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Des tonnes de vêtements usés aux Îles-de-la-Madeleine: une coop tente de leur trouver une deuxième vie

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Photo portrait de Jean Balthazard

Jean Balthazard

2022-08-16T11:30:00Z
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Juste aux Îles-de-la-Madeleine, les résidents se départissent d’au moins 50 tonnes de vêtements par année. Aux deux semaines, un groupe de résidents se réunit pour tenter de leur trouver une deuxième vie, un exercice qui met en lumière notre consommation effrénée. 

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Mardi matin, une trentaine de sacs de vidange traînent au sol dans un entrepôt adjacent au dépotoir principal des Îles-de-la-Madeleine. Sept femmes transportent ces sacs remplis de vêtements, les éventrent, puis commencent à trier le linge. Autour d’elles, on peut voir environ une cinquantaine de bacs remplis de morceaux usagés dont les Madelinots se sont départis récemment.  

«C’est choquant à quel point il y a beaucoup de linge. [...] En étant sur un petit territoire, autant isolé et éloigné, tu as plus conscience du trajet qu’emprunte tout ce que tu consommes», explique une bénévole, Lorina Bussière. 

Lorina Bussière
Lorina Bussière

Celle qui est arrivée aux Îles il y a un an et demi participe pour la première fois à ce tri de vêtements que les résidents appellent la « chasse au linge ».  

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L’initiative a été créée il y a dix ans par Esther Noël de Tilly et Julie-Vanessa Tremblay de la coopérative de travailleuses La Machine. Le but: récolter les morceaux usagés dont les Madelinots se départissent pour éviter qu’ils aboutissent au dépotoir. Ils sont ensuite transformés et revendus dans une boutique. Les membres de la coop espèrent ainsi réduire leur impact sur l’environnement. 

Mélanie Plourde et des bénévoles tentent de trouver des morceaux usés qui vont pouvoir être repris par la coopérative La Machine.
Mélanie Plourde et des bénévoles tentent de trouver des morceaux usés qui vont pouvoir être repris par la coopérative La Machine.

Pour trier tous ces vêtements, la coop demande l'aide de bénévoles. Ceux-ci sélectionnent les morceaux qui sont facilement transformables. Par exemple, les vêtements longs, sans tâche et aux couleurs unis sont particulièrement utiles pour la revalorisation. En échange, ceux qui viennent donner un coup de main peuvent repartir avec les trouvailles qui leur plaisent.  

«On trie environ une à deux tonnes de vêtements aux deux semaines, mentionne la responsable des communications et de la distribution de la coopérative, Mélanie Plourde. Donc je n’ose pas imaginer dans les grands centres.» 

À l’année, c’est 52 tonnes de vêtements qu’ils reçoivent, l’équivalent du poids de deux baleines à bosses adultes ou de 35 voitures de taille moyenne. 

Vêtements reçus dans le cadre de la « chasse au linge »
Vêtements reçus dans le cadre de la « chasse au linge »

Les vêtements triés lors de la chasse au linge proviennent du comptoir familial et du centre de récupération Ré-Utîles, tous deux situés aux Îles. Ce sont des dons qui n’ont pas été sélectionnés par les deux organismes. 

Fini les vêtements neufs 

«Depuis que j’ai commencé à participer à la chasse au linge il y a deux ans, je n’achète plus du tout de linge neuf», lance Rosalie Cyr, une autre bénévole.  

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Rosalie Cyr
Rosalie Cyr

«On vient entre amis et on connaît tous notre style vestimentaire l’une de l’autre, donc on s’aide à trouver des vêtements qu’on aime. Ça sauve de l’argent et ça a un impact environnemental», ajoute-t-elle.  

Aux Îles-de-la-Madeleine, tout ce qui est jeté à la poubelle ou au bac de récupération doit être expédié à l’extérieur de l’archipel. Il y a seulement le compost qui est traité directement sur place.  

Les vêtements qui ne trouvent pas preneur lors de la chasse au linge sont acheminés aux friperies Renaissance à l’extérieur des Îles dans l’espoir que d’autres personnes puissent leur trouver une utilité. 

La coop La Machine donne aussi des ateliers de transformation de vêtements et de confection d’accessoires réutilisables pour aider les gens à moins consommer d’articles neufs.  

Les participantes à la « chasse au linge » trient plusieurs bacs de vêtements.
Les participantes à la « chasse au linge » trient plusieurs bacs de vêtements.

Lorina et Rosalie vont assurément revenir à la chasse au linge pour aider la coop. Elles invitent d’ailleurs tous les résidents des Îles à se prêter à l’exercice pour voir à quel point l’industrie du textile est problématique.  

«Honnêtement, je me dis il y a tellement de linge en ce moment sur la terre, on pourrait simplement mettre sur pause l’industrie [du textile] et consommer à partir de ces vêtements-là», lance Rosalie.  

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