Des scientifiques proposent de «regeler» les pôles Nord et Sud d'une drôle de manière
Jean-Michel Clermont-Goulet
Des scientifiques ont une idée pour baisser les températures des pôles Nord et Sud dans l’espoir de freiner la fonte des glaces: projeter des microparticules de sulfure de dioxyde pour bloquer la lumière du soleil.
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Comment ça fonctionnerait?
Une flotte de 125 ravitailleurs-citernes militaires devrait effectuer pas moins de 175 000 vols par an pour mener à terme ce projet d’injection d’aérosol stratosphérique (IAS).
Ces avions projetteraient dans l'air quelque 13 millions de tonnes de microparticules de sulfure de dioxyde durant le printemps et l’été, à chacun des deux pôles.
Dans quel objectif?
Selon une récente étude publiée dans la revue Environmental Research Communications, cette initiative pourrait permettre de réduire la température terrestre de 2°C.
Les particules, qui seraient projetées à 13 kilomètres d’altitude au-dessus des 60es parallèles, tomberaient lentement vers les pôles, créant une légère ombre à la surface de la Terre.
Les scientifiques derrière l'étude soutiennent que cette technique pourrait stopper la fonte des glaces et du pergélisol, ce qui retarderait l’élévation du niveau des océans.
Une solution aux changements climatiques?
Le plan n'a toutefois rien de miraculeux.
Le projet, qui coûterait 15,2 milliards de dollars par année, serait un pansement climatique, car il ne s’attaque pas à la cause profonde de la crise, mais bien à l'un de ses symptômes, affirme Wake Smith, chercheur de l’Université Yale qui a dirigé l’étude.
Le fondateur du Centre for Climate Repair (CCR), Sir David King, abonde dans le même sens.
«L’idée est de gagner du temps tout en réduisant considérablement et rapidement les émissions de GES. C’est de l’aspirine, pas de la pénicilline. Ce n’est pas un substitut à la décarbonisation.»
Une fausse bonne idée?
L’idée de faire voler 175 000 avions en haute altitude chaque année ne fait d'ailleurs pas l'unanimité. Une telle opération produirait des millions de gaz à effet de serre (GES), ce qui n'est pas une bonne nouvelle pour la planète.
Le projet pourrait même avoir d'autres effets négatifs pour l'environnement, notamment pour l'agriculture.
Rappelons qu'une étude publiée en août dernier affirme que l’Arctique s’est réchauffé près de quatre fois plus vite que le reste du monde lors des 40 dernières années.
− Avec les informations de Sky News