Des stars de la télé et un colosse à capuche au coeur de primaires atypiques
Agence France-Presse
Un ancien chirurgien vedette des plateaux télé, une éditorialiste antiavortement née d'un viol, un ex-maire de 2,05 mètres qui ne se défait jamais de son uniforme short-pull à capuche: l'Amérique se captive mardi pour une élection primaire en Pennsylvanie, à la galerie de portraits hauts en couleur.
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Mehmet Oz, chirurgien superstar longtemps à la tête d'une émission médicale quotidienne très populaire, est en tête d'une course très disputée pour décrocher l'investiture républicaine aux sénatoriales de cet État du nord-est des États-Unis.
Le soutien de Donald Trump, qui règne encore en maître sur le «Grand Old Party», a été déterminant pour permettre au «Dr. Oz» de dépasser son plus proche rival dans les sondages, un ancien fonctionnaire du Trésor.
Mais cette course a récemment été secouée par la percée d'une troisième candidate, l'éditorialiste politique Kathy Barnette, à l'histoire personnelle singulière: cette quinquagénaire noire n'a que 12 ans d'écart avec sa mère, victime d'un viol à 11 ans.
Pas d'exception
Kathy Barnette milite depuis plusieurs années contre les exceptions à l'interdiction de l'avortement en cas de viol. Dans ce cas de figure, «je ne serais jamais née», argue-t-elle.
Un argument qui a résonné auprès de nombreux électeurs au lendemain de l'extraordinaire fuite d'un projet de décision de la Cour suprême, selon laquelle la plus haute juridiction américaine s'apprêtait à annuler le droit à l'avortement.
Ces derniers jours, ses rivaux ont tenté de décrédibiliser la candidate, déterrant nombre de ses anciennes déclarations ou tweets, qualifiés d'islamophobes ou d'homophobes.
«Les choses ont évolué si vite ces dix derniers jours qu'il est difficile de prédire un vainqueur», analyse auprès de l'AFP Donna Patterson, directrice du département de sciences politiques de l'université d'État du Delaware.
En short sous la neige
Le républicain choisi par les électeurs de Pennsylvanie, État connu autant pour ses grands centres urbains comme Philadelphie ou Pittsburgh que pour ses industries en déclin, affrontera en novembre le poulain du parti démocrate, qui tient aussi mardi sa primaire.
Le résultat de cette élection sera déterminant pour savoir si le président américain Joe Biden conserve ou non le contrôle de la chambre haute du Congrès américain pour les deux prochaines années.
En tête de la course côté démocrate, un autre candidat à l'allure et au profil atypique, John Fetterman.
Ce colosse chauve - 2,05 mètres -, qui milite pour la légalisation du cannabis et le développement de syndicats, ne quitte jamais son short et son pull à capuche, même pour recevoir le président Joe Biden dans son État sous une neige abondante.
Diplômé d'Harvard, il a durant treize ans été maire d'un bourg qui a souffert de la désindustrialisation et a tatoué sur les bras les dates de cinq meurtres qui ont endeuillé sa ville.
John Fetterman, 52 ans, a longtemps disposé d'une avance très confortable dans les sondages face à son rival démocrate, l'élu Conor Lamb. À tel point que l'AVC dont il a souffert dans les derniers jours de la campagne ne devrait a priori pas affecter ses chances de victoire.