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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Des tonnes d’engrais russes livrées au Québec

Le navire Ludogorets, qui appartient à l’entreprise bulgare Navibulgar, est arrivé mercredi dans le port de Sorel-Tracy vers 17 h 45 pour livrer des tonnes de fertilisants russes destinés aux agriculteurs québécois, qui en ont besoin à l’approche de la saison des semis.
Le navire Ludogorets, qui appartient à l’entreprise bulgare Navibulgar, est arrivé mercredi dans le port de Sorel-Tracy vers 17 h 45 pour livrer des tonnes de fertilisants russes destinés aux agriculteurs québécois, qui en ont besoin à l’approche de la saison des semis. Photo Martin Alarie
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Francis Halin | Journal de Québec

2022-03-24T17:02:34Z
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Alors que fait toujours rage la guerre en Ukraine, un navire de fertilisants russes a accosté, mercredi, à Sorel, pour venir livrer de l’engrais d’urgence à nos agriculteurs à temps pour la saison des semis.

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Hier, le Ludogorets, qui appartient à la firme bulgare Navibulgar, a accosté au terminal de Sorel-Tracy pour livrer des tonnes de fertilisants, selon une source gouvernementale.

C’est en soi un tour de force puisque ces dernières semaines, l’approvisionnement en fertilisants qui proviennent à près de 50 % de la Russie est devenu un véritable casse-tête logistique en raison des sanctions imposées par le Canada à la Russie.

Du jour au lendemain, nos entreprises qui attendaient leur engrais azoté se sont retrouvées prises en étau par les sanctions, à un mois des semis.

« Si les fertilisants coûtent plus cher, le coût de production sera plus élevé », a prévenu Benoît Pharand, PDG du Réseau végétal Québec, une association d’entreprises qui fournissent les intrants aux producteurs agricoles.

« On ne peut pas passer à côté de l’azote. Il manque encore plus de 25 % des produits qui ne sont pas rentrés en entrepôt », est-il allé jusqu’à dire. Plus de 100 000 tonnes d’engrais sont nécessaires encore pour lancer les semis.

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Tarifs de 35 % 

Depuis le 1er mars, Ottawa interdit aux navires et aux bateaux de pêche russes d’entrer dans les ports et dans les eaux intérieures du Canada, mais la semaine dernière, Radio-Canada rapportait qu’Ottawa a accordé une exemption à un navire transportant du pétrole pour Suncor.

Or, même si les bateaux russes ne peuvent plus venir ici, des cargaisons de fertilisants russes continuent d’arriver au pays par des bateaux d’autres pays.

Les cargaisons en transit avant le 2 mars dernier peuvent être livrées comme prévu, mais celles qui le sont après ont des tarifs de 35 % avec les sanctions.

Pour Benoît Pharand, PDG du Réseau végétal Québec, ces frais risquent de se répercuter dans les assiettes, car les légumes coûteront plus cher à produire.

« C’est clair que ça risque d’avoir un impact sur le consommateur à plus long terme », a-t-il prévenu. 

Chez Sollio, qui a commandé des fertilisants russes avant qu’éclate le conflit, on espère recevoir ses cargaisons prochainement sans pépin.

« On complète l’exécution de nos commandes passées avant le conflit et on prévoit déjà s’approvisionner depuis d’autres pays par la suite », a expliqué Virginie Barbeau, conseillère principale en communications.

Mercredi, le ministère fédéral de l’Agriculture s’est dit au courant de la situation.

« Nous travaillons le plus rapidement possible avec le secteur pour comprendre l’ampleur des répercussions de cette situation sur la période de semis qui s’en vient, puisqu’une partie des importations canadiennes provenant de cette région n’est pas encore arrivée », a-t-on assuré.

Jointe par Le Journal, Navibulgar n’a pas répondu à nos demandes d’entrevue mercredi.

–Avec la collaboration de Philippe Langlois et Olivier Bourque


Le 1er mars dernier, les trois principaux armateurs mondiaux, l’italo-suisse Mediterranean Shipping Company (MSC), le danois Maersk et le français CMA CGM, ont annoncé la suspension de nouvelles commandes en provenance et à destination des ports russes. L’allemand Hapag-Lloyd, no 5 mondial, l’avait fait le jeudi précédent.

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