Place à une finale de gardiens
Jonathan Bernier
Si la finale de l’Association de l’Ouest risque de donner lieu à des feux d’artifice match après match, celle de l’Est pourrait être le théâtre d’un champ de bataille où la forteresse ennemie sera difficile à pénétrer.
Du côté du Lightning de Tampa Bay, la réputation d’Andrei Vasilevskiy n’est plus à faire. Le grand gardien de 27 ans est à son meilleur dans les moments importants. À l’heure actuelle, il est possiblement le seul portier du circuit Bettman dont la seule présence devant le filet intimide l’adversaire.
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Si, depuis le début des séries éliminatoires de 2020, le Lightning n’a pas perdu deux matchs consécutifs, c’est en grande partie grâce à lui. Suivant une défaite, Vasilevskiy affiche un dossier de 17-0 et un taux d’efficacité de ,942.
De plus, il a réalisé un jeu blanc dans six des sept dernières parties lors desquelles il avait l’occasion d’éliminer ses rivaux.
En face de lui, dans le camp des Rangers de New York, Igor Shesterkin vient de connaître, à 26 ans, une éclosion à sa deuxième saison complète dans la LNH. Ses 36 victoires, dont six par jeu blanc, sa moyenne de buts accordés de 2,07 et son taux d’efficacité de ,935 lui ont valu d’être finaliste pour l’obtention des trophées Vézina et Hart.
Après une tenue plus échevelée contre les Penguins de Pittsburgh, il a retrouvé son aplomb face aux Hurricanes de la Caroline, cédant deux fois ou moins dans six des sept confrontations.
La profondeur de Tampa Bay
Toutefois, il faut reconnaître que la force de frappe de la Caroline n’a rien de celle du Lightning. Une force qui réside dans sa diversité. Évidemment, les noms de Nikita Kucherov, Ondrej Palat et Steven Stamkos, appuyés par le défenseur Victor Hedman, sont les premiers qui nous viennent à l’esprit quand on pense à l’attaque floridienne.
Ce qu’on oublie, c’est que ce sont Corey Perry et Ross Colton, deux membres du troisième trio (et parfois même du quatrième), qui dominent la colonne des buteurs de l’équipe avec cinq. Et ça n’inclut même pas Brayden Point, dont le statut est toujours précaire, à la suite de la blessure qui le tient à l’écart du jeu depuis le septième match contre les Maple Leafs de Toronto.
Du côté des Rangers, Chris Kreider s’est élevé au rang de leader. Il a ajouté huit buts aux 52 inscrits durant le calendrier régulier, dont trois gagnants.
Adam Fox, avec ses 10 points en supériorité numérique, est l’une des principales raisons des succès de l’attaque massive new-yorkaise, deuxième du circuit en efficacité avec 32,5 %. L’autre raison a pour nom Mika Zibanejad. Le Suédois a enregistré huit de ses 19 points, dont quatre de ses sept buts, avec l’avantage d’un homme.
Lafrenière s’épanouit
Il vaut aussi la peine de souligner l’ascension d’Alexis Lafrenière.
«"Laffy" devient un homme. Il se sent bien de la façon qu’il joue et je peux lui faire confiance. J’aime aussi son implication physique. Il a un esprit très compétitif», a vanté son entraîneur-chef, Gerard Gallant, plus tôt cette semaine.
D’ailleurs, le trio de jeunes qu’il compose avec Filip Chytil et Kaapo Kakko a connu un certain succès dans les derniers matchs de la série contre les Hurricanes.
Enfin, les Rangers, qui accueilleront les deux premiers matchs de la série, n’auront eu qu’une journée pour se préparer. Quant aux joueurs du Lightning, ils auront eu la chance de se reposer et guérir leurs blessures pendant neuf jours. Un repos qui pourrait être bénéfique.