dernier devait être présent aux audiences lundi, mais a eu un «contre-temps», selon ce qu’a indiqué Géhane Kamel lundi matin.

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