Des vers de Tchernobyl immunisés contre les radiations nucléaires?
Agence QMI
Des vers qui ont vécu sur le site interdit de la centrale nucléaire de Tchernobyl auraient été capables de résister aux radiations nucléaires, une découverte qui pourrait faire progresser la recherche sur le cancer.
Les chercheurs de l’Université de New York ont examiné de près des nématodes, soit de petits vers à la reproduction rapide, d’après leur étude publiée début mars dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.
«Ces vers vivent partout et rapidement, ce qui leur permet de traverser des dizaines de générations d’évolution alors qu’un vertébré typique en est encore à mettre ses chaussures», a expliqué par communiqué Matthew Rockman, professeur de biologie à l’université de New York et auteur principal de l’étude.
L’équipe de recherche a donc collecté 15 vers O. tipulae autour de la zone d’exclusion du site de Tchernobyl et a mesuré le niveau de radiation dans les endroits où ils ont été trouvés. Leurs génomes ont ensuite été comparés à ceux de vers provenant d’ailleurs dans le monde.
Après étude, les spécialistes n’ont pas remarqué de dommages de radiation dans les génomes des vers recueillis près du site où une explosion eut lieu en 1986.
«Cela ne signifie pas que Tchernobyl est sans danger, mais plutôt que les nématodes sont des animaux très résistants et qu’ils peuvent supporter des conditions extrêmes», a souligné Sophia Tintori, associée postdoctorale à l’Université de New York et première auteure de l’étude.
«Nous ne savons pas non plus combien de temps chacun des vers que nous avons collectés est resté dans la zone, et nous ne pouvons donc pas être sûrs du niveau d’exposition que chaque ver et ses ancêtres ont reçu au cours des quatre dernières décennies», a-t-elle ajouté.
La recherche entourant ces vers pourrait toutefois permettre de comprendre comment il serait possible de protéger l’ADN contre des substances cancérigènes.
Ces invertébrés ne sont pas la seule espèce à avoir semblé réussir à survivre sur le site de Tchernobyl. Des loups exposés aux radiations de la zone auraient développé une résistance au cancer.