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Culture

Deux ans après le décès de son fils, Manon LeBlanc se confie sur ce qui l’a sauvée

Photo : Dominic Gouin
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Michèle Lemieux

2023-10-23T10:00:00Z
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Pour avoir traversé la pire épreuve qui soit, c’est-à-dire la perte d’un enfant, Manon LeBlanc a compris que, pour pouvoir un jour surmonter sa peine, il lui faudrait prendre soin d’elle. Bouger a été bénéfique pour sa santé physique, mais aussi pour sa santé mentale. Celle qui célèbre cette année ses 25 ans de carrière dans les médias s’est aussi concentrée sur sa vie professionnelle et sur l’amitié.

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Manon, vous célébrez 25 ans de carrière dans l’œil du public, mais vous aviez déjà assis votre réputation dans votre domaine.
Oui, je menais une belle carrière d’artiste-décoratrice depuis 10 ans. Je travaillais pour les designers. Je fabriquais des décors pour des restaurants, des commerces, etc. Un jour, j’ai reçu deux offres de travail: l’une pour Tremblant et l’autre pour Disney, qui me proposait d’être directrice artistique de l’atelier en Chine. J’étais flattée, mais à l’époque, j’étais mère de famille monoparentale. C’était l’offre de ma vie, mais partir en Asie avec mes deux enfants, je trouvais ça hasardeux. Puis, TVA m’a fait une proposition...

C’est à ce moment que vous êtes devenue chroniqueuse à l’émission Les saisons de Clodine?
Oui. J’apprenais aux gens à faire des choses simples, à bricoler. J’ai proposé au producteur de faire des magazines de bricolage. Ç’a été un grand succès. C’est comme ça que j’ai pris une tangente vers les médias. J’ai quand même continué à suivre des formations. Par la suite, j’ai animé, entre autres, Manon, tu m’inspires!, Pimp mon garage et J’ai raté mes rénos. J’ai fait presque 16 ans de télé, puis j’ai eu besoin de faire une pause. Je me suis alors spécialisée dans les cuisines et les papiers peints. Je travaille avec Tendances Concept Montréal. 

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Photo : inconnu / TVA
Photo : inconnu / TVA

Photo : inconnu / CANAL VIE
Photo : inconnu / CANAL VIE

Êtes-vous fière de votre carrière?
Oui, je suis heureuse de ce que j’ai fait. Des gens m’écrivent pour me dire qu’ils s’ennuient de moi à la télé. Si j’y retournais, ça serait dans une formule «ventilée». Je le ferais pour le plaisir. 

Vous semblez dans une forme resplendissante. Quel est votre secret?
Avec le temps, la forme est moins acquise, alors il y a quelques années, dans l’objectif de garder la forme et de maintenir mon énergie, je me suis mise à monter des montagnes. Je ne pensais jamais être capable de faire ça! Je me suis aussi remise au ski. Je suis devenue en forme comme je ne l’avais jamais été. J’ai perdu une bonne douzaine de livres. Je me suis mise à jouer au tennis. Je suis plus en forme que jamais! Actuellement, je fais du pilates à la maison, de deux à quatre fois par semaine. C’est ma base. Le reste du temps, je pratique d’autres activités physiques. J’aime prendre soin de moi. C’est important de le faire aussi pour préserver sa santé mentale. Je me suis documentée sur la question et j’ai décidé d’agir pour préserver ma mémoire, mon sens créatif, ou du moins ralentir le plus possible le processus de vieillissement. À part l’activité physique, l’alimentation joue aussi un rôle clé. 

Surveillez-vous de près votre alimentation?
Disons que je mange mieux qu’avant tout en me tenant en forme physiquement. J’aime beaucoup être dehors. Comme on le sait, j’ai perdu mon fils (Dimitri est décédé accidentellement en 2021, à l’âge de 32 ans). Quand il est parti, j’ai vécu un tel tsunami dans ma vie que je me suis demandé ce que je pouvais faire pour me faire du bien. Je n’avais plus envie de rien. Une des clés d’une bonne santé mentale, c’est l’exercice. Je me suis forcée à en faire plus. Je me suis obligée à faire mon pilates à la maison. Au début, cependant, la motivation n’était pas au rendez-vous...      

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Diriez-vous que ça vous a sauvée?
Je crois que oui. Ça m’a permis d’oxygéner mon cerveau. J’ai même arrêté de consommer de l’alcool pendant une certaine période, car ça m’amenait dans des émotions intenses. Maintenant, mes week-ends sont consacrés à diverses activités: je fais du paddle board, je marche avec mon chien... Je fais beaucoup d’activités à l’extérieur. J’adore l’eau, me baigner. J’ai mis l’activité physique au cœur de ma vie.

Votre réseau d’amitié a-t-il été important pour vous?
Oui. J’ai de bonnes amies; elles m’appellent, m’invitent à souper ou à aller prendre un cocktail. J’ai développé de belles relations avec des gens avec lesquels je pratique des activités intéressantes. Je suis célibataire. J’ai la chance de faire ce que j’aime dans la vie. C’est un beau privilège.      

Êtes-vous toujours aussi proche de votre fille?
Oui, et ça aussi c’est une grande chance. Nous nous parlons tous les jours et souvent plusieurs fois par jour. Nous discutons comme des amies. Nous prenons de nos nouvelles. Je suis choyée d’avoir Bianca dans ma vie. Ma fille me ressemble un peu. Je pense qu’elle est une version améliorée de moi-même. Elle est empathique, intelligente. Elle s’intéresse aux autres. Les gens l’aiment beaucoup. C’est vraiment une belle personne.

Photo : Dominic Gouin / TVA Pub
Photo : Dominic Gouin / TVA Pub

Comment composez-vous avec le célibat?
Je suis célibataire depuis plus d’un an. J’ai rencontré des gens intéressants, je me suis fait des amis, mais je n’ai pas trouvé l’amour. Je ne suis pas pressée. Je ne sais pas si cela m’arrivera un jour...

Alors, somme toute, votre vie va bien?
Oui, même si je vis la perte de Dimitri au quotidien. Je suis une survivante. Je travaille fort, je suis entourée de gens fabuleux. J’ai aussi plusieurs projets. Si je commençais à me dire que je fais pitié, je ne serais pas sortie du bois...

Vous avez traversé la pire épreuve qui soit, mais vous avez accepté l’inacceptable?
Oui, car il ne faut pas oublier qu’il y a d’autres gens autour de nous. Bianca a besoin d’une mère présente. Il faut vivre sa vie le mieux possible. À travers ce que j’ai vécu, j’ai beaucoup grandi. J’ai constaté qu’on trouve toujours la force d’avancer quand c’est nécessaire...

On visite son site pour découvrir ses cuisines et ses papiers peints.

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