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Des publicités partout: les champignons magiques à l’assaut d’Hochelaga-Maisonneuve

Photo courtoisie
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Photo portrait de Gabriel  Ouimet

Gabriel Ouimet

2023-03-10T21:34:29Z
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Le long de certaines rues de l’arrondissement Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal, on retrouve de nombreuses affiches qui font la promotion de sites web permettant de se faire livrer illégalement des champignons magiques directement à sa porte. Mais ces sites sont-ils sécuritaires? 

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Parmi les affiches de chats perdus, de spectacles ou de services en tous genres habituellement collées sur les murs et les lampadaires de la rue Ontario, les publicités de champignons magiques détonnent. 

«Magic Mushrooms», «Champignons magiques», «20% de rabais sur votre première commande», «Microdoses», «Friandises», «Emballage discret et écoresponsable», «Livraison express partout au Canada»: les vendeurs ne passent pas par quatre chemins pour faire connaître de leurs produits. 

Capture d'écran
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Une simple numérisation du code QR permet d’accéder à des sites faciles à utiliser et visuellement attrayants, sur lesquels il est possible de se procurer une panoplie de produits à base de psilocybine, l’élément psychoactif des champignons magiques. Tisanes, capsules, champignons séchés, chocolat: tout y est. 

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Populaires, les champignons

«Pour moi, ce genre d’affichage montre qu’il y a une forte demande pour ces produits. Sinon ils n’afficheraient pas dans la rue, et les sites ne seraient pas aussi travaillés», affirme Jean-François Mary, directeur de l’organisme en réduction des méfaits Cactus Montréal.

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Devrait-on se méfier des produits illégaux vendus sur ces sites à l’allure inoffensive?  

«Règle générale, les champignons sont une substance assez peu dangereuse et beaucoup plus sécuritaire que les drogues synthétiques, et ces sites sont perçus comme une bonne alternative aux revendeurs de rue. En plus, le contact avec le monde criminel est moins direct», souligne-t-il. 

Photo courtoisie
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Ça ne veut toutefois pas dire qu’il n’y a aucun risque, insiste le directeur de Cactus.

«Il y a quand même un risque associé au fait qu’on ne sait pas dans quel environnement ils sont poussés. Est-ce fait dans un milieu stérile? Sont-ils contaminés par des métaux lourds ou d’autres produits nocifs?»

La prudence est de mise

Les substances destinées à la consommation humaine, qu’elles soient psychoactives ou pas, présentent toujours des risques lorsque leur production n’est pas encadrée. Ainsi, Jean-François Mary conseille aux consommateurs d’être prudents et de toujours tester une infime quantité de la drogue qu’ils se procurent avant de passer à une dose régulière. 

«La première dose devrait être minuscule, comme si on cherchait à savoir si on est allergique», conseille-t-il. 

Il rappelle également que les transactions en ligne peuvent parfois mener à de la fraude. Un consommateur avisé devrait donc éviter de donner les informations de sa carte de crédit afin d’éviter de se faire avoir. 

Ce que dit la loi

À titre de rappel, malgré la facilité avec laquelle on peut acheter du mush, la production, la vente et la possession de psilocybine sont illégales et criminalisées au Canada. Cette substance fait partie de l’annexe III de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances, et une offense peut occasionner un emprisonnement maximal de trois ans (possession) ou de dix ans (trafic).  

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