Deux excellents contrats
Louis Jean
Le Canadien de Montréal et les Sénateurs d’Ottawa ont réglé deux dossiers importants cette semaine. Nick Suzuki a paraphé une prolongation de contrat de 8 ans, 63 millions en début de semaine. Jeudi, les Sénateurs se sont entendus avec Brady Tkachuk sur un contrat de 7 ans qui lui rapportera 57,5 millions.
Dans les deux cas, si on se fie strictement aux statistiques, il est difficile de justifier le salaire en lien avec le rendement.
Le Canadien a pris le pari, avec raison selon moi, que Nick Suzuki deviendra un joueur élite autour de qui l’organisation pourra bâtir. Surtout, on estime que le vrai Nick Suzuki est celui qui se distingue dans les grands moments. Plus les adversaires le ciblent, meilleur il devient. Un bon exemple de cela est lors du troisième match de la demi-finale contre les Golden Knights de Vegas. Brayden McNabb a livré une mise en échec percutante au joueur de centre du Canadien.
La mise en échec n’a aucunement intimidé Suzuki, au contraire. L’Ontarien a répondu en montant son jeu d’un cran comme seuls les grands réussissent à le faire.
Dossier Tkachuk
Quand on analyse le contrat que les Sénateurs viennent de consentir à Tkachuk, on peut facilement tomber dans le piège. En un peu moins de 200 matchs, Tkachuk a maintenu une récolte 0,63 points par match. Purement en termes de statistiques, une production de la sorte justifierait un salaire dans les alentours de 5,5 à 6 millions par année. Alors comment expliquer le fossé de 2 millions par saison?
Réponse: les intangibles.
Tkachuk est un leader incontesté dans le vestiaire des Sénateurs et il est très apprécié de ses pairs. Non seulement cela, mais il apporte une dimension que très peu de joueurs possèdent dans la LNH. Tkachuk peut marquer de gros buts, changer l’allure d’un match avec une grosse mise en échec et n’a peur de personne. Il l’a prouvé lorsqu’il a jeté les gants contre Shea Weber l’an dernier. Ce ne sera pas très long avant que les Sénateurs confirment qu’il deviendra le prochain capitaine de la franchise.
Différend dans les négociations?
Tout indique que les deux camps travaillaient sur un contrat à long terme au début. Toutefois, plus les pourparlers s’éternisaient, plus le clan Tkachuk penchait vers un pacte à court terme. Pourquoi? Selon certaines sources, le «power forward» adore jouer à Ottawa et croit en l’équipe, mais il doutait qu’Eugene Melnyk veuille un jour le payer à sa juste valeur.
Aujourd’hui, son contrat est muni d’une clause complète de non-mouvement, ce qui lui permettra de contrôler son avenir si jamais les choses devaient dérailler dans quelques années. Sauf erreur, c’est la première fois que l’organisation accorde une clause de non-mouvement à un joueur. Cette clause illustre à quel point les Sénateurs comptent sur Tkachuk.
Futur capitaine
L’entente qui va lier Tkachuk aux Sénateurs pour les sept prochaines années a été accueillie avec enthousiasme et soulagement par les fidèles des Sens. On envoie un signal clair aux partisans, mais aussi au vestiaire de l’engagement du propriétaire de bâtir un club gagnant. Il faut aussi s’attendre à ce que Tkachuk soit nommé capitaine de l’organisation assez rapidement.