Faire des oeuvres avec des masques usagés pour leur donner une deuxième vie
Guillaume Cyr
Une artiste de Montréal en a assez des masques jetables qui prennent un aller simple vers le dépotoir. Elle a donc commencé à collecter des masques usagés et à brainstormer pour éventuellement les transformer en œuvres d'art.
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En commençant tranquillement à tendre des perches dans le quartier Villeray, Oriane Meyer a rapidement constaté l’engouement. Des professeurs, professionnels et citoyens sont entrés en contact avec elle pour lui offrir leurs masques souillés.
«Comme tout le monde, j’ai pu constater ce nouveau déchet (avec la pandémie) qui jonchait le sol un peu partout», raconte celle qui a déjà collecté plusieurs sacs de masque depuis la mi-mars.
Si ça continue, elle aura peut-être besoin d’aide pour traiter la très grande quantité de masques reçus.
Pour ceux qui s'inquiètent des risques infectieux, elle laisse en quarantaine les masques une dizaine de jours et va même les laver à certaines occasions.
Plusieurs idées
Ses idées germent depuis un moment. L’été dernier, Oriane avait collecté environ 500 masques et commencé à faire des expérimentations. Avec ses études en arts et en joaillerie, elle se passionne maintenant en réalisant des œuvres de «surcyclage», un courant artistique qui reprend les déchets pour leur donner une seconde vie plus «noble».
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«C’est en lien avec le contexte actuel, et j’ai l’impression que parfois il faut un impact visuel (pour comprendre ce qu’on jette). L’idée est aussi de donner le gout aux gens de participer activement et de ne pas enfouir les masques», explique-t-elle lorsque questionnée sur pourquoi elle réalise ses œuvres.
Parmi ses idées : enlever le tissu à l’intérieur des masque pour en faire une pâte et réaliser des petites sculptures.
Elle envisageait aussi réaliser un énorme silo où l’on pourrait mettre les masques abandonnés.
Ou encore faire une œuvre géante dans le parc Villeray, en nouant des masques et en laissant un mot transparaitre.
Avec la Ville?
Rien n’est encore officiellement organisé, mais Oriane ne serait pas contre l’idée de participer avec la Ville de Montréal à une œuvre «monumentale» si celle-ci pouvait entreposer qui sont jetés afin de les recycler.
Elle a aussi commencé la production d'une œuvre pour la proposer avant le 22 avril au Conseil des arts de Montréal pour Quand l’art prend l’air, qui offre une bourse afin de faire rayonner les œuvres des artistes sur l’île de Montréal.
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